Construction de défense (1951) limitée (Canada) : Le 3 juin 1939, le Parlement a adopté la Loi de 1939 sur les achats et le financement de la Défense et sur le contrôle des bénéfices (3 Geo. VI, ch. 42), qui amenait le ministère de la Défense nationale à exercer ses propres responsabilités par l'intermédiaire d'organismes de l'extérieur. Tout d'abord, au cours de la Deuxième Guerre mondiale, la Commission des approvisionnements de guerre, de septembre 1939 à avril 1940, et, ensuite, le ministère de la Reconstruction et des Approvisionnements, d'avril 1940 à décembre 1945, ont organisé et administré tous les contrats de défense. C'est la Corporation commerciale canadienne qui a rempli ces responsabilités après la guerre.
En 1950, le ministère du Commerce a décidé qu'il faudrait les services d'une société d'État pour accorder les contrats et examiner les projets de construction relatifs à l'infrastructure de défense d'après-guerre. Wartime Housing Limited, un organisme alors inactif qui avait été établi le 28 février 1941, a été choisi en tant que compagnie disposant de l'autorité requise en matière de construction, et le 24 novembre 1950, les lettres patentes supplémentaires le rebaptisaient Construction de Défense Limitée. Son siège social était situé à Ottawa. Il était chargé du traitement des demandes du ministre de la Défense nationale, des études préliminaires à l'adjudication des contrats, de la supervision de la construction, de l'achat du matériel et de l'approvisionnement, ainsi que de l'assistance et du paiement des entrepreneurs. Initialement, il relevait du ministre du Commerce, mais à partir d'avril 1951, il relève du ministre de la Production de défense.
La mise en service de Construction de Défense Limitée s'est heurtée à un problème : un amendement de 1948 à la Loi nationale sur le logement de 1944 imposait à Construction de Défense Limitée d'abandonner sa charte. Pour cette raison, Construction de Défense (1951) Limitée a été établie le 12 juillet 1951 sous l'égide de la Loi sur la production de défense de 1951 (15 Geo. VI, ch. 4), et a été chargée des responsabilités et des actifs de l'ancienne société. Initialement, la nouvelle société relevait du Parlement, par l'intermédiaire du ministre de la Production de défense; puis, de 1963 à 1965, par ministre de l'Industrie; de 1965 à 1986, par l'intermédiaire du ministre de la Défense nationale; à partir de 1986, par l'intermédiaire du ministre des Travaux publics et, depuis 1993, par l'intermédiaire du ministre de Travaux publics et Services gouvernementaux.
Faisant affaires sous l'égide de Construction de Défense Canada, Construction de Défense (1951) Limitée demeure aujourd'hui (2000) dans le domaine de la construction. Il est l'entrepreneur attitré de la Défense nationale et des autres ministères. Il est administré par un conseil d'administration, et ses dirigeants sont le président et le président-directeur général, le vice-président chargés de l'exploitation et ingénieur en chef, le secrétaire-trésorier et directeur général des finances. Le siège social est divisé en trois divisions principales chargées des contrats de services, des services internes et de l'exploitation. On y trouve une forte décentralisation, avec des bureaux régionaux dans les Maritimes, au Québec, en Ontario et dans les provinces de l'Ouest, ainsi que des bureaux de chantier qui dirigent les projets lorsque nécessaire. En 1956, la société comptait ses plus grands effectifs, soit près de 700 employés; elle en compte maintenant environ 200.
Au fil des ans, la compagnie a non seulement assumé tous les contrats de construction de la Défense nationale, mais aussi ceux de la construction de défense des bases canadiennes en Europe, de la construction de défense au Canada pour les alliés du Canada - pour le Defence Department des États-Unis, en particulier pour les postes radar du réseau Mid-Canada, situés à l'arrière des sites de communication du Dispositif de première alerte pour les missiles balistiques et pour le U.S. Air Force Strategic Air Command's Refuelling Facilities Program; les contrats concernant la construction d'installations pour l'armée britannique à Suffield, en Alberta, pour l'armée allemande à Shilo, au Manitoba, et pour l'entraînement des troupes de l'Organisation du traité de l'Alantique Nord à Goose Bay, au Labrador. La compagnie a aussi reçu et supervisé le contrat pour la construction du tronçon du premier gazoduc transcanadien situé au nord de l'Ontario, pour le pavage de la portion canadienne de la route de l'Alaska, ainsi que pour les installations de l'Expo 67 à Montréal. Dans les années 1950 et 1960, la compagnie a également travaillé avec le ministère des Affaires extérieures et l'Agence canadienne de développement international sur des projets de construction, tels que de grands aménagements hydroélectriques en Inde, au Pakistan, à Ceylan et dans les Antilles britanniques. Les projets récents comprenaient un programme de modernisation du système de défense aérienne de l'Amérique du Nord, pour remplacer les installations désuètes du réseau d'alerte avancée, une opération de dépollution de sites situés dans l'Arctique et le déclassement des bases des Forces canadiennes, dans le cadre du programme de réduction de l'infrastructure gouvernementale.
Richard Golding Johnson, directeur général de l'Association canadienne de la construction, a été détaché auprès de la Construction de Défense Limitée en novembre 1950. Il en a été le premier président et directeur général, et il est demeuré en poste jusqu'en 1963. Les autres présidents ont été Alan Goldsworth "Joe" Bland, de 1963 à janvier 1985 , J.R. Lorne Atchison, de janvier 1985 jusqu'au début de 1996 et Ross Nicholls, depuis juin 1996.