Canada. Ministère des pensions et de la santé nationale : Jusqu'en 1915, le ministère de la Milice et de la Défense avait la responsabilité des questions concernant les anciens combattants. Une Commission des hôpitaux militaires autonome, constituée le 30 juin 1915 (C.P. 1540) était chargée de fournir des hôpitaux et des maisons de convalescence au Canada. On l'a renommée Commission des soldats invalides le 21 février 1918, et elle fut rattachée au nouveau ministère du Rétablissement civil des soldats établit le 24 mai 1918 ( 8-9 Geo. V, ch. 42).
Dans la même veine, le Canadian Patriotic Fund, un organisme public, mis sur pied en août 1914, s'occupait des familles des soldats. En 1915, on créa un autre fonds public d'invalidité ainsi qu'une Commission des pensions et des réclamations. Ceux-ci furent remplacés par le Bureau des commissaires des pensions à la suite d'un décret en conseil (C.P. 1334) le 3 juin 1916. Bien que le Bureau soit demeuré indépendant du ministère du Rétablissement civil des soldats, le personnel itinérant du Bureau et le bureau principal furent fusionnés avec ceux du Ministère au cours de l'été de 1921.
Les résultats de deux enquêtes menées dans le ministère du Rétablissement civil des soldats en 1927, une dirigée par le lieutenant-colonel A.T. Hunter et l'autre par Gordon Scott, démontrèrent de l'ingérence politique de la part du personnel. On en conclut que le ministère était trop vaste, qu'il comptait trop de cadres et de personnel et qu'il était déchiré par les rivalités. Des économies de 100 000 $ pourraient être réalisées si le ministère était fusionné avec le ministère de la Santé. [Desmond Morton et Glenn Wright, Winning the Second Battle: Canadian Veterans and the Return to Civilian Life, 1915-1930, p. 203].
Au cours des années précédant la Confédération, le gouvernement central ne s'était jamais impliqué dans les questions de santé publique, et la nouvelle nation séparait les responsabilités relatives à la santé entre les gouvernements fédéral et provinciaux. Le ministère fédéral de l'Agriculture s'occupait de l'immigration, de la quarantaine et de la santé publique (31 Vict., ch. 53, 22 mai 1868). Une Loi sur la quarantaine et la santé fut promulguée le 22 juin 1869 (31 Vict., ch. 63), et une Loi sur l'immigration fut établie le 22 juin 1869 (32-33 Vict., ch. 10.). Leurs dispositions étaient mises en application aux postes de quarantaine des principaux ports d'entrée dont les plus connus sont Grosse Ilse, Québec et Albert Head, Victoria (C.- B.). L'épidémie de grippe espagnole de 1918-1919 mena à la création du ministère de la Santé le 6 juin 1919 (9-10 Geo. V, ch. 24).
Le gouvernement fusionna le ministère du Rétablissement civil des soldats et le ministère de la Santé pour former le ministère des Pensions et de la santé nationale en juin 1928 (18-19 Geo. V, ch. 39). La réorganisation de la Loi sur les pensions occupa le Ministère jusqu'en 1933. Au même moment, la Dépression plongea le système de santé canadien dans une crise. Les gouvernements au Canada étaient aux prises avec une population appauvrie qui avait besoin de plus de soins de santé mais n'avait pas les moyens de les payer. A partir de 1939, le gouvernement fut forcé d'augmenter ses activités dans le domaine de la santé, et la Commission d'enquête parlementaire Rowell-Sirois recommanda plus de prestations de santé ainsi qu'un régime d'assurance santé national. [Janice Dickin, "Public Health," The Canadian Encyclopedia, édition 2000, p. 1932.]
A compter de 1944, le Ministère était composé du service des pensions, du service de la santé nationale et de la protection civile. La Commission canadienne des pensions et la Commission des allocations aux anciens combattants étaient situées au même endroit et relevaient du Parlement sous un même ministre. Le service des pensions avait un siège social ainsi que des bureaux dans tout le pays, et la Division de l'hygiène s'occupait d'un certain nombre de laboratoires. Un bureau était situé à Londres, Angleterre. Le Ministère comptait 5 251 employés (dont 1 969 en 1928) pour s'occuper des 134 508 personnes des Forces armées canadiennes démobilisées à cette période. En plus de son travail dans le domaine de la santé et la réhabilitation à la vie civile des soldats, les responsabilités du Ministère en matière de santé publique comprenaient les enquêtes sur les médicaments, les drogues, la pollution des eaux intérieures, la quarantaine, les services médicaux reliés à l'immigration, l'administration d'hôpitaux pour les lépreux, le contrôle des maladies vénériennes et l'aide sociale à l'enfance.
Le ministère des Pensions et de la santé nationale fut remplacé par le ministère des Anciens combattants (8 Geo. VI, ch. 19) le 30 juin 1944 et par le ministère de la Santé nationale et du Bien-être social le 24 juillet 1944 (8 Geo. VI, ch. 22).
Les ministres des Pensions et de la Santé nationale furent l'Hon. James Horace King (autrefois ministre du retour à la vie civile et ministre de la santé) de juin 1928 à juin 1930; l'Hon. James Layton Ralston (par intérim), de juin à août 1930; l'Hon. Murray MacLaren, d'août 1930 à novembre 1934; l'Hon. Donald Matheson Sutherland, de novembre 1934 à octobre 1935; l'Hon. Charles Gavan Power, d'octobre 1935 à septembre 1939; le très honorable Ian Alistair Mackenzie (devenu ministre des Anciens combattants), de septembre 1939 à octobre 1944.