Haut-Canada. Adjutant General's Office : La première loi sur la milice du Haut-Canada, adoptée en 1793 (33 Geo. III chap. 1), prévoyait la nomination de lieutenants de comtés, qui à leur tour, avaient l'autorité de nommer, sur approbation du lieutenant gouverneur, des officiers dans leurs comtés. Tous les hommes âgés de 16 à 50 ans étaient enrôlés et rassemblés une fois par année. De plus, les capitaines de la milice devaient rassembler leurs compagnies au moins deux fois par année pour inspecter leurs armes et leur faire part de leurs fonctions. La milice de chaque comté était organisée en un régiment de cinq à dix compagnies ou, dans les plus petits comtés, en bataillons de cinq à huit compagnies ou en compagnies indépendantes.
Bien que la loi sur la milice de 1808 (48 Geo. III, chap. 1) porte l'âge d'enrôlement maximum à 60 ans, elle stipulait qu'aucune personne âgée de plus de cinquante ans ne serait appelée à porter les armes, sauf pendant la journée du rassemblement annuel, ou en temps de guerre ou de situation d'urgence. Pour la première fois, elle contenait une disposition concernant la formation des troupes de cavalerie. En 1812, on a modifié les dispositions de la loi de 1808 de façon à ce que chaque bataillon de la milice se compose d'une formation comportant deux compagnies de flanc de cent hommes chacune, auxquelles le lieutenant-gouverneur pouvait ordonner de se rendre à n'importe quel endroit de la province, pour servir de la façon qu'il jugerait nécessaire. Les compagnies de flanc pouvaient être appelées à l'exercice ou en formation six jours par mois. La loi de 1812 a abrogé la disposition de celle de 1808, qui limitait la période de service véritable à six mois. C'est à ces compagnies de flanc, qui comptaient quelque deux milles hommes, qu'a incombé le plus gros du service actif durant la Guerre de 1812.
En 1838, une nouvelle loi sur la milice (1 Vic. chap.8) était adoptée; cependant, comme elle présentait des lacunes, on l'a remplacée par la loi sur la milice de 1839 (2 Vic. Ch. 9), qui désignait comme membres de la milice tous les hommes âgées de dix-huit à soixante ans, et habitant la province, à moins d'être exemptés. La milice était toujours subdivisée par comtés, mais une disposition permettait au lieutenant-gouverneur d'autoriser la formation, selon son bon jugement, des régiments ou des bataillons de dragons, de l'artillerie, de l'infanterie légère, des compagnies de carabiniers, de la marine provinciale ou des compagnies de volontaires de la marine provinciale. Chaque régiment de la milice comprenait un second bataillon composé d'officiers incapables de servir activement en raison de leur âge avancé, d'une infirmité, ou pour d'autres raisons,ainsi que d'hommes âgés de 50 ans à 60 ans.
De la fin du 18e siècle à l'union du Bas et du Haut Canada, le poste de l'adjutant-général était considéré comme le poste le plus important au sein de la milice canadienne. Sous les ordres du gouverneur général, le rôle principal de l'adjutant-général était de faire respecter la loi sur la milice. Intermédiaire entre le gouverneur et les officiers, il était, entre autres, responsable de s'assurer que les miliciens se rassemblent et s'exercent annuellement, que les recensements et les rôles nominatifs soient produits régulièrement, que les ordres généraux soient transmis et diffusés, que la milice joue son rôle en temps de guerre, et enfin, que les miliciens et les anciens combattants soient raisonnablement compensés à la suite de leurs efforts dans le cadre de conflits armés.
La loi sur la milice de 1846 (9 Vic. Ch. 28), la première à régir la Province unie du Canada, s'est substituée à cette organisation de défense.
Les adjudants généraux de la milice du Haut-Canada ont été les suivants : le lieutenant-colonel Hugh McDonnel, de juin 1794 à décembre 1807; le lieutenant-colonel Aeneas Shaw, de décembre 1807 à février 1814 (colonel 1808, major général 1811); le lieutenant-colonel Colley Lyons Lucas Foster, de février 1814 à mars 1815; le lieutenant-colonel Nathaniel Coffin, de mars 1815 à décembre 1837 (colonel 1820); le colonel James Fitzgibbon, du 7 au 8 décembre 1837 (par intérim seulement, mais il a conduit la milice contre les rebelles de Mackenzie); enfin, le colonel Richard Bullock, de décembre 1837 à juin 1846.