Le fonds se compose de documents créés et/ou conservés par le ministère de la Milice et Défense et ses prédécesseurs. Les chercheurs ne doivent pas oublier que les documents textuels non traités et les documents d'autres supports ne sont pas inclus dans cette notice descriptive.
Canada. Ministère de la milice et défense : La première Loi sur la milice pour la colonie britannique du Québec fut promulguée en 1777 (17 Geo. III, ch. 8). Il s'agissait, en grande partie, d'une reconstitution des anciennes lois françaises. Tous les hommes de 16 à 60 ans devaient faire partie de la milice de la paroisse où ils habitaient, sous le commandement d'un capitaine nommé parmi les hommes bien en vue de la paroisse. Suivant ce modèle, la première Loi sur la milice du Haut-Canada, promulguée en 1793 (33 Geo. III, ch. 1), exigeait l'enrôlement de tous les hommes de 16 à 50 ans, qui devaient se présenter au rassemblement une fois l'an.
La première Loi sur la milice pour la province unie du Canada (9 Vic., ch. 28), promulguée en 1846, conservait l'ancien système d'enrôlement universel imposé par la Loi sur la milice du Haut-Canada. De plus, le gouverneur avait le pouvoir (comme par certaines lois précédentes) de former des unités de volontaires. Quelques-unes furent organisées. La Loi sur la milice de 1855 (18 Vic., ch. 77) créa une force de volontaires plus importante - la milice active ou de volontaires - composée d'une cavalerie, de batteries de champ, de compagnies d'artillerie à pied, de compagnies d'infanterie et de carabiniers équipés avec des armes et des attributs fournis par le gouvernement.
Au cours des années 1860, les hommes d'État et les habitants du Canada craignaient que les armées unionistes, victorieuses de la Guerre de sécession, se dirigent vers le nord; dans les faits, les frontières du Canada furent envahies par les Fenians irlandais qui vinrent des États-Unis en 1866 et 1870. Le besoin d'organiser un meilleur système de défense fut un facteur qui contribua à amener les négociations pour la Confédération.
La première Loi sur la milice présentée par Sir George Etienne Cartier pour le Dominion du Canada (31 Vic., ch. 40) créa le ministère de la Milice et de la Défense en 1868. Cette loi s'appuyait fortement sur le système de la Province du Canada qui combinait un service militaire obligatoire essentiellement dormant, qui a fait partie du système militaire canadien jusqu'en 1950, à des unités de volontaires, qui personifiaient concrètement la milice. Ainsi, Cartier rejetait le système adopté par la Nouvelle-Écosse selon lequel presque tous les hommes disponibles de l'état portaient l'uniforme, et étaient équipés et entraînés.
La milice de volontaires, divisée en neuf districts militaires dont chacun était sous le commandement d'un adjudant-général, devait s'exercer de huit à seize jours par année. L'adjudant-général, posté au quartier général, avait la responsabilité de toute la force. Comme pour ses prédecesseurs, on pouvait demander à la milice d'intervenir dans toute manifestation publique et d'agir comme " aide aux autorités civiles ". Les candidats aux postes d'officiers commissionnés devaient sortir d'une école militaire, dont le réseau était administré à l'origine par l'Armée britannique et les officiers de la milice étaient subordonnés aux officiers britanniques réguliers du même rang.
Le ministère de la Milice et de la Défense subit des modifications organisationnelles importantes vers la fin du dix-neuvième siècle dont : le retrait de la garnison britannique de l'intérieur du Canada en 1871 et la formation subséquente de deux batteries d'artillerie, soit le noyau d'une force canadienne permanente, installées dans les anciennes forteresses impériales de Québec et de Kingston, la création d'un poste de d'officier commandant général de la milice canadienne, comblé par un officier britannique en 1874; l'ouverture du Collège militaire royal du Canada en 1876 et la création d'une force d'infanterie et de cavalerie permanente utilisée comme écoles de formation en 1883. La Loi sur la milice fut amendée à chaque occasion et une nouvelle loi (46 Vic., ch. 11) fut promulguée en 1883.
La milice devint une source de frictions entre Ottawa, le gouvernement de l'Empire britannique à Londres et les commandants britanniques successifs, fâchés de ne pouvoir réformer cette force d'amateurs qui servait au gouvernement colonial comme source de patronage et pour accorder des titres politiques mineurs. Au début de 1904, le ministre de la Milice et de la Défense, Sir Frederick Borden, présenta une nouvelle Loi sur la milice (4 Ed. VII, ch. 23) promulgant une augmentation du personnel du quartier général et des districts pour administrer une force de plus en plus décentralisée, une hausse des salaires, une augmentation de la formation accordée et le remplacement de l'officier général commandant britannique par un conseil de la milice composé du ministre, du sous-ministre, du chef d'état-major général, de l'adjudant-général et du maître général de l'artillerie, selon le modèle du Conseil de l'Armée britannique.
Bien que le ministre conservateur de la Milice et de la Défense, le général Sam Hughes, ait rejeté les plans de mobilisation de la milice en 1914, Borden avait tracé le plan détaillé d'un ministère qui devait guider les efforts militaires du Canada pendant la Première Guerre mondiale. A la fin de la guerre, trois commissions indépendantes recommandèrent une armée permanente d'après-guerre composée de 20 000 soldats soutenus par le service militaire obligatoire mais en 1920, le gouvernement décida de mettre en place une force permanente de 5 000 personnes soutenue par une milice à temps partiel plus importante. Le 1er janvier 1923, le ministère de la Milice et de la Défense, le Service naval (sous l'autorité du ministre de la Marine et des Pêcheries) et la Commission de l'air furent intégrés au ministère de la Défense nationale (12-13 Geo. V, ch. 34).
Les ministres de la Milice et de la Défense furent l'Hon. Sir George Etienne Cartier, avocat, juillet 1867 jusqu'à sa mort le 20 mai 1873; l'Hon. Hector Louis Langevin (par intérim), de mai à juin 1873; l'Hon. Hugh McDonald, de juillet à novembre 1873; l'Hon. lieutenant-colonel William Ross, de novembre 1873 à septembre 1874; l'Hon. William Berrian Vail, de septembre 1874 à janvier 1878; l'Hon. lieutenant-colonel Alfred Gilpin Jones, de janvier à octobre 1878; l'Hon. lieutenant-colonel Louis François Rodrigue Masson, d'octobre 1878 à janvier 1880; l'Hon. Sir Alexander Campbell, de janvier à novembre 1880; l'Hon. Sir Joseph Philippe René Adolphe Caron, de novembre 1880 à janvier 1892; l'Hon. Sir Mackenzie Bowell, de janvier à novembre 1892 et, par intérim, dejanvier 1896; l'Hon. James Colebrooke Patterson, décembre 1892 à mars 1895; l'Hon. Arthur Rupert Dickey, de mars 1895 à janvier 1896; l'Hon. Alphonse Desjardins, de janvier à avril 1896; l'Hon. David Tisdale, de mai à juillet 1896; l'Hon. Sir Frederick William Borden, de juillet 1896 à octobre 1911; l'Hon. général Sir Sam Hughes, d'octobre 1911 à octobre 1916; poste vacant d'octobre à novembre 1916; l'Hon. Sir Albert Edward Kemp, de novembre 1916 à octobre 1917; l'Hon. major-général Sydney Chilton Mewburn, d'octobre 1917 à janvier 1920; l'Hon. James Alexander Calder (par intérim), de janvier 1920; l'Hon. Hugh Guthrie, de janvier 1920 à décembre 1921; et l'Hon. George Perry Graham (aussi ministre du Service naval et par la suite ministre de la Milice et de la Défense, de décembre 1921 à décembre 1922.