Canada. Haut-Commissariat du Canada (Grande-Bretagne) : Le Haut-Commissariat du Canada en Grande-Bretagne a été établi le 10 juin 1880 (Lois du Canada, 43 Vict., chap.11, 1880). Lorsque sir Alexander Galt a entrepris ses nouvelles fonctions de haut-commissaire en 1880, son rôle était quasi diplomatique. Sa responsabilité consistait à mener les affaires du gouvernement canadien en Grande-Bretagne, et ce, dans tous les domaines : décisions militaires, commerce, finances, immigration, justice, transport maritime, etc. Le haut-commissaire était appuyé par des représentants de différents ministères du gouvernement canadien. Cependant, dès le début, le haut-commissaire a commencé à agir à titre de représentant général et à accomplir des tâches comparables à celles d'un agent diplomatique. Avec le temps, les pouvoirs du haut-commissaire se sont accrus et, dès le début du XXe siècle, lord Strathcona, haut-commissaire de 1896 à 1914, avait déjà pris en main la plupart des responsabilités et des pouvoirs du gouvernement canadien en Grande-Bretagne (Débats de la Chambre des communes, 5 décembre 1912).
Lorsque la Première Guerre mondiale a éclaté, il s'est avéré nécessaire d'intensifier les liens de collaboration entre le Canada et la Grande-Bretagne, de confier des responsabilités additionnelles au Haut-Commissariat et d'élever le statut du haut-commissaire en Grande-Bretagne. De tous les membres du Commonwealth, seul le Canada a maintenu la présence d'un ministre fédéral à Londres pendant la guerre, et ce ministre était le haut-commissaire sir George Perley (Débats de la Chambre des communes, 24 février 1915). Cette présence a contribué à renforcer énormément son statut. Pendant toute la guerre, le Haut-Commissariat a dû s'occuper de la coordination des nombreuses activités mises de l'avant par les deux pays, y compris la conduite de la guerre, le traitement des civils et des soldats canadiens, le ravitaillement de l'armée, les services médicaux, la surveillance générale de la Croix-Rouge ainsi que le travail exercé par d'autres civils dans le cadre de la guerre. La question du commerce et de l'achat de produits canadiens par le gouvernement britannique occupait également M. Perley. Jusqu'à octobre 1916, ce dernier a rempli plusieurs des tâches reliées aux activités militaires, même si la responsabilité ultime des questions militaires incombait au ministre de la Milice et de la Défense à Ottawa, sir Sam Hughes. L'absence de coordination entre les divisions des forces armées au Canada et en Grande-Bretagne et la relation tendue entre le premier ministre Borden et Sam Hughes ont conduit à une détérioration de la situation. On devait établir un meilleur contrôle d'ordre administratif, ce qui a amené à la création du ministère des Forces militaires d'outre-mer (Décret en conseil CP 2651, Documents parlementaires, 1917, no 41). Au début, en plus de son poste de haut-commissaire, M. Perley a été nommé ministre responsable des Forces militaires d'outre-mer. En novembre 1917, sir Edward Kemp a pris ce ministère en charge et M. Perley a conservé seulement son poste de haut-commissaire. Tout au cours de guerre, le poste de haut-commissaire a atteint un haut niveau de prestige sur les plans politique, diplomatique et social. Parmi ses tâches, M. Perley devait participer au Cabinet impérial de guerre, à la Conférence impériale et aux discussions de paix de Paris.
Pendant l'entre-deux-guerres, les pouvoirs et le poste du haut-commissaire ont pris de l'importance. Vers les années 20, le gouverneur général n'était plus perçu comme l'intermédiaire officiel entre le gouvernement de la Grande-Bretagne et celui du Canada. Ce rôle était de plus en plus assumé par le haut-commissaire. Le rapport de la Conférence impériale de 1926 décrivait le gouverneur général comme représentant de la Couronne, et non pas du gouvernement britannique, et endossait le principe de communication directe entre tous les gouvernements du Commonwealth (Débats de la Chambre des communes, 13 avril 1927). En 1922, Peter Larkin a été nommé haut-commissaire et, à cette occasion, on a rédigé une définition des tâches du haut-commissaire (CP 330, 10 février 1922). Le haut-commissaire devenait responsable de tous les intérêts canadiens en Grande-Bretagne, y compris les responsabilités des gouvernements provinciaux dans leurs affaires avec la Grande-Bretagne. Le haut-commissaire devait communiquer directement avec le premier ministre. L'achat de la Maison du Canada à Trafalgar Square a été fait afin d'assurer la coordination de tout le travail accompli en Grande-Bretagne sous les auspices du haut-commissaire.