Le fonds se compose principalement de documents liés aux activités professionnelles de Carlyle Smith Beals. Il témoigne de ses recherches spectroscopiques sur les étoiles et la matière interstellaire ainsi que sur son étude et ses recherches sur les cratères d'impact de météorites. Il témoigne également de son implication dans les activités de la Société royale d'astronomie du Canada ainsi que dans diverses autres associations scientifiques. Il concerne également sa participation au projet d'un télescope de 150" au Canada, nommé télescope "Queen Elizabeth II", dans lequel il a participé entre 1965 et 1969. Il concerne enfin la publication d'un livre sur la Baie d'Hudson publié en 1967 pour le centenaire de la Confédération, intitulé "Science, Histoire et Baie d'Hudson" et pour lequel il a travaillé comme éditeur.
Le fonds contient des ébauches d'articles et de conférences, de la correspondance, des procès-verbaux de réunions, des rapports, des fiches de données et de calculs, des dessins techniques et des cartes, des diagrammes, des spectogrammes, des photographies (principalement des photographies aériennes utilisées pour l'étude des cratères d'impact de météorites et aussi des photographies de la surface lunaire prise lors de la mission Apollo 15). Il contient également des copies de certaines de ses publications scientifiques ainsi que d'autres scientifiques.
Beals, Carlyle Smith, 1899-1979 : Carlyle Smith Beals est né à Canso, Nouvelle-Écosse, le 29 juin 1899. En 1919, il obtient un baccalauréat à l'Université Acadia, N.-É. (spécialisé en physique et mathématiques). En 1922, il obtient une maîtrise de l'Université de Toronto sous la direction de J.C. McLennan (l'un des plus grands physiciens de l'époque). Son mémoire sur les spectres de triboluminescence est publié dans les Transactions de la Société royale du Canada en 1923 à titre de sa première publication. En 1924, il entre au Royal College of Science de l'Université de Londres avec le professeur Alfred Fowler, leader dans le domaine de la spectroscopie astrophysique, comme directeur de recherche. Il obtient son doctorat de l'Université de Londres en 1926.
Après avoir obtenu son diplôme, il est nommé professeur adjoint de physique à l'Université Acadia. En 1927, il accepte une nomination comme astronome adjoint à l'Observatoire fédéral d'astrophysique de Victoria, en Colombie-Britannique, ce qui marque le début de sa carrière d'astronome au service du gouvernement du Canada. En 1940, il accède au poste de premier assistant astronome puis devient directeur adjoint de l'observatoire. Pendant son séjour à Victoria, Carlyle Beals fait d'importantes contributions à l'observation et à l'interprétation des raies d'émission dans le spectre de certaines étoiles chaudes, à la compréhension de la nature des nuages de gaz dans l'espace interstellaire et au développement de l'instrumentation pour l'astronomie. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il participe également à des recherches sur la défense contre les gaz de guerre.
En 1947, Carlyle Smith Beals devient l'astronome fédéral à Ottawa. En tant qu'astronome fédéral, il guide les développements d'après-guerre de la recherche astronomique et géophysique au Canada. Parmi ces développements figurent l'expansion et l'amélioration des installations sismologiques, gravimétriques et magnétiques, le développement du magnétomètre aéroporté et la modernisation du service du temps, l'installation de télescopes photographiques zénithaux à Ottawa et en Alberta, l'installation de caméras météores super-Schmidt en Alberta, un nouvel équipement pour l'astronomie solaire, un télescope de 48 pouces pour Victoria et la création de l'Observatoire fédéral de radio astrophysique près de Penticton.
À la même période, il développe un vif intérêt pour les activités géophysiques de l'Observatoire et entreprend une étude des cratères d'impact de météorites terrestres. Combinant ses connaissances en astronomie et son intérêt pour la géophysique, il lance un programme très réussi d'identification des cratères de météorites au Canada. Ce programme de recherche, qui prend de l'importance avec l'avènement des vols habités vers la Lune, est reconnu mondialement.
En 1964, Carlyle Beals prend sa retraite du service gouvernemental, mais continue à travailler comme consultant scientifique privé. En utilisant les nouvelles photographies de la surface lunaire obtenues à partir d'un vaisseau spatial en orbite, il étend ses études sur les cratères d'impact, donne des conférences dans diverses universités et agit en tant que représentant canadien au comité scientifique de l'OTAN.
En reconnaissance de son travail, Carlyle Beals a été nommé en 1933 membre de la Royal Society of Canada et, en 1951, membre de la Royal Society of London. Il a été président de la Royal Astronomical Society of Canada en 1951-1952 et président de l'American Astronomical Society de 1962 à 1964 (premier canadien à occuper ce poste).
En 1958, il remporte la médaille d'or de l'Institut professionnel de la fonction publique du Canada. En 1966, il reçoit la médaille Leonard de la Meteoritical Society pour «son travail exceptionnel dans la découverte, l'investigation physique et l'origine des anciens cratères de météorites canadiennes». Il est fait Officier de l'Ordre du Canada en 1969 (seulement 2 ans après la création de la décoration).
Carlyle Smith Beals a épousé Miriam White Bancroft, une musicienne professionnelle et professeur de piano, en 1931. Ils ont adopté une fille, Janitza Beals. Il est décédé en 1979 à Ottawa.