Simoneau, Léopold, 1918-2006 : Le ténor Léopold Simoneau est né à St. Flavien près de Québec. Il s'établit à Montréal dès les années 1930 afin de pousuivre ses études vocales et y fit ses débuts aux Variétés Lyriques en 1943 dans le rôle de Gastone dans La Traviata de Verdi . Lors de son interprétation du rôle de Don Curzio dans l'opéra Figaro de Mozart au Festival Mozart de Montréal sous la direction de Thomas Beecham, il fit la rencontre de la soprano Pierrette Alarie qu'il épousa en 1946 et avec qui il fit carrière sur les scènes d'opéra du monde entier. Entre autres, il tint le rôle de Tonie dans La Fille du régiment de Donizetti avec Alarie dans le rôle titre de Marie.
À l'échelle internationale, Léopold Simoneau fut l'un des chanteurs d'opéra les plus admirés dans les années qui suivirent la deuxième grande guerre. Reconnu pour le rafinement et la subtilité de ses interprétations de Mozart et des compositeurs français, il établit sa réputation internationale à la fin des années 1940 et au début des années 1950 lors de prestations aux festivals de Glyndebourne, Salzburg et Aix-en-Provence, ainsi qu'à l'Opéra de Vienne, à la Scala de Milan, à l'Opéra comique de Paris et au Royal Festival Hall de Londres. Parmi les événements marquants de sa carrière d'interprète fut la création, en 1953, de la version française de l'opéra The Rake's Progress (Le Libertin) de Stravinsky, où il incarnait le rôle principal de Tom, et sa prestation à Paris dans Oedipus Rex, également de Stravinsky, avec le compositeur à la direction de l'orchestre et l'auteur du livret, Jean Cocteau, comme narrateur. Léopold Simoneau fit ses débuts au Metropolitan Opera de New York en 1963 dans le rôle fétiche de Don Ottavio dans l'opéra Don Giovanni de Mozart.
Ses enregistrements sur disque furent nombreux, comprenant des opéras (Nadir dans Les Pêcheurs de perles de Bizet, Wilhem Meister dans Mignon d'Ambroise Thomas, Frédéric dans Lakmé de Delibes, Orphée dans Orphée et Euridice de Gluck, parmi d'autres), mais également l'intégrale des mélodies d'Henri Duparc qui figure toujours au palmarès des interprétations de ce répertoire.
Léopold Simoneau et Pierrette Alarie firent leurs adieux à la scène musicale après une production du Messie de Haendel en 1970 où ils figuraient tous les deux comme solistes. Léopold Simoneau devint par la suite le premier Directeur artistique de l'Opéra du Québec, poste qu'il quitta en 1972 pour devenir professeur de chant au Conservatoire de San Francisco. Il accepta par la suite d'enseigner le chant dans plusieurs institutions canadiennes et s'établit avec sa famille à Victoria, C.-B., où il fonda en 1982, avec Pierrette Alarie, la compagnie de production d'opéras de chambre Opéra Piccola Canada. Il reçut de nombreux prix et honneurs des gouvernements canadien et français et publia, en 1994 L'Art du Bel Canto, ouvrage pédagogique exprimant sa vision de l'art vocal dans la tradition séculaire des grands traités de chants.
Alarie, Pierrette, 1921-2011 : Née à Montréal, Pierrette Alarie fit ses débuts à la scène comme comédienne. Issue d'une famille de musiciens, c'est vers une carrière lyrique qu'elle s'orienta. Dès 1938, elle entra aux Variétés Lyriques où elle joua dans l'auberge du cheval blanc et interpréta les premiers rôles dans Mireille, la Fille du régiment, le Barbier de Séville, la Traviata et fréquenta, en 1940, le studio d'art lyrique de Salvator Issaurel. C'est alors qu'elle rencontra le ténor Léopold Simoneau qu'elle épousera en 1946.
Après deux ans d'études au Curtis Institute de Philadelphie, elle fut lauréate des Metropolitan Opera Auditions of the Air et, toujours au Metropolitan Opera de New York, elle tint, en 1945, le rôle d'Oscar dans le Bal masqué de Verdi sous la direction du célèbre chef d'orchestre Bruno Walter.
Le rôle titre de Lakmé marqua son entrée à l'Opéra-Comique de Paris en 1949. Pendant près de dix ans, le couple Alarie-Simoneau s'illustra sur les prestigieuses scènes lyriques européennes dans les grands festivals et dans de nombreux enregistrements, dont l'un composé d'airs et de duos de Mozart obtint le Grand Prix du disque de l'Académie Charles-Cros en 1961.
Malgré son intense activité européenne, Pierrette Alarie a donné chaque année quelques récitals et participé à des émissions télévisées à Radio-Canada; dont la mémorable production la Voix humaine de Poulenc, qui lui valut de nombreuses mentions honorifiques. Revenue en Amérique, on l'invitait comme soliste aux concerts symphoniques donnés aux opéras de San Francisco, de Philadelphie et de Nouvelle-Orléans. En 1970, avec l'orchestre symphonique de Montréal, elle mettait fin à sa brillante carrière lyrique avec le Messie de Händel. Elle consacra ensuite quelques années à l'enseignement scénique au Conservatoire de San Francisco et fonda, avec son mari, l'Opéra Piccola à Victoria (C.-B.).
Adulée par la presse nationale et internationale, Mme Alarie a été nommée Officier de l'Ordre du Canada en 1967 et promue Compagnon en 1995. Elle est aussi Chevalier de l'Ordre des arts et des lettres de France.
Source: Secrétariat de l'Ordre national du Québec