Commission chargée d'enquêter et de faire rapport sur le problème de l'avenir de la base de révision des Lignes aériennes Trans-Canada à l'aéroport international de Winnipeg et sur la possibilité de maintenir et d'accroître l'emploi à ladite base (Canada) : La Commission chargée d'enquêter et de faire rapport sur le problème de l'avenir de la base de révision des Lignes aériennes Trans-Canada à l'aéroport international de Winnipeg et sur la possibilité de maintenir et d'accroître l'emploi à ladite base a été créé en vertu du décret du conseil C.P. 857 du 11 juin 1964, en vertu de la Partie 1 de la Loi sur les enquêtes (S.R.C., 1952, ch. 154), et sur la recommandation du premier ministre. La commission est chargée d`enquêter et de faire rapport sur le problème que pose l'avenir de la base de révision aéronautique des lignes aériennes Trans-Canada à l'aéroport international de Winnipeg et sur la possibilité de maintenir et d'accroître l'emploi à ladite base, et étudier en particulier : (a) le rapport préparé par Dixon-Speas Associates pour TCA sur les installations de révision et les entrepôts aux aéroports internationaux de Winnipeg et de Montréal, y compris les documents de travail utilisés dans la préparation du rapport, ainsi qu'une investigation sur Dixon-Speas Associates, sur les employés de TCA et le gouvernement du Canada qui ont participé à la préparation de ce rapport ou lui ont fourni de l'information; (b) le rapport Wallace Clark et sa documentation de base relative aux coûts respectifs des installations de révision et d'entretien des DC-8 et des Vanguards à Montréal et à Winnipeg; (c) les plans de TCA pour l'avenir de sa base de révision et d'entretien aux aéroports internationaux de Winnipeg et Montréal; (d) la faisabilité d'utiliser la base de révision de TCA à Winnipeg pour la révision ou l'entretien des nouveaux DC-9, ou pour certaines parties de ces avions ou d'autres appareils dont TCA pourrait faire l'acquisition, y compris un examen des développements qui sont survenus depuis le rapport Dixon-Speas et qui seraient susceptibles d'affecter la conversion de la base pour l'entretien des DC-9, Vanguards et Viscounts; (e) l'avenir des installations de révision et d'entretien de Winnipeg, à la lumière du projet du gouvernement du Canada de favoriser l'expansion des transporteurs aériens régionaux et d'encourager une participation canadienne accrue au trafic aérien international; et (f) toute autre question pertinente qui pourrait apparaître au cours de l'enquête et qui, de l'avis du commissaire, devrait en faire partie. Le commissaire était Donald Alexander Thompson. Le secrétaire était Robert E. Moffat.
Le 31 mai 1957, la société d'experts-conseils Wallace Clark and Company (Canada) Limited recommandait à Trans-Canada Airlines (TCA) de regrouper toutes ses installations de révision des appareils à turbines à l'aéroport de Dorval. Le regroupement préconisé sonnait le glas de la base de révision et d'entretien des avions de Stevenson's Field (près de Winnipeg). Toutefois, le rapport Wallace Clark ayant été peu diffusé dans son intégralité, les conséquences de cette recommandation n'ont guère été comprises à l'époque.
Les postes de près de 1 000 travailleurs de Winnipeg se trouvaient en jeu. Par ailleurs, la fermeture aurait des répercussions sur divers métiers techniques, particulièrement dans le secteur de l'électronique.
Le 11 mars 1958, J.T. Bain, directeur de l'ingénierie et de l'entretien pour TCA, écrivit à N.A. Radford, président de la section locale 714 des lignes aériennes à Winnipeg, au sujet des projets touchant la base de révision. Une fois encore, l'information transmise relativement à l'avenir de la base manquait de clarté. Selon le rapport de la Commission royale de 1966, qui se pencha sur cette question, il est clair que les réponses ne répondaient pas totalement aux questions posées et semblaient davantage destinées à apaiser les craintes relatives à l'avenir de la base de Winnipeg qu'à exposer en toute franchise les plans d'Air Canada qui visaient à limiter cet avenir.
Dans une lettre au personnel, datée du 14 novembre 1962, G.R. McGregor, président de TCA, se montra plus précis. Selon lui, on pouvait s'attendre à ce que la flotte de Viscount diminue en nombre, peut-être très rapidement, dès le début de 1966. Il fallait donc bien réaliser que le prochain type d'appareils qu'achèterait TCA seraient des avions à réaction court et moyen courrier, et que l'entretien et la révision de ces appareils, des moteurs et des composantes seraient réalisés à Dorval, non à Winnipeg, comme le voulait la planification originale et les impératifs de bon sens économique.
Finalement, TCA manifesta clairement son intention de fermer la base de révision de Winnipeg. La compagnie aérienne n'ayant pas prévenu ses employés en 1957, la question resta ignorée pendant plusieurs années. L'enquête affirme que, rétrospectivement, la révélation, en 1957, du contenu du rapport Wallace Clark relativement à l'avenir de la base d'entretien, et l'expression claire des intentions à long terme d'Air Canada, auraient peut-être immédiatement déclenché une tempête, mais qu'elle aurait aussi permis de trouver plus rapidement une solution au problème de la base.
En réponse à la lettre de McGregor de novembre 1962, TCA s'assura les services de la firme R. Dixon-Speas Associates en mars 1963 et la chargea d'examiner les avantages économiques de la planification de la compagnie en ce qui a trait aux bases de Dorval et de Winnipeg. Son rapport, daté d'août 1963, recommandait une fois encore la fermeture de la base d'entretien de Winnipeg et le regroupement des travaux de révision et d'entretien à Dorval.
Après la publication du rapport Speas, les protestations, qui venaient principalement du Manitoba, s'abattirent sur Ottawa. Le 17 décembre 1963, le premier ministre Pearson déclarait à la Chambre des communes, qu'il allait discuter avec le premier ministre Roblin du Manitoba, de la possibilité d'établir une enquête publique. Plusieurs mois plus tard, le 11 juin 1964, le gouvernement du Canada nommait une commission royale pour enquêter et faire rapport sur les bases d'entretien. (Voir Canadian Annuai Review, 1965, p. 162-163 et Rapport de la Commission d'enquête sur l'avenir de la base de révision d'Air Canada à l'aéroport international de Winnipeg et sur les questions connexes, Ottawa, 1966, p. 19-29).
La commission tint ses audiences à Montréal et Winnipeg, du 19 janvier au 13 mai 1965 et recueillit 39 mémoires et 105 pièces à conviction. Elle reçut en outre un certain nombre de communiqués, de propositions et de lettres émanant de villes, de villages et de municipalités du Manitoba et du Québec. Collection de l'inventaire général de RG33-87.