Ridley Terminals Inc : La société Ridley Terminals Inc. (RTI) est mise sur pied lorsque le gouvernement fédéral répond aux demandes venant des provinces de l'Ouest, dans les années 1970, pour soutenir l'exploitation du charbon dans la région. Entre autres mesures, le Conseil des ports nationaux se voit confier la responsabilité de favoriser la construction d'un terminal sur l'île Ridley, à Prince Rupert (Colombie-Britannique). Ces interventions déboucheront sur la création d'une nouvelle filiale, détenue en partenariat par le Conseil des ports nationaux (propriétaire à 90 %) et la Federal Commerce and Navigation Co. Ltd., une société de transport maritime privée (propriétaire à 10 %).
La Ridley Terminals Inc. est par la suite incorporée et enregistrée à Vancouver (Colombie-Britannique) le 18 décembre 1981, en vertu de la Loi canadienne sur les sociétés par actions. Depuis, sa mission est « de construire, de posséder et d'exploiter des quais, des terminaux, des transporteurs-élévateurs, des entrepôts, des installations d'entreposage et des équipements pour entreposer et livrer des marchandises en vrac. » La construction du terminal se déroule de 1981 à 1983, et le premier chargement de charbon a lieu le 7 janvier 1984.
Le siège social de la RTI est de nouveau enregistré à Prince Rupert le 7 avril 1993. À peine quelques mois plus tard, le 31 juillet 1991, la Federal Commerce and Navigation vend toutes ses actions dans la RTI à la Société canadienne des ports (SCP), qui succède au Conseil des ports nationaux. La RTI devient ainsi une filiale en propriété exclusive de la SCP. Peu après, l'adoption de la Loi maritime du Canada, en 1998, précipite le remplacement de la SCP par un système qui transforme les ports stratégiques, comme celui de Prince Rupert, en administrations portuaires fédérales autonomes.
La SCP est dissoute le 1er novembre 2000, et les actions de la RTI qu'elle détient, d'une valeur totale de 90 millions de dollars, sont transférées à la Couronne sous l'administration de Transport Canada. Par la suite, la RTI devient une société d'État sous la responsabilité du ministre des Transports, comme le stipule l'article 143 de la Loi maritime du Canada. Son siège social est réenregistré à Vancouver le 25 août 2000. L'installation portuaire est toujours à Prince Rupert, sur un terrain loué de l'administration portuaire de Prince Rupert.
Depuis son incorporation, la RTI connaît divers degrés de réussite et de rentabilité au sein du gouvernement du Canada. Ce n'est qu'en 2010 qu'elle atteint finalement la capacité prévue à sa création, dans les années 1980. Les perturbations touchant les marchés mondiaux précipitent les tentatives de diversification. Pour atteindre cet objectif, la RTI a construit un terminal d'exportation de propane sur l'île Ridley, qui fut mis en service en 2019. C'est le premier terminal d'exportation de propane sur la côte ouest du Canada. Il appartient à AltaGas, qui en assume l'exploitation, et est situé sur un terrain sous-loué de RTI.
Le gouvernement a tenté à quatre reprises de vendre la RTI à des intérêts privés. Une première tentative, au milieu des années 1990, s'est soldée par un échec, aucun soumissionnaire ne s'étant manifesté. Une deuxième, en 2003-2005, attire une seule offre viable, mais le premier ministre Stephen Harper ordonne d'arrêter la vente le jour de son entrée en fonction, affirmant que le prix demandé est dérisoire. La troisième tentative a lieu en 2012, sous le gouvernement Harper, alors que la RTI est devenue plus rentable. La vente aurait échoué faute d'une entente avec les groupes autochtones. Un quatrième essai est tenté en 2018 par le gouvernement Trudeau. Cette fois, la vente est conclue en 2019, après l'ouverture d'un processus de vente concurrentiel le 5 novembre 2018. La vente est annoncée publiquement le 11 juillet 2019. Le transfert de propriété s'effectue officiellement le 20 décembre 2019, la majorité des actions étant vendue à Riverstone Holdings et AMCI Group. Une participation de 10 % dans l'entreprise est transférée à la bande des Lax Kw'alaams et à la Première Nation des Metlakatla.