Pelletier, Gérard, 1919-1997 : Gérard Pelletier, le dernier des dix enfants d'Achille Pelletier et de Léda Dufresne, naît le 21 juin 1919 à Victoriaville, Québec. Il fait ses études au Séminaire de Nicolet, au Collège de Mont-Laurier, et à l'Université de Montréal. Pendant son adolescence il milite au sein de la Jeunesse Étudiante Catholique (JEC). En 1939, lors d'une assemblée de la JÉC tenue à Montréal, Gérard Pelletier fait la rencontre d'Alexandrine dite Alec Leduc, fille de Joseph Leduc et d'Agnès Phelan, elle deviendra son épouse le 27 février 1943. Ensemble ils ont quatre enfants : Anne-Marie, Louise, Jean et Andrée.
De 1939 à 1945, Gérard Pelletier s'implique au sein de la JÉC comme secrétaire général puis comme président national (1940-1944). Il est aussi recruté comme rédacteur de revues et de publications jécistes telles que François et Vie étudiante. En 1945, Pelletier fait un voyage en Amérique du Sud comme représentant de l'Action catholique canadienne, et l'année suivante, il devient secrétaire itinérant du Fonds mondial de Secours aux étudiants victimes de la guerre (World Student Relief) à Genève. De retour à Montréal en juin 1947, il se joint au quotidien Le Devoir en tant que journaliste qu'il quitte en 1950 pour devenir directeur de la publication syndicale Le Travail, organe de presse officiel de la Confédération des travailleurs catholiques du Canada (CTCC).
Gérard Pelletier participe aux débats sociaux qui marquent le Québec des années cinquante. Il exprime ses idées par la voie de diverses tribunes médiatiques telles que la Canadian Broadcasting Corporation (CBC), l'Office national du film (ONF) et Radio Canada. De 1947 à 1950, Gérard Pelletier collabore aussi aux projets de radio et de télévision de son épouse Alec Pelletier. À la même époque, inspiré par la revue française Esprit et le penseur Emmanuel Mounier, Gérard Pelletier s'associe à d'autres jeunes intellectuels canadiens-français, dont Pierre Elliott Trudeau, Pierre Vadeboncoeur, Maurice Blain et Fernand Dumont, pour former la revue Cité Libre (1950-1965), dont les objectifs sont de promouvoir une plus grande laïcisation de la société québécoise.
En juin 1961 il accède au poste d'éditeur en chef du grand quotidien montréalais La Presse. Il passe ainsi d'un journalisme syndical et intellectuel à un journalisme de grande circulation. Il demeure en poste jusqu'en mars 1965 alors qu' il est congédié sous prétexte qu'il était trop sympathique aux grévistes du journal. Il est rapidement repêché par Le Devoir, le Toronto Telegram, le Montreal Star, le Ottawa Citizen et le Brandon Sun.
Une des « Trois Colombes » du gouvernement Pearson avec ses collègues Pierre Elliott Trudeau et Jean Marchand, Gérard Pelletier est élu député libéral dans la circonscription fédérale de Hochelaga en 1965, puis est réélu en 1968, en 1972 et en 1975. En 1968, il est nommé ministre sans portefeuille, puis Secrétaire d'État du Canada, et en 1972, il devient ministre des Communications. Parmi ses dossiers les plus importants, citons la Crise d'octobre, la Loi sur les langues officielles et le contenu canadien dans le domaine des communications. Le 29 août 1975, il démissionne et quitte son siège à la Chambre des Communes pour devenir ambassadeur du Canada en France, et en 1981, il est nommé ambassadeur du Canada aux Nations Unies (ONU).
De retour au Canada en 1984, Pelletier demeure impliqué dans les affaires internationales, et il participe notamment au Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM), au Centre d'études et de coopération internationale (CECI) ainsi qu'à plusieurs organisations non gouvernementales.
Tout au long de sa carrière publique et privée, Gérard Pelletier écrit. Il est l'auteur de plusieurs textes dont La Crise d'octobre (1971), Les années d'impatience (1983), Le temps des choix (1986) et L'aventure du pouvoir (1992). Il est aussi collaborateur et réviseur principal lors d'émissions radiophoniques et télévisées portant sur la vie de Pierre Elliott Trudeau.
Gérard Pelletier décède le 22 juin 1997 et ses obsèques ont lieu le 27 juin 1997 à l'église Saint-Léon de Westmount.