Résumé de lettres de Mgr de Saint-Vallier et délibérations du Conseil de Marine sur ces lettres - l'évêque ne tient pas à faire état de ses démêlés avec le Séminaire de Québec (explications); il manque de prêtres pour remplir de nouvelles cures (et les fixer) car la "mort a considérablement diminué le clergé séculier depuis quelques années et il ne se trouve personne qui se présente pour venir de France" (dureté du climat, etc); est obligé de se servir de récollets de la province de France "qui ne sont pas en aussi grand nombre qu'il serait à souhaiter pour remplir les trois communautés qu'ils ont à Québec, aux Trois-Rivières et à Montréal et desservir encore les cures et missions vacantes": leur conduite étant "très subordonnée à l'évêque", il suggère de demander à leur provincial d'en envoyer au Canada (approuvé par le Conseil); il est normal que les prêtres de la campagne logent au Séminaire lorsqu'ils viennent à Québec pourvu que ça ne les rende pas plus subordonnés au supérieur du Séminaire qu'à l'évêque et qu'ils ne prolongent pas leur séjour indéfiniment; les hospitalières de l'Hôpital Général de Québec ont "reçu avec reconnaissance la permission qui leur a été accordée d'augmenter leur nombre de 4 religieuses professes de coeur" mais il serait bon de leur permettre également d'avoir un plus grand nombre de converses ("le Conseil veut bien qu'il y ait jusqu'à quatre soeurs converses"); l'évêque propose de laisser la liberté (de prendre un plus grand nombre de filles) aux deux communautés dont on a fixé le nombre l'une à douze et l'autre à huit: les familles sont surchargées de filles dont le nombre est deux fois plus grand que celui des garçons "qui vont à la guerre, dans les bois et à la pêche d'où ils ne reviennent plus"; il y a à Montréal plus de 300 filles qui ne peuvent s'établir: plusieurs d'entre elles se laissent débaucher; "des trois autres communautés religieuses, il n'y a que celle de l'Hôtel-Dieu de Québec qui a porté son nombre jusqu'à 60, les ursulines de Québec et les hospitalières de Montréal se sont tenues au nombre de 30 à 36 en sorte que dans les cinq communautés de la colonie cela ne va pas à 150 religieuses au plus"; s'il est vrai que le Conseil ne veut plus accorder de pensions aux veuves et enfants des officiers, ce sera la misère pour ces gens; les cures et missions du haut de la colonie ne pouvant être desservies que par des sulpiciens, plusieurs resteront vacantes si le Conseil ne presse pas Vachon de Belmont ou Lechassier de les remplir (les sulpiciens préféreraient se charger seulement de cinq ou six cures de l'île de Montréal); l'évêque déplore que l'Hôpital Général de Québec et l'Hôtel-Dieu de Trois-Rivières ne reçoivent aucune gratification du roi; l'Hôtel-Dieu de Québec reçoit 5 ou 6 000 l. et celui de Montréal 2 000 l.: "a vu ces deux hôpitaux prêts à fermer leurs portes...dans l'extrême cherté où se trouve toutes choses"; les religieuses de l'Hôtel-Dieu de Montréal se plaignent de ce que les confiscations de castors ne sont attribuées qu'à l'Hôtel-Dieu de Québec; loue l'intégrité de Michel Bégon qui investit des montants considérables dans la colonie; l'Hôtel-Dieu de Québec a besoin "d'être refait": il est mal bâti, trop petit et mal aéré (détails); les deux communautés de religieux de son diocèse ont toujours fait preuve de subordination envers l'évêque; ne peut en dire autant du corps ecclésiastique séculier: "celui de Montréal...est dans l'ordre ordinaire de ceux de France mais celui de Québec est persuadé qu'il ne doit pas être conduit par son évêque" (le Conseil désire qu'il précise ses griefs); il y a "un principe inébranlable de foi dans l'Église (c'est) que les évêques ont été établis pour la conduire et non pas un Séminaire conduire et gouverner les évêques et les ecclésiastiques"; le Séminaire de Québec rend de bons services quand il n'outrepasse pas ses pouvoirs: suggère de lui accorder une gratification.
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