"Mémoire des représentations" faites à Jean de Lalanne par François Olivier de Vézin et Jacques Simonet d'Abergemont à propos des forges du Saint-Maurice - rendent compte de divers ouvrages effectués depuis 1736, des contretemps survenus, des erreurs commises (entre autres, une mauvaise décision de Hocquart, Des Méloizes et Boisclerc), etc (détails); c'est à tort que Cugnet leur reproche le peu de solidité des bâtiments (incompétence du charpentier Charléry choisi par Cugnet); prétendent que Vézin n'a jamais pu agir à sa guise et qu'il a dû se conformer à l'avis des autres associés; signalent les fautes commises par ces derniers (Cugnet, Gamelin et Taschereau): leur reprochent, entre autres choses, la construction d'une maison qui a coûté plus de 80 000 l. (détails); expliquent pourquoi les dépenses ont été beaucoup plus fortes que ce qui avait été prévu dans le projet de Vézin: trop grande précipitation des associés à engager des ouvriers (il a fallu les employer aux défrichements), les années de disette où il a fallu nourrir les ouvriers, les logements qu'on a dû construire pour les ouvriers, etc (détails); mentionnent plusieurs facteurs qui contribuent à augmenter la dépense: les commis inutiles, les apprêts qui "ne s'y font jamais année sur année", le transport des fers en hiver, les envois de fer en France sur des navires marchands, les hauts prix des marchandises fournies par les autres associés, etc; s'ils avaient été libres de former cet établissement à leur guise, "ils ne l'auraient point formé avec autant de précipitation que l'on a fait...ils n'auraient point fait une si grande dépense en bâtiments...(et) ils ne se seraient point avisés...de faire un commerce de vin et d'eau-de-vie qui n'a pas peu contribué à toutes ces dépenses par la nécessité indispensable d'en donner aux ouvriers qui en exigeaient sans cesse par gratification" et ils n'auraient point fait le commerce de marchandises qui est incompatible avec celui des forges (effets néfastes de tous ces commerces sur les ouvriers); "on les tiendrait aisément dans une règle bien plus étroite" si on les payait en argent; ces commerces n'ont "servi qu'à rendre les ouvriers débiteurs envers la compagnie de sommes considérables et à augmenter le prix des travaux annuels sans comprendre la dissipation qui s'en est faite par les commis qui secondaient ledit sieur Olivier" (détails); critiquent le traité de société fait avec Perraut et Claude Poulin de Courval Cressé le 15 mars 1739 (explications): dénoncent la mauvaise régie de ces derniers (conséquences) et leur conduite envers les ouvriers; s'opposent aux nouvelles dispositions qui ont été prises concernant leurs appointements de maîtres de forges; on les a contraints "de faire travailler ces forges pendant trois mois entiers de cet hiver où les froids ont été excessifs qui ont porté perte à (la) compagnie de deux cent milliers de fer qui se seraient fabriqués depuis le printemps jusqu'à présent" si on n'avait pas manqué de charbon (à cause de la consommation excessive de charbon pendant l'hiver): les appointements de Vézin, "répartis sur la quantité de fer" que ces forges devaient produire cette année (six cent milliers), seront réduits considérablement; signalent l'incompétence du fondeur Lardier (détails); proposent diverses mesures pour assurer la rentabilité des forges (détails): il faut que la compagnie se désiste de son privilège en faveur du roi et que celui-ci "les fasse régir pour son compte en y établissant une régie convenable"; si les autorités métropolitaines décident que l'entreprise doit "se soutenir suivant son exploitation actuelle", ils demandent "la liberté de se retirer de cette compagnie".