Ce fonds se compose des caricatures de Robert La Palme qui vont des années 1938 à 1985. Ces dessins traitent des scènes politiques nationale, provinciale et internationale. Les Premiers ministres dessinés sont William Lyon Mackenzie King, R.B. Bennett, Louis St-Laurent, Lester B. Pearson, John Diefenbaker et Pierre Elliott Trudeau. Les politiciens influents qu'il a caricaturé le plus fréquemment, notamment pendant les années 40 à 60, représentent Antonio Barrette, Thérèse Casgrain, Lionel Chevrier, George Drew, Tommy Douglas, Maurice Duplessis, Ellen Fairclough, Donald Fleming, Davie Fulton, Douglas Harkness, Jean Lesage, George Pearkes, et Jack Pickersgill. Les sujets qui reviennent fréquemment illustrent les relations fédérale-provinciales, les relations canadiennes-américaines, la guerre du Vietnam, les élections, les affaires étrangères, le bilinguisme, le séparatisme et la crise Bomarc de la défense nationale. Faisant partie des politiciens internationaux caricaturés, on retrouve Fidel Castro, Charles de Gaulle, John F. Kennedy, et Lyndon Johnson.
La Palme, Robert, 1908-1997 : Artiste et caricaturiste. Joseph-Anatole-Thomas-Robert Gaboriau dit La Palme est né à Montréal en 1908. Dès son enfance, il a démontré une virtuosité artistique. En 1925, après une période de sept ans sur une ferme en Alberta, sa famille est revenue à Montréal. Après avoir échoué à l'examen d'admission à l'École des beaux-arts, La Palme a travaillé à mille métiers mais a continué ses esquisses et ses caricatures inspirées par des formes géométriques. En 1933, sa série de douze caricatures de politiciens fédéraux a été publiée dans "l'Almanach de la langue française"; à partir de ce moment, l'artiste a pu vivre de sa plume. Certains périodiques new-yorkais, lui ayant offert du travail à titre de pigiste, La Palme a travaillé comme illustrateur. Dès son retour au Canada en 1937, il a développé ses talents dans les pages du quotidien Le Droit à Ottawa et, ensuite, pour Le Journal de Québec. En 1941, l'artiste a fondé la Galerie municipale de Québec dédiée à l'art contemporain. En 1941, un projet mural de vingt tableaux sur l'histoire de la guerre lui a procuré un succès énorme à New York. L'exposition s'est poursuivie au Musée des beaux-arts de Montréal, à Toronto, au Brésil et, finalement, à Paris et à Rome. Pendant les années 40 et 50, La Palme a été caricaturiste aux journaux Le Canada et Le Devoir, une période considérée comme la plus prolifique de sa carrière. Il s'est présenté de plus à la télé comme journaliste, comédien et illustrateur. En 1967, on l'a nommé directeur artistique d'Expo 67 où il a fondé le pavillon de l'humour. Jean Drapeau, alors maire de Montréal, l'a encouragé à poursuivre ce concours international de la caricature. Annuellement, le Centre de la caricature a publié un catalogue illustrant tous les dessins présentés par soixante pays. Finalement, en 1984, sans l'appui financier de la ville de Montréal, le Centre a fermé ses portes. Robert La Palme a développé un style distingué, notamment pour ses portraits cubistes, caractérisés par des lignes sinueuses, des couleurs brillantes. Comme son confrère Duncan Macpherson, La Palme a crée un Monsieur Tout-le-Monde, Baptiste, la personification d'un jeune Canadien français. Ses assauts dessinés sur les politiques de Maurice Duplessis sont sans égal. Son talent lui a mérité le prix National Newspaper Award et, en 1972, l'Ordre du Canada. Grace à ses efforts, l'art de la caricature, ainsi que ses praticiens, ont acquis une popularité inconnue au Canada. La Palme est décédé à Montréal en 1997. Voir le catalogue Norris et La Palme, 1990, par Sylvie Gervais et Susan North ainsi que le dossier d'artiste 707-7.