Commission du système métrique Canada : En 1970, le gouvernement du Canada a publié le Livre blanc sur la conversion au système métrique au Canada qui concluait qu'il devait y avoir un système de mesures unique dans le pays au plus tôt, que la conversion devait être encouragée et encadrée au niveau national, tout en tenant compte des réalités des différents secteurs de l'économie canadienne. En 1971, le Parlement a modifié la Loi sur les poids et mesures en adoptant le Système international d'unités (SI). Il a également adopté la Loi sur l'emballage et l'étiquetage des produits de consommation qui exigeait que les unités métriques soient indiquées sur les emballages des consommateurs.
La Commission préparatoire à la conversion au système métrique, surtout connue sous le nom de Commission du système métrique Canada (CSMC) a été créée par le décret en conseil P.C. 1971-1146 le 10 juin 1971. Le mandat de la CSMC était de conseiller le ministre de l'Industrie et du Commerce (puis le ministre de la Consommation et des Corporations à partir du 12 janvier 1982, P.C. 1982-0016) sur les plans de conversion au système métrique. La CSMC a reçu les pouvoirs suivants : investiguer, enquêter et étudier les implications de la conversion au système métrique dans différents secteurs de l'économie canadienne, de préparer un programme global de conversion au système métrique dans les différents secteurs de l'économie canadienne, en consultation et en collaboration avec les ministères et organismes fédéraux et provinciaux, ainsi qu'avec toute autre partie intéressée, tout en veillant à ce que les avantages de la conversion soient obtenus à un coût minimal et au meilleur avantage du Canada et de publier et de diffuser des informations sur la conversion au système métrique. En plus de rendre comptes de ses activités au ministre, la CSMC devait également le conseiller à propos de changements législatifs ou d'autres mesures nécessaires pour faciliter la conversion.
La CSMC est composée d'un président et d'au plus 15 commissaires (ce nombre est monté à 20 en 1973). Ceux-ci ont la responsabilité de présider les comités directeurs créés pour les différents secteurs de l'économie canadienne : transport, sidérurgie et métaux, électricité, mines et industrie pétrolière, construction, agriculture et alimentation, textiles et cuir, foresterie et imprimerie, services à la population et enseignement.
Chacun de ces comités directeurs est subdivisé en comités sectoriels, en fonction des sous-secteurs et particularités de chaque secteur. Par exemple, le comité directeur des transports est subdivisé en transport ferroviaire, aérien, maritime, camionnage, etc. Ces comités sectoriels sont composés de représentants de l'industrie concernée et de groupes d'intérêts. Plus de 2,000 membres bénévoles ont oeuvré dans l'un ou l'autre de ces comités. Un membre de chaque comité sectoriel le représente au sein du comité directeur. Au plus fort des activités de la CSMC, du milieu des années 1970 au début des années 1980, il y a eu plus de 100 groupes de travail, comités et sous-comités sectoriels, subordonnés à 10 comités directeurs.
Quatre phases ont été prévues pour le fonctionnement de la CSMC. La phase d'investigation, qui s'est achevée en 1974, a vu la formation des comités directeurs et sectoriels qui ont déterminé les politiques et stratégies devant être suivies pour la conversion au système métrique. La phase de planification, en 1974 et 1975, visait à identifier l'ordre des actions à entreprendre. La phase d'ordonnancement, qui devait s'achever en 1976, a permis d'établir un calendrier des actions à entreprendre. Finalement, la phase d'implantation durant laquelle le système d'unités impériales devait être complètement remplacé par le système métrique a débuté en 1975 pour certains secteurs et devait se terminer en 1980. Dans la réalité, lors de la dissolution de la CSMC en 1985, certains secteurs n'avaient pas terminé la conversion.
Les comités sectoriels étaient responsables de mettre au point et de mettre en oeuvre un plan de conversion au système métrique pour chaque sous-secteur de l'industrie. Ces plans incluaient une description du sous-secteur et de ses activités, ainsi qu'un calendrier de conversion proposé. Chaque plan était ensuite diffusé dans le sous-secteur visé pour commentaires et recommandations. Une fois le plan révisé, celui-ci était soumis au comité directeur approprié pour approbation et recommandation à la Commission elle-même.
Un Comité interministériel fédéral de la conversion au système métrique (CICM) a également été créé, afin de coordonner la conversion métrique des ministères et organismes fédéraux et faire des propositions législatives au gouvernement fédéral (amendement des lois existantes pour qu'elles soient conformes au système métrique). Le CICM a d'abord effectué l'inventaire des lois à modifier et, en concertation avec les ministères concernés, a priorisé les modifications législatives. De 1976 à 1979, le CICM, par l'intermédiaire de son ministre, a proposé un projet de loi omnibus annuel concernant la modification de lois canadiennes pour les adapter au nouveau système de poids et mesures. Aussi, un Comité intergouvernemental de la conversion au système métrique est créé, qui regroupe des représentants de toutes les provinces et tous les territoires du Canada afin de commenter et faire de recommandations sur les ébauches des plans sectoriels de conversion.
De 1977 à 1984, la CSMC a également administré un programme d'assistance pour soutenir financièrement les ouvriers qui devaient se procurer de nouveaux outils métriques. Plus de 92,000 demandes ont été faites et acceptées dans ce programme.
La CSMC s'est également adjoint un personnel administratif, dirigé par un directeur exécutif. Ce personnel était réparti en plusieurs équipes : administration (secrétariat, finances, ressources humaines, etc.), diffusion de l'information (relations publiques, médias, expositions, publications, etc.), recherche (système à accès rapide de stockage et de recherche documentaire sur microfilms) et relations internationales (import-export).
En 1982, la responsabilité de la CSMC passe au ministre de la Consommation et des Corporations (C.P. 1982-0016). Ce changement de responsabilité était principalement dû au fait que la plupart des travaux non terminés de la CSMC concernent plutôt les consommateurs et les citoyens, plutôt que les entreprises, ce qui se rapproche plus du mandat du ministère de la Consommation et des Corporations.
En 1983, le gouvernement du Canada considère que le CSMC a pratiquement terminé ses tâches et que la conversion au système métrique pourra se continuer par elle-même dans les différents secteurs. En effet, dès 1982, plusieurs comités directeurs et sectoriels avaient été dissouts, ayant terminé leurs tâches d'implantation. Un plan de travail pour l'élimination progressive de la CSMC est publié en 1983 et le gouvernement du Canada annonce qu'elle sera dissoute le 31 mars 1985 et remplacée par un bureau du système métrique au sein du ministère de la Consommation et des Corporations.