Lettre de Frontenac au ministre - les fausses négociations des Iroquois ont révélé leur perfidie aux alliés; a envoyé plusieurs partis contre ces ennemis; le fort Frontenac a été rétabli dans le même état qu'il était auparavant à l'exception des logements qui seront reconstruits par la garnison de 45 hommes qu'on y a laissée (éloge de Crisafy); ce rétablissement était nécessaire pour conserver la confiance des alliés qui espèrent y trouver une retraite dans leurs entreprises contre les Iroquois; remercie des secours reçus cette année: les expédier plus tôt à l'avenir; arrivée de la Charente et des autres vaisseaux qui ont échappé à l'ennemi aux Açores grâce à la conduite adroite de Des Ursins; on n'a pas obtenu de recrues cette année; nécessité d'en envoyer au moins 600 l'an prochain; Champigny et lui agiront toujours de concert et se montreront très économes dans les dépenses; n'a reçu aucune plainte au sujet de la conduite des officiers envers leurs soldats: la licence "pour l'emploi de leurs soldats a été beaucoup réprimée"; succès du voyage de Bonaventure; propose des attaques contre le fort Pemaquid, Manate et Boston; les Indiens de l'Acadie ont rompu toutes les négociations avec les Anglais et continuent toujours à harceler les gens de Boston; a fortement réprimandé Villieu et Montigny qui s'étaient querellés avec Villebon et les a renvoyés à Naxouat; le marquis de Chevry est très satisfait de la conduite de Villebon; a demandé à ce dernier de surseoir à donner des permissions aux Anglais de pêcher sur les côtes acadiennes; appointements à accorder au chirurgien-major Gervais Baudouin; succès de sa politique militaire en dépit de l'opposition qu'elle suscite; a remis à plus tard la grosse expédition projetée contre les Onontagués parce qu'il n'a pas assez de troupes pour assurer la sécurité de la colonie habitée pendant une telle campagne; ces grosses entreprises sont peu utiles; le moyen le plus facile pour venir à bout des Iroquois "est de continuer à les tourmenter.... par de continuels partis"; justifie sa conduite au Conseil souverain et dans l'affaire Tartuffe (Mareuil), blâme l'évêque et ses ecclésiastiques, Champigny et les membres du Conseil (Ruette d'Auteuil); excuses présentées par ce dernier; aimerait ne plus assister aux séances du Conseil; renvoi de Mareuil en France; est heureux qu'on n'ait pu donner de preuves de la mauvaise conduite de son secrétaire Monseignat; le remercie des faveurs octroyées aux officiers qu'il a recommandés; espère toujours un poste honorable et solide; Brouillan a son congé pour passer en France; enverra des bois pour les fortifications de Plaisance; se servira du Poli ou de la (Bouffonne?) pour croiser à l'entrée du golfe; a averti les officiers qu'on n'accordera plus de faveurs à ceux qui passent en France pour en obtenir; a permis à Maupeou d'y passer; les sieurs Crisafy méritent quelques faveurs du roi; échange de prisonniers avec les gens de Boston (5 soldats de la garnison de Port-Royal); zèle et prudence de Callière; tentatives infructueuses de Lamothe Cadillac pour rompre les négociations entre Iroquois et Hurons; reproches adressés à ces derniers par Frontenac; les Kiskakons et Outaouais Sinagos lui ont déclaré ne point vouloir imiter les Hurons; Cadillac tâchera d'empêcher "la conclusion de cette affaire" qui risque de ruiner tout le commerce des Français; les Hurons espèrent ainsi avoir des marchandises anglaises à bon marché et n'être plus "inquiétés sur le sujet de l'eau-de-vie par les missionnaires"; éloge de Lamothe Cadillac; faveur sollicitée pour Monseignat; renvoi des officiers suivants: Roussel (folie), Chauny (viol) et de Ragotterie (violences commises contre Levilliers); fuite de Bourgchemin qui a tenté d'empoisonner sa femme par amour "pour une petite fille"; demande qu'on ne comble plus en France les places d'officiers vacantes puisqu'il les remplit lui-même au Canada; faveurs sollicitées pour Gallifet, de Muy Des Méloizes, Bonaventure, Clérin et Boucher de Grandpré; continuer le fonds de 1,000 écus par an pour le rétablissement du château de Québec.