Commission chargée d'enquêter sur le conflit de travail à l'usine de Windsor de la société Chrysler Canada : La Commission chargée d'enquêter sur le conflit de travail à l'usine de Windsor de la société Chrysler Canada a été créé en vertu du décret du conseil C.P. 2053, 24 mars 1941, en vertu de la Partie 1 de la Loi sur les enquêtes (S.R.C. 1927, ch. 99) et sur la recommandation du ministre du Travail. La Commission était mandatée pour enquêter et de faire rapport sur le conflit de travail à l'usine de la société Chrysler Canada à Windsor, impliquant directement environ 60 opérateurs de machines, assembleurs et ouvriers de précision travaillant à la fabrication et à l'assemblage de moteurs et appartenant à la section locale 195 des Travailleurs unis de l'automobile et sur toute autre question ou circonstance reliée à ce conflit. Le commissaire était William H. Furlong.
En novembre 1940, la société Chrysler Canada Ltd. de Windsor (Ontario) équipa certains de ses nouveaux véhicules à moteur d'une transmission hydraulique. Cette innovation nécessitait un nouvel équipement et un nouveau mode d'assemblage et ces activités relevaient du département des vilebrequins no 95. Les hommes qui travaillaient à l'assemblage des transmissions hydrauliques étaient déjà employés au département no 95, à l'exception de M. William Patchall, qui fut transféré d'une autre section de l'usine.
A midi, le 7 novembre 1940, une pétition de protestation contre le transfert de Patchall avait recueilli la signature de 54 des 61 employés que comptait le département 95. La pétition précisait, entre autres, que les employés du département 95 protestaient contre le fait qu'un nouvel ouvrier avait été introduit dans leur section pour travailler à 93 cents, alors que plusieurs ouvriers de la section, titulaires d'ancienneté, ne gagnaient que 88 cents de l'heure. Les ouvriers réclamaient que l'on remédie immédiatement à ce déplorable état de fait, n'ayant pas l'intention, disaient-ils, de tolérer ce type de discrimination.
Les employés du département 95 s'entendirent sur l'idée d'une grève dans l'éventualité où la direction ne donnerait pas suite à leur pétition. Le 8 novembre, en l'absence de toute réponse, 38 ouvriers appartenant à la section locale 195 des Travailleurs unis de l'automobile (TUA) se mirent en grève. Ils furent bientôt rejoints par 23 autres employés. Les grévistes furent mis à pied et remplacés par d'autres travailleurs, mais les TUA protestèrent contre l'injustice du procédé et réclama la réintégration des ouvriers. Lorsque des lignes de piquetage furent établies à l'usine Chrysler un certain nombre de piqueteurs furent arrêtés et condamnés à des amendes pour avoir flâné sur les lieux ou à proximité d'installations considérées comme service essentiel en vertu des Règlements de défense du Canada. Les sympathisants des ouvriers interprétèrent cette action comme une tentative de restreindre l'activité syndicale.
Le 20 novembre, les TUA demandèrent au ministre fédéral du Travail d'établir, en vertu de la Loi sur les relations industrielles et sur les enquêtes visant les différends du travail (S.R.C., 1927, ch. 112), une commission de conciliation et d'investigation chargée d'étudier le conflit. Le ministre ne voulait pas passer à l'action sans une demande officielle exposant les problèmes, parce que la nécessité d'établir une telle commission n'était pas évidente. Une demande officielle fut donc remplie ultérieurement et, en mars 1941, la Gazette du travail indiquait que les requérants demandaient la réinstallation des employés injustement mis à pied et l'établissement, par la négociation collective, d'un système d'examen des griefs pour traiter les futurs conflits.
Finalement, le ministre du Travail se déclara prêt à s'occuper du conflit et, le 24 mars 1941, il nomma une commission présidée par William H. Furlong pour faire enquête et rapport dans cette affaire (Voir: Labour Gazette, décembre 1940, p. 1243 et mars 1941, p. 209; et le rapport de William H. Furlong sur le conflit de travail à la société Chrysler).
Les audiences eurent lieu à Windsor du 28 avril au 21 mai et le 31 mai. D'autres audiences se déroulèrent les 12 et 24 juin et le 21 août 1941. Collection de l'inventaire général de RG33-123.