Mignault, Pierre-Basile, 1854-1945 : Pierre-Basile Mignault est né le 30 septembre 1854 à Worcester, Massachusetts, Etats-Unis, du mariage de Pierre-Basile Mignault, médecin, originaire de Chambly au Québec, et de Catherine O'Callaghan. Après ses études primaires à Worcester, il fait ses études collégiales au Collège Sainte-Marie de Montréal et son droit à l'Université McGill. Concurremment à ses études universitaires, il accomplit son stage réglementaire à l'étude « Mousseau, Chapleau et Archambault ». Cette firme était formée par trois hommes éminents dans la vie politique québécoise. Elle se composait de l'honorable Alfred Mousseau, devenu premier ministre du Québec, secrétaire d'État du Canada et décédé lieutenant-gouverneur du Québec, et de Horace Archambault, ancien procureur général du Québec et décédé juge en chef de la Cour d'appel du Québec. Pierre-Basile Mignault est admis au Barreau du Québec le 11 juillet 1878.
De 1879 à 1888, il s'intéresse aux lettres. Dans la Revue Canadienne, il écrit entre autres : « Les bords du Rhin », « Frédéric Ozanam », « Mes vacances ». En 1889, il publie son premier ouvrage de droit, un « Manuel de droit parlementaire » qu'il dédiera à Adolphe Chapleau. C'est une oeuvre de vulgarisation, la seule à l'époque écrite en français, qui a été très utile aux étudiants et aux profanes. En 1891, il écrit un répertoire de procédure annoté. Puis en 1893, il paraît un ouvrage important intitulé « Traité de droit paroissial » qui, pendant longtemps a été un livre de référence des clercs et des laïques pour des questions d'ordre spirituelles et temporelles. Mais son principal ouvrage de droit est le « Traité de droit civil » en neuf volumes, dont la publication s'échelonne de 1895 à 1916. Ce traité demeure encore aujourd'hui, une oeuvre originale et un ouvrage de référence complet sur notre droit civil basé sur le code français avec l'introduction de la coutume québécoise.
Pierre-Basile Mignault est nommé en 1905, Syndic du Barreau de Montréal et il devient l'année suivante bâtonnier du Barreau de Montréal. Membre de la Société Royale en 1908, il produit pour cette Société des études importantes dont : « Un essai d'arbitrage international » (1916), « L'Indépendance des juges » (1927), «Quelques aperçus du principe de l'autonomie du Canada » (1931) et « L'Appel au Conseil Privé » (1936). L'Université McGill le désigne professeur à la Faculté de droit en 1912. Son enseignement porte sur les successions et les donations entre vifs et testamentaires. Il mène de front l'exercice et l'enseignement du droit. En 1912, il est nommé membre de la Commission conjointe internationale des eaux limitrophes Etats-Unis, Grande-Bretagne et Canada.
En 1918, il est nommé juge puisné à la Cour suprême du Canada mais reste attaché à l'Université McGill comme professeur de déontologie juridique (legal ethics) à temps partiel. Ayant atteint la limite d'âge, il démissionne comme juge de la Cour suprême le 30 septembre 1929 et il revient à l'exercice du droit. Juriste éminent, il continue de donner des consultations et il rédige des articles d'une très grande valeur dans le domaine du droit privé et du droit public. Mais, c'est dans le domaine de l'interprétation du Code civil que Pierre-Basile Mignault a joué un rôle de premier plan dès les premières années de pratique de sa profession jusqu'à la fin de sa vie. Ses notes de jurisprudence font encore autorité aujourd'hui.
Pierre-Basile Mignault décède le 15 octobre 1945 à l'âge de 91 ans. Bibliographie : Marin, Armand. L'Honorable Pierre-Basile Mignault, Montréal : Fides, 1946, 134 pages. Lery, Louis C. de. Un Centenaire : Pierre-Basile Mignault, Montréal : Éditions Bellarmin, 1954.