Agence canadienne de développement international : Le programme canadien d'aide au développement étranger a été élaboré dans les dix ans suivant la Seconde Guerre mondiale. Avec la création du Plan Colombo en 1950, le Canada a formé un groupe interministériel d'aide technique et, par la suite, en 1951, la Division de la coopération économique et technique internationale à l'intérieur du ministère de l'Industrie et du Commerce pour coordonner toutes les activités concernant l'aide technique. Lorsque les initiatives canadiennes d'aide ont été étendues jusqu'aux Caraïbes en 1958 et à l'Afrique du Commonwealth en 1959, l'Unité de coopération technique s'est agrandie pour devenir la Direction de l'assistance économique et technique (DAET), toujours dans le ministère de l'Industrie et du Commerce. En septembre 1960, en vertu de la Loi sur les restructurations et les transferts d'attributions dans l'administration publique (décret 1960-1476), les fonctions de la direction ont été transférées au Bureau de l'aide extérieure du ministère des Affaires extérieures. Le Bureau a été désigné comme un ministère par le décret 923 du 8 mai 1968, sous la responsabilité du ministre des Affaires extérieures, tel que l'établit le décret 1968-1028. Un Conseil d'aide extérieure était aussi mis sur pied pour considérer et formuler des recommandations sur la politique et les modifications à apporter aux programmes canadiens d'aide dans les limites de la portée, du volume et de la direction précédemment approuvés par le Cabinet.
Les noms du Ministère et du Conseil étaient officiellement changés respectivement en Agence canadienne de développement international (ACDI) et en Conseil canadien de développement international (CCDI) le 12 septembre 1968 (décret 1968-1760) et le poste de directeur général était remplacé par celui de président, afin de mieux refléter la nature internationale du programme canadien d'aide. L'ACDI a assumé la responsabilité du fonctionnement et de l'administration du programme canadien d'aide au développement international dans les nouveaux pays d'Asie, d'Afrique francophone et anglophone, des Caraïbes du Commonwealth et de l'Amérique latine en plus de conseiller le gouvernement sur la formulation de politiques d'aide internationale. La portée du programme canadien d'aide au développement a été élargie au-delà des programmes strictement bilatéraux afin d'inclure des activités multilatérales en utilisant les organisations existantes d'aide internationale et la participation du secteur privé par les entreprises canadiennes, l'industrie et le public en général.
En 1973, des exigences administratives croissantes ont nécessité un remaniement ministériel avec la création d'un nouveau niveau de gestion intermédiaire, incluant cinq postes de vice-président pour surveiller la Direction des politiques (y compris l'analyse des politiques, l'évaluation, l'analyse des programmes et le soutien technique et statistique), la Direction des programmes bilatéraux (comprenant cinq divisions géographiques, les divisions des services techniques et des ressources humaines), la Direction des programmes multilatéraux (y compris le programme des Nations Unies et les divisions des établissements financiers et des institutions de politiques), la Direction des programmes spéciaux (comprenant la liaison et les relations provinciales, les organisations non gouvernementales et les divisions du commerce et de l'industrie) et le service de soutien administratif (composé des unités des finances et de l'administration, de la vérification opérationnelle, de l'administration du personnel, des relations avec les conseillers et du nouveau conseiller en matière de bilinguisme). Une direction des communications distincte, dont faisait partie la division de l'information, le bibliothécaire, le centre d'information audiovisuelle, un secrétariat des conférences et une division des conseillers spéciaux, fonctionnait indépendamment pour s'occuper des fonctions spéciales à l'intérieur de l'organisation. En 1974-1975, la politique de l'ACDI permettait le soutien direct du Ministère aux organismes étrangers participant au développement de l'aide par l'entremise de la division internationale des organisations non gouvernementales.
En 1976, les recommandations du comité interministériel sur les relations économiques avec les pays en voie de développement et la participation du Canada comme coprésident de la Conférence sur la coopération économique internationale (Conférence Nord-Sud) ont produit la mise sur pied par l'ACDI d'un programme axé directement sur les principaux problèmes mondiaux, en particulier la production et la distribution alimentaires, le développement rural, l'éducation, la santé publique, le contrôle démographique, les abris et l'énergie. Une nouvelle politique remarquable a été mise en place pendant cet exercice financier lorsque le Canada a accepté d'effacer tous les prêts des douze pays les moins développés en les convertissant en octrois fermés et en n'appliquant à l'avenir que le concept d'octroi à ces pays.
Par l'entremise de restructurations supplémentaires visant à traiter efficacement des exigences de stratégies de développements à long terme sur tout le continent, les divisions des Caraïbes du Commonwealth et de l'Amérique latine ont fusionné en janvier 1979 pour former la nouvelle division des Amériques. Une politique d'action convergente a ensuite été amorcée entre 1980 et 1982 avec le résultat que la Direction des programmes bilatéraux a cessé ses activités en 1982 et a été remplacée par les quatre directions géographiques " A " : Asie, Afrique francophone, Afrique anglophone et Amériques.
La restructuration de l'organisation a été conçue afin d'assurer un processus de communication et de prise de décision plus direct du président vers les projets sur le terrain. La structure de l'organisme a par la suite grandi pour inclure le président, dix vice-présidents et un directeur général, dont les vice-présidents responsables des politiques (Direction des politiques), des programmes multilatéraux (établissements financiers, programmes des NU, centre de coordination et d'évaluation de l'aide alimentaire), des ressources (infrastructure, ressources naturelles, développement social, services professionnels, achat), de l'Afrique, de l'Afrique francophone, de l'Afrique anglophone, des Amériques, des entreprises, associations et coopératives, des programmes spéciaux (coopération industrielle, organisations non gouvernementales, programmes internationaux des ONG, services de développement de la coopération institutionnelle, promotion de la gestion), du contrôleur, ainsi que d'un directeur général du personnel et de l'administration. A l'intérieur de la réorganisation, un nouveau programme du nom de Programme de promotion de la gestion a été inauguré au sein de la Direction des programmes spéciaux; ce programme a été conçu pour rapprocher les hautes directions et les preneurs de décision du Canada de ceux des pays en voie de développement en vue de traiter de questions particulières de gestion afin de renforcer les capacités de gestion de ces pays.
En 1986, en réponse aux conditions dévastatrices prolongées de sécheresse et de famine en Afrique, l'ACDI a lancé Afrique 2000, programme quinquennal de 150 millions de dollars conçu pour réunir les organisations non gouvernementales canadiennes, les groupes locaux africains, l'entreprise privée, les municipalités et le gouvernement dans l'intention d'organiser et de financer 2000 projets de petite envergure pour aider l'Afrique à se diriger vers l'autosuffisance dans les domaines de la production alimentaire et de la régénération forestière. On a étendu la portée de ce programme en créant un fonds spécial pour faciliter la participation des Africaines dans les secteurs de la santé, de la production agricole et de l'éducation.
En mars 1988, la conclusion d'une étude détaillée de trois ans sur la politique canadienne d'aide étrangère a engendré la publication d'une nouvelle stratégie d'aide publique du Canada au développement intitulée "Partageons notre avenir", conçue pour amener l'effort canadien d'aide vers l'an 2000. Le nouveau programme met l'accent sur le partenariat, l'autonomie, le développement fortement écologique, la participation féminine, la priorité aux plus démunis et l'amélioration de la prestation des programmes.