Canada. Condition féminine Canada : L'engagement du fédéral à l'appui de la situation des femmes au Canada peut être attribué au travail de trente et un groupes de bénévoles, d'organisations et de porte-parole des femmes. Le 16 février 1967, le gouvernement du Canada établissait une Commission royale d'enquête sur la situation des femmes au Canada. Le mandat de cette commission était d'examiner et de formuler ensuite des recommandations visant à améliorer les chances des femmes sur tous les plans de la société canadienne.
Le 7 décembre 1970, la Commission royale d'enquête sur la situation des femmes au Canada déposait son rapport à la Chambre des communes. Ce rapport renfermait 167 recommandations traitant d'une vaste gamme de questions comme les normes du travail, le logement, les garderies, les pensions, les stéréotypes sexuels, les pratiques de l'emploi, l'immigration et la nationalité.
Entre 1971 et 1973, le gouvernement du Canada a manifesté son engagement en établissant de nouvelles fonctions et structures pour influer sur la politique gouvernementale à l'égard des questions des femmes. A ce moment-là, le premier ministre responsable de la Situation de la femme a été nommé pour assurer la coordination de la politique gouvernementale au sein du Cabinet fédéral. Cette responsabilité de la situation des femmes a été confiée au ministre responsable de la Santé et du Bien-être. Le gouvernement du Canada a également nommé une coordonnatrice de la situation de la femme au Conseil privé pour conseiller le ministre responsable de la Situation de la femme et pour coordonner les activités gouvernementales relatives à l'égalité des femmes. Un comité interministériel présidé par le secrétaire adjoint principal du Cabinet a aussi été établi. Il fonctionnait à l'intérieur du Bureau du Conseil privé, et se composait de représentants de ministères fédéraux, d'organismes et de collectivités. Ce comité se concentrait sur l'élaboration de moyens stratégiques pour exécuter les recommandations énoncées dans le Rapport sur la situation des femmes au Canada.
Enfin, des bureaux ont été créés au sein des ministères fédéraux pour surveiller les aspects de la situation de la femme. Les bureaux fonctionnaient en tant qu'entités distinctes l'une de l'autre, chacune ayant son point de concentration alors qu'elles servaient collectivement à promouvoir la situation des femmes au Canada. Il y avait entre autres: le Bureau de la main-d'oeuvre féminine du ministère du Travail, l'Office de la promotion de la femme de la Fonction publique du Canada et le Programme de promotion de la femme du Secrétariat d'État. Quatre centres de responsabilité ont aussi été établis pour surveiller l'effet des politiques et des programmes sur la situation des femmes. Un conseiller principal de politiques au sein du Conseil du Trésor était chargé des politiques de l'emploi et aussi de déterminer les programmes qui pourraient nuire aux femmes et aux autres groupes. Le Bureau de la situation de la femme du ministère de la Santé nationale et du Bien-être social était chargé de fournir des directions sur la situation socio-économique, de santé et de bien-être des femmes, des familles et des enfants. Le Bureau de la situation de la femme du ministère de la Main-d'oeuvre et de l'Immigration assurait un milieu de travail égal pour les femmes. De plus, le Bureau de la situation de la femme du solliciteur général traitait de questions juridiques et criminelles, et examinait les politiques influant sur les relations familiales, le mariage, le divorce et les cours familiaux.
Le 31 mai 1973, un Conseil consultatif sur la situation de la femme distinct a aussi été mis sur pied pour s'occuper des questions intéressant le gouvernement et pour aviser le public sur les mesures gouvernementales. Ce conseil fonctionnait séparément du Bureau de la coordonnatrice de la situation de la femme.
En 1972, l'Assemblée générale des Nations Unies adoptait une résolution proclamant l'année 1975, l'Année internationale de la femme. Il s'agissait d'assurer que l'année 1975 soit consacrée aux principes d'égalité, de développement et de paix et d'honorer la contribution des femmes à l'échelle mondiale. En 1974, le gouvernement fédéral a mis sur pied un bureau intérimaire pour coordonner les activités de 1975. Ce bureau, appelé Secrétariat de l'Année internationale de la femme, faisait rapport au ministre de la Situation de la femme par l'entremise de sa coordonnatrice.
A la suite de la proclamation de l'Année internationale de la femme en 1975, le gouvernement du Canada a intensifié ses efforts pour promouvoir l'intégration de la femme à toutes les facettes de la société. Plus précisément, par l'entremise du Secrétariat et de la coordonnatrice de la situation de la femme, le gouvernement s'est efforcé d'encourager un changement d'attitude. Il a élaboré des programmes et des publications mettant en valeur la contribution des femmes canadiennes. Par l'entremise de ces bureaux, il s'est efforcé d'accroître l'appui et la compréhension des questions d'égalité des femmes canadiennes à tous les aspects de la société.
Le 1er avril 1976, le Bureau de la coordonnatrice de la Situation de la femme, est enfin désigné ministère fédéral en vertu du décret du conseil (CP 1976-779) et de la Loi de crédit de 1976-1977. Pour la première fois il fonctionne en tant que ministère autonome, distinct du Bureau du Conseil privé. Il a pour mission de promouvoir les chances égales des femmes dans toutes les sphères de la vie canadienne, et d'éliminer les obstacles à leur bien-être social, culturel et économique.
Ce nouvel organisme fournit au ministre l'expertise et les conseils stratégiques sur des questions pertinentes aux femmes. Les activités du nouveau bureau comprennent entre autres la coordination des activités gouvernementales influant sur la vie des femmes canadiennes, la préparation de conseils de politique sur les lois fédérales, les programmes et sur toutes les questions figurant au mandat. L'organisme sert également à assurer que le gouvernement fédéral s'acquitte de son engagement envers l'égalité et de sensibiliser le public sur la condition féminine au Canada.
La présence du Bureau de la situation de la femme a des incidences profondes sur l'orientation de la politique fédérale. Il donne suite de façon active aux changements et aux modifications apportés à certaines lois qui assurent l'égalité des femmes et des hommes. Par exemple, après avoir reçu la sanction royale le 30 juillet 1975, un projet de loi omnibus sur la situation de la femme a influencé des changements aux lois suivantes : la Loi électorale du Canada, le paragraphe 23(3) du Code criminel, la Loi sur l'immigration, la Loi sur l'emploi dans la Fonction publique, la Loi sur les pensions, la Loi sur la Défense nationale, la Loi sur l'assurance-chômage, le Code canadien du travail, la Loi sur les allocations aux anciens combattants, la Loi sur la citoyenneté canadienne et le Régime de pensions du Canada. La présence de la coordonnatrice de Situation de la femme a contribué à modifier les lois fédérales et les pratiques discriminatoires des politiques fédérales. En 1978, la Loi canadienne sur les droits de la personne a été modifiée; elle visait à éliminer la discrimination fondée sur le sexe et à assurer un salaire égal.
En 1978, le Bureau de la coordonnatrice s'est vu confier la mise en application du plan d'action gouvernemental sur la Situation de la femme. Ce plan, intitulé " Femme en voie d'égalité " (1978) a été élaboré en réaction à la Décennie des Nations Unies pour la femme (1976-1985).
Le 5 juin 1979, le Bureau de la coordonnatrice, Situation de la femme, et le Conseil consultatif de la situation de la femme ont commencé à faire rapport par l'entremise du Secrétariat d'État en vertu du décret du conseil (CP 1979-1619). La responsabilité de ces organismes est passée plus tard au ministre de l'Emploi et de l'Immigration en vertu de la modification du décret du conseil du 4 mars 1980 (CP 1980-604).
Tout au long du début des années 80, le Bureau de la coordonnatrice, Situation de la femme au Canada, a continué de jouer un rôle de catalyseur dans l'élaboration de politiques et en vue de l'intégration des préoccupations relatives aux femmes canadiennes aux lois fédérales, aux lois, politiques et programmes fédéraux influant sur leur bien-être social, économique, juridique et culturel.
En 1989, le gouvernement du Canada a proposé de mettre à jour son plan d'action pour les femmes. Il appuie l'élaboration de politiques fédérales en assurant que les décisions gouvernementales auront une influence positive sur les femmes.
Le 15 août 1991, la Comité canadien sur la violence faite aux femmes est créé. Il avait pour mission d'examiner, de déterminer, de chercher des solutions et de sensibiliser davantage le public à toutes les formes de violence faite aux femmes. Ce comité a terminé son rapport en décembre 1992.
En 1995, la responsabilité du Programme des femmes de Développement des ressources humaines Canada a été ajoutée au portefeuille de la Situation de la femme au Canada. Le programme visait à conseiller le gouvernement du Canada, à améliorer la capacité de déterminer les enjeux appelant des mesures et à augmenter la concentration et la rentabilité des activités du gouvernement. Cette même année, le Secrétariat de la Conférence des Nations Unies a aussi été mis sur pied pour coordonner les activités de la Quatrième Conférence mondiale pour les femmes. Tenue à Beijing, en Chine, cette conférence cherchait à accroître les efforts déployés à l'échelle mondiale, visant à incorporer l'égalité des femmes dans la vie de tous les jours.