Billy, Hélène de, 1954- : Journaliste et biographe.
Hélène de Billy est née à Roberval(Québec)le 13 mai 1954. Elle fait ses études secondaires et collégiales à Sillery et Sainte-Foy et obtient un baccalauréat en sciences politiques de l'Université Laval en 1980. Dès la fin de ses études, elle oeuvre dans différents secteurs de la presse écrite, notamment dans le journalisme culturel,la presse féminine et à la rédaction de magazines. Elle est rédactrice-conseil à la section culturelle du magazine "L'Actualité"(1991-1992), responsable de la chronique "Spectacles" à la revue "Châtelaine"(1990-1993), rédactrice-associée à la revue "enRoute" (1989-1994), rédactrice en chef de la revue "Madame"(1995 - ) et rédactrice-conseil du magazine "Via"(1997-1999). Elle collabore régulièrement, depuis 1979, à "Canadian Forum", "Le Devoir", "Qui", "Justice", "Revue Commerce", "Ma Caisse", "Forces", "Sélection du Reader's Digest", "Perspectives" et autres magazines et journaux. Sa carrière lui mérite une dizaine de prix et mentions honorables dont trois fois le Prix Brascan (Or) de la Fondation nationale des prix du magazine canadien de Toronto (1988, 1990, 1992) et le premier prix, section Voyages et Tourisme, des grands prix du magazine québécois "AQEM"(1991).
De 1992 à 1996, Hélène de Billy se consacre à la préparation de la biographie du peintre Jean-Paul Riopelle. Le Conseil des Arts du Canada lui attribue une bourse pour la recherche et la rédaction de la biographie "Riopelle" publiée aux Éditions Art Global en 1996. Ce projet l'amène à voyager un peu partout en Europe, au Canada et aux États-Unis afin de rencontrer et d'interviewer les témoins et amis du peintre. La biographie, qui figure plus de quatre mois sur la liste des best-sellers, est finaliste au Prix du Grand Public au Salon du livre de Montréal en 1996. En octobre 1999, Hélène de Billy est invitée à prononcer une conférence sur Riopelle, à Paris, au colloque intitulé "Français et Québécois : Le Regard de l'autre" sous l'égide du Centre de coopération interuniversitaire franco-québécoise. Curriculum vitae d'Hélène de Billy.
Riopelle, Jean-Paul, 1923-2002 : Jean-Paul Riopelle est né à Montréal le 7 octobre 1923. Son père, Léopold est menuisier et ensuite constructeur d'immeubles qu'il loue. Il fait ses études primaires dans une classe privée de son quartier. Il entre ensuite à l'école publique Saint-Louis-de-Gonzague où il apprend le dessin avec le professeur Henri Bisson. En 1943, il s'inscrit à l'École du meuble où il fait la connaissance du peintre Paul-Émile Borduas. Dès 1944, il passe ses étés à Saint-Fabien-sur-mer, près de Rimouski, où les parents de ses amis Pierre et Jean Lespérance louent un chalet. Il installe un atelier dans le garage des Lespérance et peint ses premiers paysages face à la mer.
A l'âge de 22 ans, soit en 1946, Riopelle fait un premier voyage en France. Il se lie avec les surréalistes et surtout avec le poète André Breton. Il signe avec eux, en 1947, le manifeste surréaliste "Rupture inaugurale" qui défend les positions anti-communistes. Riopelle est le seul peintre automatiste de Montréal à signer ce manifeste auquel il aurait collaboré avec Henri Pastoureau. Ce manifeste est pour lui une source d'inspiration pour les automatistes de Montréal qui signent l'année suivante "Refus global", rédigé par Borduas. La couverture est illustrée d'une aquarelle de Riopelle. En 1949, il s'installe pour de bon à Paris avec sa femme Françoise Lespérance et leur fille Yseult (ils ont une autre fille quelques années plus tard). Il fait la rencontre de nombreux artistes dont le peintre d'origine chinoise Zao Wou-Ki. Breton l'invite à prendre part à la VIIIe exposition surréaliste et parraine, peu de temps après, sa première exposition solo à la galerie La Dragonne, à Paris, dirigée par Nina Dausset. Il expose ensuite avec Fernand Leduc à la galerie de Raymond Creuze et obtient un grand succès.
Au tournant des années 1950, Riopelle délaisse les surréalistes et se joint au groupe des peintres de l'abstraction lyrique. Il fait connaissance des marchands et critiques d'art dont Georges Duthuit, gendre de Henri Matisse, de Pierre Schneider et de Pierre Loeb qui représente alors les peintres Miró et Giacometti. Loeb accepte les oeuvres de Riopelle dans sa galerie dès 1949 alors que Pierre Matisse, fils du peintre Henri, s'occupe de son oeuvre à New York. Gilles Corbeil est alors son agent d'affaires et marchand de tableaux à Montréal. Déjà en 1954, Riopelle est bien connu et Pierre Schneider signe un article sur son oeuvre dans le magazine "L'Oeil". Le peintre se lie également d'amitié avec l'auteur Samuel Beckett et des artistes américains séjournant à Paris dont la peintre Joan Mitchell qui devient, en 1955, sa compagne de vie jusqu'à leur séparation en 1979. Joan Mitchell a un atelier à Vétheuil. Il fait par la suite la rencontre de la peintre Hollis Jeffcoat, elle aussi américaine.
Au cours des années 1950 et 1960, Riopelle expose ses oeuvres dans le monde entier. En 1962, il est l'un des grands favoris à la Biennale de Venise en tant que représentant du Canada. Tous les grands musées du monde et du Canada possèdent au moins une de ses oeuvres. En 1955, il arrête de peindre pendant un an et s'intéresse, entres autres activités, à la collection de voitures anciennes et à la navigation à la voile. Il devient un personnage public et une vedette. En 1966, il accepte la proposition de la galerie Maeght, la plus prestigieuse galerie de France, de s'occuper de la vente de la production entière de ses tableaux comme le fait Pierre Matisse à New York.
A la fin des années 1960, Riopelle renoue avec le Québec et son art subit un changement de style radical. Il privilégie alors le monde animal : hiboux, ours, tortues, chiens, oies. Il voyage beaucoup dans le pays et tire maintenant son inspiration de la mythologie du Grand Nord et de celle des Inuits. En 1981, le Musée national d'art moderne de la Ville de Paris organise une rétrospective de ses oeuvres au Centre Georges-Pompidou et cette exposition est la dernière grande exposition à Paris. Il revient définitivement au Québec en 1983. Il s'achète une maison dans les Laurentides, à Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson. Il fait un dernier voyage en France en 1989 alors que sa santé décline. Aimé Maeght et Pierre Matisse décèdent en 1980 et 1990 sans relève. Riopelle vie maintenant à l'Ile-aux-Grues, en face de Montmagny, avec sa compagne Huguette Vachon. Notes tirées d'une conférence d'Hélène de Billy à Paris à l'occasion du colloque "Français et Québécois : Le Regard de l'autre", Paris, 7 au 9 octobre 1999 sous l'égide du Centre de coopération interuniversitaire franco-québécoise. "Riopelle, les années parisiennes. Le rire et l'oubli"
Fonds Hélène de Billy.