Major, Henriette, 1933-2006 : Écrivaine, scénariste, journaliste et dramaturge pour enfants, Montréal (Québec), 6 janvier 1933 - Montréal (Québec), 16 novembre 2006. Fille de Henri Major et Yvette Groleau, mariée à Robert Dubuc en 1953, mère de Patrice et Suzanne Dubuc. École Notre Dame du Rosaire, études primaires, 1939-1948; École St Alphonse d'Youville, études secondaires, 1950-1952; Université de Montréal, Institut pédagogique : Brevet de pédagogie spécialisée (classes auxiliaires et maternelles), 1952; École des Beaux-Arts, Montréal, cours du soir, méthodologie des arts plastiques, 1951-1953; Université de Montréal : Certificat en audiovisuel et publicité, 1968.
Après des études en pédagogie de la petite enfance et en Arts plastiques, Henriette Major est enseignante de classes d'élèves en situation de handicap à Montréal en 1953 et 1954 et monitrice en jeux dramatiques de 1952 à 1960. De 1954 à 1964, elle crée et promène un théâtre de marionnettes ambulant à travers le Québec. De 1956 à 1958, elle écrit des textes pour enfants à la radio de Radio Canada (station CBF). De 1958 à 1967, elle est l'une des artisanes de la célèbre série télévisée pour enfants La Boîte à surprises, notamment en tant qu'accessoiriste et marionnettiste. Elle coscénarise l'émission le Théâtre d'Ombres (1964-1965) et signe des épisodes de la série Les poupées (1964) ainsi que deux séries, Jim Nas Tic (1966) et Mlle Millefeuilles (1966-1967).
À partir du tournant des années 1970, Henriette Major est l'un des fers de lance d'une nouvelle littérature de jeunesse au Québec. Elle est l'auteure de plus de 100 livres pour enfants et d'ouvrages pour adultes. Sa production comprend des albums, des contes, des récits et des romans, ainsi que des livres jeux et des ouvrages pratiques. En 1970, elle publie La Surprise de dame Chenille, ouvrage illustré par l'artiste du papier Claude Lafortune en 1970 (Médaille d'or de l'Association des Bibliothécaires canadiens 1971). Elle se fait remarquer notamment par les adaptations en livres de séries télévisées qu'elle a créées en collaboration avec l'artiste du papier Claude Lafortune, dont L'Évangile en papier, 1978 (Prix Alvine Bélisle 1978). En 1976, elle devient directrice de la collection « Pour lire avec toi » aux Éditions Héritage, poste qu'elle occupera jusqu'en 1993. Elle continue à écrire des ouvrages pédagogiques et de fiction. De 1986 à 1997, elle obtient un grand succès de librairie avec la série des « Sophie », neuf livres illustrés par Garnotte. Dans les années 1990, en plus de produire de nombreux albums et romans, elle écrit deux pièces de théâtre de marionnettes géantes pour le Théâtre Sans fil qui lui valent une reconnaissance internationale : Jeux de rêve (1993) et La couronne du destin (1995).
Au tournant de l'an 2000, Henriette Major se fait remarquer pour ses livres disques de comptines et de chansons folkloriques, en plus de présenter des créations originales, et illustrés par des illustrateurs reconnus, dont trois projets en collaboration avec son fils, Patrice Dubuc : Chansons douces, chansons tendres, 2001 (Prix Odyssée 2002); Chansons et rondes pour s'amuser, 2002; et Le tour du monde en chanson, 2003. Il complétera la série à titre posthume avec la publication de Chansons des quatre saisons, 2008. Henriette Major a également produit quelques recueils de poésie, dont Avec des yeux d'enfants, ill. Marc Mongeau, 2002, une anthologie distribuée à plus de 1 800 exemplaires par la Centrale Syndicale du Québec (CSQ) dans les écoles primaires du Québec, et Les Devinettes d'Henriette, 2004, ill. Philippe Béha (Prix Québec/Wallonie Bruxelles de littérature jeunesse 2005).
Tout en menant sa carrière littéraire, Henriette Major a continué à scénariser des émissions de télévision pour enfants et à produire du matériel pédagogique. De 1972 à 1983, elle écrit plus de 350 scénarios pour neuf autres séries d'émissions de télévision, dont L'Évangile en papier (1975 1976, Prix de l'Institut canadien de Radio Télévision). Elle scénarise aussi des documentaires, produit des émissions pédagogiques, des films, des disques éducatifs ainsi que d'autre matériel pédagogique pour le ministère des Affaires culturelles du Québec et le ministère de l'Éducation du Québec. Sa carrière a également un volet journalistique. Elle a d'abord écrit des articles pour les revues Châtelaine et Maclean's de 1966 à 1968. Puis, elle a tenu une chronique hebdomadaire dans la revue Perspectives de 1966 à 1978. Au total, elle a écrit plus de 1 000 articles de revues durant sa carrière.
Henriette Major est l'une des membres fondatrices de Communication jeunesse (1971), organisme voué à la promotion de la littérature jeunesse qu'elle présidera en 1974-1975. Durant sa carrière, Henriette Major a prononcé plusieurs conférences et communications lors de congrès d'enseignants ou de bibliothécaires et de colloques sur la littérature jeunesse. Elle a effectué de nombreux voyages et participé à plusieurs foires du livre au Canada et dans le monde. Henriette Major a été membre du conseil d'administration de la Sardec de 1969 à 1972, l'UNEQ en 1983-1984 et de Rêvothèque en 1989 1990. Elle a également été membre de la International Board on Books for Young People (IBBY), de la Society of Children's Book Writers (États Unis) et de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (France).
En plus des prix décernés pour ses ouvrages, Henriette Major s'est vu décerner la Médaille du Rayonnement culturel de l'Association de la Renaissance Française en 2000. La maison d'édition Dominique et Compagnie a créé le Prix Henriette-Major en 2001 pour encourager la publication et la diffusion du premier roman d'un auteur en littérature jeunesse. La Bibliothèque Nationale du Canada a fait une exposition de son oeuvre intitulée « Le moi secret », 26 octobre 1988 au 23 avril 1989.
Henriette Major décrit le quartier ouvrier de Montréal dans lequel elle a grandi dans son roman Élise et l'oncle riche, 1979.