Société pour l'expansion des exportations (Canada) : Instituée sous la Loi sur l'assurance des crédits à l'exportation (S.C. 1944-1945, c.39), qui reçut la sanction royale le 4 mars 1945, la Société d'assurance des crédits à l'exportation a précédé la Société pour l'expansion des exportations (SEE ou la Société). La Loi permit à la Société d'assurance des crédits à l'exportation de développer et d'encourager le commerce entre le Canada et les autres pays en offrant une assurance aux exportateurs canadiens contre les pertes attribuables à l'insolvabilité, aux retards d'encaissement, au blocage ou à la lenteur au niveau du transfert des fonds qui entravaient la réception des paiements. De plus, au cours de la période de transition de trois ans entre la guerre et la paix, le ministre des Finances, autorisé par le gouverneur en conseil, pouvait attribuer, par l'entremise de la Société d'assurance des crédits à l'exportation, des prêts ou des garanties aux gouvernements de pays étrangers ou à leurs agences pour le développement du commerce avec le Canada.
En plus d'être une Société d'État, la Société d'assurance des crédits à l'exportation était une société à capital social possédant un capital autorisé initial de cinq millions de dollars. En tant qu'entité juridique, la Société d'assurance des crédits à l'exportation avait le pouvoir de contracter, de poursuivre et d'être poursuivie au nom de la Société d'État. Les premiers membres du son conseil d'administration furent le sous-ministre du Commerce (qui était président du Conseil et président de la Société, bien que cette fonction ait pu être exécutée par deux personnes), le sous-ministre des Finances, le Gouverneur de la Banque du Canada et pas plus de deux autres personnes désignées par le gouverneur en conseil pour être nommées à titre amovible. Les électeurs du Conseil ont été changés lorsque la Société d'assurance des crédits à l'exportation s'est retrouvée au sein du gouvernement et du marché canadien des exportations. Le capital autorisé de la Société a aussi augmenté avec l'inflation et les expansions commerciales.
En 1959, la Société d'assurance des crédits à l'exportation reçut un autre pouvoir, autorisé par le gouverneur en conseil, celui d'offrir du financement aux acheteurs étrangers. Ce pouvoir servit à financer les ventes de biens d'équipement de longue durée sur des périodes de crédit de plus de cinq ans. Cependant, la Société d'assurance des crédits à l'exportation ne subventionnait pas les exportateurs, et les entreprises canadiennes devaient encore soutenir la concurrence au niveau du prix, de la qualité et de la distribution.
En 1960, la demande de crédit à long terme pour les projets d'investissements amena le Parlement à modifier la Loi en ajoutant un service de financement à long terme aux pouvoirs de la Société d'assurance des crédits à l'exportation. Durant le reste des années 1960, des modifications supplémentaires furent apportées à la Loi pour permettre à la Société d'augmenter le plafond financier et de multiplier ses services. Le point culminant de ces changements et de cette variété de services fut la décision de créer une nouvelle loi et une nouvelle société. La Loi sur l'expansion des exportations (S.C. 17-18 Eliz. II (1969), ch.39) reçut la sanction royale le 1er octobre 1969. Non seulement cette nouvelle Loi contenait la version modifiée de la Loi sur l'assurance des crédits à l'exportation, mais le mécanisme de financement de la SEE fut révisé. Tous les prêts antérieurs à cette date étaient consentis par un compte de l'État et financés par des emprunts au Trésor. Après 1969, le service de prêts releva du conseil d'administration de la SEE. Le compte de l'État continua de se charger des prêts d'intérêt national; ce qui devait aussi être administré par la SEE. La nouvelle Loi apporta un nouveau service : l'assurance-investissement à l'étranger.
Au même titre que son prédécesseur, la SEE est une société à capital social. Tandis que son capital autorisé initial se limitait à vingt-cinq millions de dollars, la SEE commença, en 1972, à rassembler ses propres fonds sur les marchés financiers au moyen de son propre Conseil du Trésor. A partir de 1978, elle fut en mesure de générer l'argent nécessaire pour respecter ses engagements de prêt sans emprunter au gouvernement fédéral. Le capital autorisé augmenta graduellement à partir des vingt-cinq millions de dollars du début. En 1999, la Société reçu 1,75 milliard de dollars en capital autorisé.
Au cours de 1977 et 1978, deux autres services importants furent ajoutés à ceux offerts par la Société : une assurance et des garanties relativement aux soumissions et aux cautionnements d'exécution offerts par les banques et les sociétés de cautionnement.
Comme la Société d'assurance des crédits à l'exportation, la direction de la SEE relève d'un conseil d'administration composé de membres provenant des secteurs privé et public. La proportion de fonctionnaires a cependant diminué en 1983, alors que le nombre de membres du Conseil est passé de douze à quinze afin de permettre une représentation plus équitable du secteur privé. Le premier président du Conseil était J.H. Warren, qui était aussi sous-ministre du ministère de l'Industrie et du Commerce (MIC). En 1975, le sous-ministre du MIC n'en devint plus automatiquement président, bien qu'il ou elle demeure membre du Conseil. Les changements au niveau de l'organisation gouvernementale amenèrent les successeurs du MIC, chargés de la fonction reliée au commerce international, à siéger au conseil d'administration de la SEE. Avec la retraite de Sylvain Cloutier en 1985, les fonctions de président et de président du Conseil furentréparties entre deux personnes.
Les changements au niveau de l'organisation gouvernementale ont aussi amené des changements dans la structure de déclaration parlementaire pour la SEE. La Société d'assurance des crédits à l'exportation relevait du ministère du Commerce, mais la réorganisation de 1969 a amené la société à relever du ministre du MIC. La Loi organique de 1983 attribuait au ministère des Affaires extérieures la responsabilité des questions de commerce international et stipulait la nomination d'un ministre du Commerce international. Jusqu'en 1985, la SEE releva à la fois du ministre du Commerce international et de celui des Affaires extérieures puis, en 1986, du ministre du Commerce international seulement.
En 1993, des changements furent apportés à la loi habilitante de la SEE, permettant à la Société d'élargir encore sa gamme d'offres de financement et d'assurance.