Canada. Ambassade (France) : La représentation canadienne en France a commencé le 12 juillet 1882 (Documents parlementaires du Canada, 1887, no 88) lorsque le gouvernement du Québec nomma Hector Faber pour le représenter à Paris et que le gouvernement du Canada l'utilisa comme agent en France. Il devait entre autres promouvoir l'industrie, le commerce et l'immigration. Avec le temps, sa double capacité de représentant du Québec et du Canada prit fin et, en 1911, son successeur, Philippe Roy, est nommé représentant unique du Canada auprès du gouvernement de la France (Débats de la Chambre des communes du Canada, 9 juin 1915). En septembre 1928, la légation canadienne à Paris ouvrait ses portes, et Philippe Roy devint ministre à la France et seul représentant du Canada en Europe. A titre de ministre extraordinaire, M. Roy devait représenter le Canada en France et en Europe, là où le Canada avait un intérêt ou qu'il était prié d'envoyer un représentant. Ce poste comprenait également des obligations découlant des responsabilités à l'égard de la Société des nations (Débats de la Chambres des communes du Canada, 11 juin 1928).
Le poste de M. Roy était tout aussi important que celui des représentants d'autres pays en France, ce qui lui permettait de mieux sauvegarder les intérêts grandissants du Canada en France et dans le reste de l'Europe. A titre de ministre, M. Roy a pu également négocier directement avec le gouvernement français (Débats de la Chambre des communes du Canada, le 18 avril 1928). La légation à Paris était la principale source d'information sur le Canada et réciproquement pour le Canada français à l'égard de la France. La légation s'est aussi acquittée de toutes ses fonctions consulaires, notamment les relations et négociations commerciales et les questions d'immigration. La Légation et le Haut-commissariat à Londres étaient les deux principales sources d'information sur les tensions montantes en Europe au cours des années 1930.
En 1938, George Vanier remplace M. Roy comme ministre. Le déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale a augmenté de beaucoup le travail consulaire de la Légation qui a servi les Canadiens en France et partout en Europe. Un attaché militaire est nommé en janvier 1940 pour assurer une coopération étroite entre les autorités militaires des deux pays. Lorsque la France tombe en 1940, le général Vanier quitte la France, et la mission est déplacée vers Londres; un chargé d'affaires, Pierre Dupuy, la dirige et maintient les relations avec le gouvernement Vichy du 1er octobre 1940 jusqu'en novembre 1942 lorsque le Canada romp ses relations avec le gouvernement Vichy en France. A cette date, le général Vanier est désigné représentant du gouvernement canadien auprès du Comité national français à Londres, puis ministre auprès des gouvernements alliés en exil. En octobre 1943, le général Vanier représente le Canada auprès du Comité français de libération nationale. Lorsque le gouvernement provisoire français déménage à Alger, M. Vanier y est nommé représentant canadien. Cette mission canadienne se composait d'un attaché militaire, d'un attaché de l'air, d'un conseiller économique et d'un deuxième secrétaire. La mission avait pour but d'entretenir les relations entre le gouvernement canadien et les gouvernements provisoires et, plus important encore, d'aider la France à se rebâtir après la guerre (Débats de la Chambre des communes, 12 novembre 1940, 25 février 1941 et 17 avril 1944). Après la libération de Paris le 24 août 1944, l'Ambassade canadienne en France est rétablie, et le général Vanier devient le premier ambassadeur canadien en poste en France. Que la légation soit devenue une ambassade indique le niveau d'intérêt manifesté par le Canada envers la reconstruction de la France et la position diplomatique indépendante que le Canada désirait occuper en Europe à la fin de la Deuxième Guerre mondiale.