Lettre de Dupuy au ministre - compte rendu par le sieur Abel d'un accident survenu au vaisseau du roi sur les batures du cap Brûlé: nécessité de mettre deux bouées de couleurs différentes au passage de la Traverse (mettre une balise entre le cap Tourmente et le cap Brûlé); infractions commises au trou Saint-Patrice où mouillent les bâtiments avant leur départ: commerce frauduleux du castor, embarquement de déserteurs (disparition de Ducoudrot); demande d'augmenter la maréchaussée pour empêcher la fraude et la contrebande à Montréal (complicité des officiers militaires et des gardes de la Compagnie des Indes); plaintes au sujet de la nomination des commandants de postes par Beauharnois: remplacement du chevalier de Longueuil (son éloge) par Beauvais au fort Frontenac, nomination de Denys de La Ronde à Chagouamigon (commerce fait par La Gesse et lui avec des marchands de Boston); dédommagements réclamés par les commandants de postes pour de prétendus présents faits aux Indiens ou pour diverses entreprises; paiement exigé des officiers pour avoir les postes ou pour les garder; distribution des congés: fraude provoquée par leur prix excessif, peu de profit qu'en retirent les pauvres familles, moyen pris pour l'empêcher de les viser; proposition d'affermer tous les postes de traite et autres et d'affecter le produit de ces fermes à la fortification des places et au développement de la colonie; demande d'émoluments par les juges qui, conformément à la déclaration du roi de 1717, font l'inventaire et le classement des registres et minutes des notaires (manque d'ordre dans les études); commentaires sur le projet d'établissement d'un collège à Montréal: "rendre d'abord complet le collège de Québec" à moins qu'on n'établisse à Montréal les classes qui manquent à Québec; grand nombre d'Anglais établis à Montréal: suggère un ordre du roi les obligeant à s'installer à Québec; déconseille pour le moment toute guerre surtout contre les Indiens; on n'est jamais assuré de l'amitié de ces derniers "même des domiciliés et pensionnaires du roi qui viennent de faire leur paix avec les Anglais"; on aurait pu empêcher l'établissement des Anglais à Chouaguen en y envoyant au début du printemps: on ruinera ce poste si on parvient à détruire le commerce frauduleux du castor et des marchandises étrangères; l'article 15 du traité d'Utrecht, ne parlant pas des limites, ne réduit aucunement les droits de propriété de la France sur les territoires nord-américains et n'accorde aucun droit à l'Angleterre sur les terres des nations amies de ce pays (cantons iroquois, etc); les plaintes du gouverneur Burnet au sujet de l'établissement de Niagara sont injustifiées; l'Acadie selon ses anciennes limites ne comprend que la presqu'île de la Nouvelle-Écosse: toute la côte est restée possession française; il faut nouer des conférences avec les Anglais pour les empêcher d'occuper d'autres postes "et savoir avec eux à quoi s'en tenir".