Kattan, Naïm, 1928- : Naïm Kattan est né de parents juifs, le 26 août 1928 à Bagdad, en Irak. Après la Seconde Guerre mondiale, la situation des Juifs en Irak se détériore rapidement et Naïm Kattan quitte son pays dès qu'il obtient son diplôme de la Faculté de droit de l'Université de Bagdad où il étudie de 1945 à 1947. Adolescent, il est inscrit à l'école de l'Alliance israélite universelle. Déjà, à cette époque, il manifeste un vif intérêt pour la littérature française (l'arabe est sa langue maternelle) et c'est à titre de boursier du gouvernement français qu'il poursuit ses études dans ce domaine, à la Sorbonne (Paris) de 1947 à 1951. Alors qu'il étudie en France, Naïm Kattan travaille comme journaliste auprès de plusieurs journaux d'Europe et du Moyen-Orient (utilisant parfois des noms de plume) et participe à diverses émissions de radio.
En 1954, Naïm Kattan émigre au Canada. A son arrivée à Montréal, il travaille comme secrétaire pour le Cercle juif de langue française et fonde le "Bulletin du Cercle juif" dont il est le rédacteur en chef de 1954 à 1967. Dès 1958, il est critique littéraire au journal "Le Devoir". En 1961, il est journaliste au "Nouveau-Journal". Il est chargé de cours à la Faculté des sciences sociales de l'Université Laval en 1962 et rédacteur pour la Commission royale d'enquête sur l'enseignement et pour la Commission royale d'enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme entre 1965 et 1967. Il est directeur du Service des lettres et de l'édition et directeur associé au Conseil des arts du Canada de 1967 à 1991. En 1992, il est écrivain en résidence à l'Université du Québec à Montréal. En 1993, il est nommé membre du Conseil des Arts de la Communauté urbaine de Montréal pour un mandat de quatre ans. Depuis 1994, il est président du Prix littéraire de la ville de Montréal. Il est membre de l'Union des écrivaines et écrivains québécois. En 2001-2002, Naïm Kattan est professeur associé au département d'études littéraires à l'Université du Québec à Montréal et est directeur de la revue "Les écrits" qui édite des auteurs européens.
En plus de la multitude d'articles qu'il a écrits dans des revues et des journaux, du Canada, du Proche-Orient et d'Europe dont "Le Devoir", "Les lettres nouvelles", "Liberté", "La Quinzaine littéraire" (Paris), "Tamarack Review" (Toronto), et "Canadian Literature" (Vancouver), Naïm Kattan participe fréquemment à des émissions radiophoniques et télévisées au Canada et en Europe. Il est un conférencier recherché et auteur de plus d'une cinquantaine de publications publiées au Canada et en France par Gallimard et Denoël. Ses oeuvres comprennent des romans, des essais, des nouvelles et des pièces de théâtre. Plusieurs sont traduites en anglais. "Adieu Babylone", son premier roman publié en 1975, et "Le réel et le théâtral" ont été traduits en arabe. "Farida" a été traduit en serbe en 2003.
Naïm Kattan est récipiendaire des distinctions suivantes : membre de la Société royale du Canada en 1974; membre de l'Académie canadienne-française en 1983; membre de la Compagnie des Cent associés; Prix Québec-Paris en 1971 pour "Le réel et le théâtral"; officier de l'Ordre du Canada en 1983; officier de l'Ordre des Arts et Lettres de France en 1989; chevalier de l'Ordre national du Québec en 1990 comme "pionnier de la défense de la langue française dans le milieu juif en particulier et dans le milieu des immigrants en général"; chevalier de la Légion d'honneur, en 2002, par le gouvernement français pour les services culturels rendus à la France et à la francophonie; doctorat honoris causa de l'Université de Novi Sad (Serbie); le prix Athanase-David, la plus haute distinction accordée par le gouvernement du Québec dans le domaine des lettres, en 2004; le prix du nouvelliste par l'Académie royale de Belgique, en 2006, et le Prix Hervé-Deluen par l'Académie française pour sa contribution à la défense et à la promotion du français en tant que langue internationale, en 2007.