Canada. Département d'État au développement économique : En novembre 1978, le premier ministre Pierre Trudeau annonça la création d'un Conseil des ministres au développement économique, doté d'un budget de plusieurs centaines de millions de dollars. (Le fondement juridique du ministère provenait de la proclamation C.P. 1978-3803 conformément à la Loi sur les ministères et les ministres d'État (RSC 1985, cM-8.)) Le président, l'honorable Robert Andras, se vit accorder de vastes pouvoirs et fonctions au niveau de l'attribution et de la coordination des ressources. M. Andras devait diriger le conseil et le nouveau département d'État au Développement économique (DEDE), le DEDE servant essentiellement de secrétariat pour le nouveau conseil. Les ministres de l'Industrie et du Commerce, d'Emploi et Immigration, de l'Expansion économique régionale, de l'Énergie, des Mines et des Ressources (et des Sciences et de la Technologie), du Travail, de la Petite entreprise et du Tourisme étaient aussi membres du Conseil.
Le DEDE servit aussi de secrétariat des politiques (le ministre en était président) pour le Comité du Cabinet chargé du développement économique. Dans ce rôle, le DEDE, en association avec le Bureau du Conseil privé et divers ministères chargés du développement économique, participèrent à la préparation et à l'organisation des priorités du développement économique. Le Ministère était aussi responsable de réviser et de rendre compte régulièrement de l'état du budget alloué au développement économique pour que le Comité ministériel puisse être informé des ressources disponibles afin de soutenir et encourager les priorités du développement économique canadien. Les membres du Comité comprenaient (sans toutefois s'y limiter) les ministres suivants : le ministre de l'Énergie, des Mines et des Ressources; des Finances; des Transports; des Affaires indiennes et du Nord canadien; de l'Industrie et du Commerce; de l'Agriculture; de la Consommation et des Affaires commerciales; des Pêches et des Océans; de l'Expansion économique régionale; la Commission canadienne du blé; du Travail; le Conseil du Trésor; des Petites entreprises et du Tourisme; d'Emploi et Immigration ainsi que le Leader du gouvernement au Sénat.
En 1979, le gouvernement fédéral adopta deux réformes fondamentales concernant la gestion des dépenses - la préparation et la publication d'un plan fiscal à long terme contenant les revenus et les dépenses du gouvernement sur une période de cinq ans, de même que l'établissement des limites de dépenses particulières et l'attribution, au comité d'orientation du Cabinet approprié, de la responsabilité de gérer les ressources d'un secteur de dépenses selon les limites établies. Chaque comité d'orientation était responsable de la répartition des ressources au sein de son secteur de dépenses (ou enveloppe), selon les limites établies et à la condition que les répartitions correspondent aux objectifs généraux et aux priorités établies. L'objectif de ce changement était d'intégrer entièrement dans un processus unique les fonctions différentes de la désignation des priorités du gouvernement, de l'établissement des plafonds de dépenses et de la prise de décisions ayant trait à des dépenses précises. Mais ceci avait surtout pour effet de permettre aux ministres de travailler dans le même secteur de politique afin qu'ils examinent collectivement les initiatives stratégiques, les échanges et les répercussions que leurs décisions auraient sur les dépenses. L'enveloppe du développement économique (pour laquelle le DEDE constituait un élément important en raison de son rôle dans le Comité du Cabinet chargé du développement économique) était constituée des budgets des dépenses de tous les programmes, du ministère de l'Agriculture (dont la Commission canadienne du lait, l'Office canadien des provendes et la Société du crédit agricole), du ministère des Communications (dont le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes), du ministère de la Consommation et des Affaires commerciales, du département d'État au développement économique (dont l'Administration du pipe-line du Nord), du ministère de l'Énergie, des Mines et des Ressources (dont la Commission de contrôle de l'énergie atomique, Énergie Atomique du Canada Ltée, l'Office national de l'Énergie et Petro-Canada), du ministère des Pêches et des Océans, du ministère de l'Industrie et du Commerce (dont la Corporation commerciale canadienne, la Société pour l'expansion des exportations, la Banque fédérale de développement, l'Agence d'examen de l'investissement étranger et le Conseil canadien des normes), du ministère du Travail, du ministère de l'Expansion économique régionale (dont la Société de développement du Cap-Breton), du ministère d'État chargé des Sciences et de la Technologie (dont le Conseil national de recherches du Canada, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie et le Conseil des sciences du Canada) et du ministère des Transports (dont Air Canada, les Chemins de fer nationaux du Canada et la Commission canadienne des transports). Les programmes particuliers du ministère de l'Emploi et de l'Immigration (les activités de la Commision de l'emploi et de l'immigration du Canada liées à la création d'emplois et aux services d'emploi), du ministère de l'Environnement (foresterie), du ministère des Travaux publics (la Société immobilière des Travaux publics Ltée), du ministère des Approvisionnements et Services (propositions de R-D non-solicitées) et du Conseil du Trésor (Programme des emplois spéciaux) étaient aussi inclus dans l'enveloppe.
Le mandat du DEDE était de formuler, développer, évaluer et coordonner les politiques nouvelles et globales relativement aux programmes et aux activités du gouvernement qui soutiennent directement le développement économique canadien; de favoriser les relations de coopération avec les provinces, les organisations commerciales et ouvrières et autres organismes publics et privés dans le cadre du développement de l'économie; d'offrir des conseils sur la répartition des ressources financières, personnelles et autres aux programmes fédéraux qui soutiennent directement le développement économique et qui élaborent des mécanismes pour améliorer et intégrer la distribution des programmes de développement économique au niveau local ou régional.
Dans le cadre de ce mandat, le DEDE exécutait des fonctions autres que celles du Comité et du Conseil mentionnés précédemment, y compris la participation à un comité spécial chargé de préparer un cadre stratégique intitulé Economic Development for Canada in the 1980s (Le développement économique du Canada dans les années 1980). Ce document fut rendu public en novembre 1981. Le Ministère communiquait aussi fréquemment avec d'autres niveaux du gouvernement et l'industrie privée sur diverses questions présentant un intérêt.
La direction du Ministère changeait régulièrement. Le sénateur Robert de Cotret en fut nommé ministre le 4 juin 1979, le sénateur HA (Bud) Olson en devint ministre le 3 mars 1980, et Donald J Johnston en fut nommé ministre le 30 septembre 1982.
Un secrétaire relevant du ministre d'État chargé du développement économique dirigeait le Ministère et présidait au Comité des sous-ministres pour le développement économique (ce Comité examinait les éléments qui étaient en préparation en vue d'être soumis à l'étude des ministres). L'organisation du Ministère a varié quelque peu au cours de l'histoire, alors que les directions responsables de la politique, des opérations et des communications demeurèrent les mêmes.
En janvier 1982, M. Trudeau restructura le gouvernement afin de mieux tenir compte des enjeux régionaux au niveau de l'établissement des politiques et de l'exécution du programme fédéral de développement économique. Le nom du Ministère fut changé à département d'État au Développement économique et régional (DEDER) à la suite de la proclamation de la Loi organique de 1983, en décembre 1983.