Lettre de Raudot fils au ministre - les Canadiens ne sont pas assez riches pour entreprendre l'établissement du Cap-Breton; suggère de confier cette tâche à une compagnie française (des Malouins); critique la conduite de Joncaire chez les Iroquois et le tient responsable de l'apparente trahison de ces Indiens; cet interprète "rapporte de ses voyages des pelleteries qu'il fait débarquer au bout de l'île de Montréal"; lui reproche, tout comme aux jésuites (Mareuil), d'avoir pris peur trop vite; blâme Vaudreuil de n'avoir pas envoyé Longueuil chez les Iroquois quand ils le réclamaient; propose de l'y envoyer avec Joncaire l'an prochain, mais le dernier ne devrait plus y retourner par la suite; compte rendu de la mission de Longueuil (et La Chauvignerie) chez les Onontagués: déclarations de ces Indiens au sujet de leur campement près d'Orange, ont nié avoir voulu combattre les Français, ont promis de rester neutres; se sentant abandonnés et méprisés des Français, ces Indiens ont fait "mine de donner dans les sollicitations des Anglais et de faire entrer dans leur parti les Goyogouins et Onneiouts"; on ne peut compter sur les Agniers qui demeurent près d'Orange; habile politique des Iroquois qui ne veulent pas la guerre par crainte d'être détruits par les Français ou de devenir "esclaves de l'Anglais"; refus de Vaudreuil de promettre aux chefs iroquois descendus avec Longueuil de ne pas attaquer Peter Schuyler; ce dernier ne veut point la guerre mais y "est obligé malgré lui par l'Anglais de Boston"; il ne faut rien entreprendre contre le New York à moins d'absolue nécessité;mauvaise conduite de Cadillac dans l'affaire de Le Pesant et dans celle des Miamis; les diverses nations établies à Détroit ne peuvent "rester longtemps ensemble en paix"; demande le rétablissement des congés; c'est le seul moyen de se "concilier les nations sauvages d'en haut" et de restaurer le commerce des pelleteries; les fourrures provenant de Michillimakinac et du lac Supérieur stimuleront le commerce avec la France; si, avec l'argent tiré de ces congés, on aide les habitants à faire valoir leurs terres, "on verra ce pays augmenter à vue d'oeil"; les Outaouais ne descendront plus à Montréal après ce qui s'est passé l'année dernière (eau-de-vie); il faudra leur porter des marchandises pour éviter qu'ils ne s'allient aux Iroquois et commercent avec les Anglais d'Orange ou de la baie d'Hudson; recommande de rétablir le poste de Michillimakinac et de confier cette tâche à Louvigny plutôt qu'à Lignery; ce poste serait nécessaire "dans le temps présent où ... les Iroquois" sont agités: possibilité de lancer les Outaouais contre eux; nécessité d'avoir un fort de pierres à Québec et à Chambly; explique la décision d'en construire un à Chambly: protection de Montréal, harcèlement des ennemis, retraite des Indiens; préfère cette dépense à celle du "parti d'hiver" proposé par Vaudreuil; déplore que Montréal ait été "augmentée de presque du tiers cette année" parce qu'il y avait "des maisons hors la ville qu'on a voulu enclaver dedans"; les villes sont trop étendues et donc difficiles à défendre; demande une ordonnance restreignant la construction de bâtiments autour des villes et une autre obligeant ceux qui ont des jardins "d'en vendre une partie à ceux qui voudraient y bâtir des maisons"; les habitants "deviennent plus travaillants"; augmentation de la culture des terres et du commerce; voyage à la Martinique du vaisseau construit par Prat et d'une barque; exportations de farines, pois, biscuits, suif, beurre, oeufs, fromages, planches, huiles, morues, saumons, anguilles, etc; projet de Barbel de construire un bâtiment; il faut que ce pays "ne regarde plus à l'avenir la pelleterie que comme un accessoire à son commerce faisant le principal de celui que la terre produit"; promotions sollicitées pour La Chauvignerie et Longueuil fils.