Mémoire signé par Hocquart intitulé "Extrait de ce qui s'est passé de plus intéressant dans le service à Québec depuis le départ de Marin pour l'Acadie au mois de janvier 1745 jusqu'à ce jour par rapport aux affaires de l'Acadie et de l'île Royale" - parce que les magasins du roi étaient passablement dégarnis, Beauharnois a fait suspendre les préparatifs pour une expédition contre les postes anglais de la baie d'Hudson; le 25 juin dernier, le Carcajou et la Marguerite partaient pour la France (capture de deux bâtiments anglais); quelques jours plus tard, le navire l'Heureuse Marie de Saint-Malo arrivait à Québec avec l'équipage du Castor; Bigot écrivait en décembre dernier que Louisbourg avait des vivres pour jusqu'au mois d'août (arrivée de la Gironde) et qu'il espérait en recevoir d'autres de Québec au printemps; le 4 juin dernier, un bateau commandé par Lagrois et un autre commandé par Abel partaient chargés de vivres pour Louisbourg; Lagrois était de retour à Québec le 4 juillet, ayant été forcé de jeter son bâtiment à la côte pour échapper à deux corsaires (détails): il repartait pour l'île Royale une semaine plus tard sur la goélette la Marguerite transportant 7 à 800 quarts de farine et d'autres rafraîchissements pour le compte du roi (détails sur la capture de ce bâtiment par des corsaires anglais); Abel était aussi de retour au mois de juillet, s'étant caché pendant vingt jours près de Niganiche pour échapper aux envahisseurs et ayant distribué des vivres aux habitants du quartier qui mouraient de faim; un autre navire (commandé par Chauveau), qu'il avait fait charger de vivres pour cette colonie, ne s'est rendu que jusqu'à Gaspé et est revenu à Québec; c'est en premier lieu par des lettres de Saint-Castin et du missionnaire de Panaouamské qu'on apprit qu'une flotte était partie de Boston pour aller attaquer l'île Royale: on reçut d'autres nouvelles par Lefebvre de Bellefeuille le 19 juin; le 1er août, Marin de La Malgue fils apportait la nouvelle de la prise de Louisbourg; "le manque de poudre, d'hommes et la prise de tous les secours qui venaient de France paraissent être les motifs qui ont engagé Duchambon à se rendre"; la reddition de cette place a forcé le brigantin malouin la Levrette (commandé par Dupont) et un autre de la Martinique (commandé par Bouscaillou) à poursuivre leur route jusqu'à Québec; Hertel de Rouville, posté à Saint-Barnabé, a appris de Julien Pépin, ancien forgeron de Niganiche, que deux vaisseaux du roi, dont l'un destiné au Canada, et onze vaisseaux marchands avaient été pris à la vue de Louisbourg: cette nouvelle n'est pas certaine; le 18 août, arrivait Joseph Du Pont Duvivier avec son détachement de l'île Saint-Jean (compte rendu de l'attaque de deux corsaires anglais au haut de la rivière): cet officier attribue la prise de Louisbourg à la trahison de deux soldats suisses déserteurs (détails à ce sujet); d'autres informations sur ce malheureux événement ont été communiquées par Girard Lacroix, Jean Decareau et Martin Millon arrivés le 22 août; les habitants de l'île Saint-Jean ont envoyé une députation au général anglais à Louisbourg pour l'assurer de leur soumission et le prier de les laisser jouir paisiblement de leurs terres; le détachement de 100 volontaires canadiens et de 80 Indiens (Abénaquis, Hurons, Algonquins) parti pour l'Acadie au début de l'année comprenait les officiers suivants: le commandant Marin de La Malgue et son fils, Lignery, Richarville, Courtemanche, Belestre, Le Mercier, Niverville, Jumonville, Dubosc, Bailleul et Champlain (détails sur cette expédition, y compris les ordres expédiés par Duchambon et la blessure subie par Picoté de Belestre); ce parti est arrivé à Québec aujourd'hui.