Canada. Département de l'adjutant-général de la milice : La première Loi sur la milice de la Province unie du Canada (9 Vic. chap. 28), adoptée en 1846, changeait peu l'ancien système existant dans le Haut et le Bas Canada. Comme adjudant général de la milice, l'individu en poste pouvait compter sur le soutien des assistants adjudants généraux du Haut et du Bas Canada (les anciens noms des provinces furent conservés dans la milice). Les adjudants et leur personnel restreint étaient les seuls officiers à temps plein.
La loi sur la milice de 1846 reprenait essentiellement les éléments de la loi sur la milice du Haut Canada. Elle divisait la milice régulière en deux classes. Tous les hommes âgés de 18 à 40 ans se trouvaient dans la première classe, et ceux âgés de 40 à 60 ans formaient la seconde. La loi prévoyait qu'en temps de paix, les simples soldats de chaque régiment de la milice devaient provenir uniquement de la première classe, mais que les hommes des deux classes devaient se présenter aux rassemblements annuels. Les régiments ont continué à se subdiviser par comté, et les villes et les métropoles étaient considérées comme des divisions distinctes. De plus, le gouverneur avait le pouvoir (comme dans les lois précédentes) de créer des unités de volontaires pour la milice, les dragons, l'artillerie, les fusiliers et l'infanterie légère, ainsi que pour la marine provinciale; quelques unités ont été ainsi créées.
L'adoption de la loi sur la milice de 1855 (18 Vic.chap. 77) a créé un corps de volontaires (la milice active, ou volontaire) constitué de troupes de la cavalerie, de batteries de campagne, de compagnies d'artillerie légère, de compagnies d'infanterie et de compagnies de fusiliers; le gouvernement devait leur fournir les armes et l'équipement nécessaires. Les batteries de campagne devaient s'entraîner au moins vingt jours par an, et les autres unités devaient servir pendant dix jours. De plus, les volontaires pouvaient être appelés à aider les autorités civiles. La loi de 1855 a divisé la Province unie en dix-huit districts militaires, plaçant chacun sous le commandement d'un colonel. On y prévoyait aussi le service universel, composé à cette époque d'une milice active constituée d'hommes âgés de 18 à 40 ans qui devaient se rassembler une journée par année, et d'une milice de réserve pour les hommes âgés de 41 à 60 ans, qui seraient appelés seulement dans le cas d'une mobilisation générale.
La défense est devenue une priorité lorsque la Guerre de sécession a éclaté aux États-Unis. En décembre 1861, John A. Macdonald a imposé la présence d'un dirigeant politique, le ministre des affaires de la milice, pour compléter le poste bureaucratique d'adjudant général de la milice. [J.K. Johnson et P.B. Waite, " Macdonald, Sir John Alexander ", Dictionary of Canadian Biography, Vol 12, p. 596.]. Ces responsabilités ministérielles furent ajoutées à celles que le ministre détenait déjà, et le Bureau de l'adjudant général est devenu un ministère. En 1862, une réorganisation proposée de la milice a aboli le ministère Macdonald-Cartier et en 1863, une loi sur la milice temporaire (27 Vic. chap. 2-3) fut adoptée, par laquelle le nombre d'unités de volontaires était augmenté et l'on prévoyait la prestation de services de bataillons recrutés par scrutin.
Après la constitution de la Confédération, la loi sur la milice de 1868 (31 Vic. chap. 40) s'est substituée à cette organisation de défense, tout en conservant un grand nombre de ses caractéristiques principales.
Les ministres de la milice ont été les suivants : John Alexander Macdonald, de décembre 1861 à mai 1862 et de août 1865 à juin 1867; John Sandfield Macdonald, de juin 1862 à mars 1864; le colonel E.P. Taché, de juin 1864 à juillet 1865. Les adjudants généraux de la milice ont été : le colonel Sir Allan Napier MacNab, le 30 juin 1846; le colonel Plomer Young, de juillet 1846 à juillet 1847; le colonel George Francis, Baron de Rottenberg, de juillet 1855 à juin 1858; le colonel Patrick Leonard MacDougall, de mai 1865 à octobre 1868. Le poste s'est trouvé vacant pendant de longues périodes, et les sous-adjudants généraux s'occupaient des affaires des régions de la Province dont il était responsable.