Rapport ou feuille au roi (résumé de lettres ou mémoires de Mathieu-Benoît Collet, Claude-Thomas Dupuy et des hospitalières de l'Hôtel-Dieu de Québec) - il est d'abord question des lettres patentes du mois de juillet 1714 portant que le Séminaire de Saint-Sulpice "jouira à titre onéreux des droits d'échange dans la seigneurie de Montréal et dépendances conformément aux édits et déclarations des 20 mars 1673 et 20 février 1674": observations de Collet et Dupuy sur ce sujet (détails); Collet a envoyé en France un mémoire concernant les hospitalières de l'Hôtel-Dieu de Québec: il propose "de faire rendre compte des revenus de cet hôpital et de l'emploi" que ces religieuses en font "aussi bien que des fonds qu'elles reçoivent tous les ans du Domaine d'Occident"; il demande qu'on nomme des administrateurs pour la gestion attendu qu'elles font un mauvais usage de leurs fonds; Dupuy appuie les représentations de Collet et accuse ces religieuses d'être des rebelles, de ne chercher qu'à s'enrichir, d'exiger de l'argent des pauvres gens et des domestiques, de ne pas faire les réparations nécessaires à leur hôpital, de vouloir "faire un mur de clôture au jardin des pauvres contre le gré du public", etc (détails); ces religieuses représentent que dans les lettres patentes du mois d'avril 1639 "il est dit qu'elles auront l'administration de tous leurs biens et qu'elles en rendront compte chaque année à leur directeur ou supérieur ou à ses délégués": elles prétendent qu'elles ont rempli cette obligation et que "leurs comptes ont été arrêtés année par année jusqu'en 1727 par les évêques ou par leurs délégués"; "pour prouver qu'elles n'avaient point d'autres engagements que ceux contenus auxdites lettres patentes, elles rapportent des copies collationnées de plusieurs actes qui les confirment non seulement dans l'administration de leurs revenus mais encore dans l'administration de celui des pauvres" (détails); elles rapportent aussi un certificat de l'évêque de Québec affirmant que, quoique les bâtiments de l'hôpital soient anciens, ils se soutiennent grâce au "grand soin que les religieuses apportent tous les ans aux réparations": "il atteste aussi que ces religieuses lui rendent compte tous les ans séparément tant du bien des pauvres que de celui de leur communauté...(et que) les véritables pauvres ne paient rien étant reçus et traités avec le même soin que ceux qui paient quelque chose"; Dupuy dit que ces religieuses se sont obstinées à ne point lui présenter leurs comptes et qu'une telle conduite est injustifiable (explications): il propose de "composer la direction de l'Hôtel-Dieu de M. l'évêque, du gouverneur général, de l'intendant en qualité d'administrateurs nés et pour conseil de la direction le procureur général et deux notables élus tous les trois ans dont un serait comptable" (détails); ces religieuses prétendent que l'acharnement de Dupuy contre elles "vient de l'évasion d'une servante de Mme Dupuy qui avait été mise à l'Hôtel-Dieu en 1726 et qui fut depuis soupçonnée de vol domestique" (compte rendu de cette affaire); elles rappellent les difficultés que leur a suscitées cet intendant à différentes reprises: construction d'une clôture pour leur jardin, réparation d'un bâtiment de leur ménagerie, etc (détails); elles signalent ses empiétements sur leur terrain et son dessein "de faire passer une rue dans leur jardin et sous leurs fenêtres" (détails); Dupuy prétend que le terrain "qui est entre les petites casernes et le rempart qui regarde le palais du roi" ne peut rester aux religieuses et qu'il n'est pas convenable de les y laisser bâtir parce que "le service de la fortification y serait interrompu" (explications); l'intendant affirme que "ces religieuses se piquent d'être l'asile de ceux qui tombent en faute" et qu'elles ont plusieurs fois favorisé l'évasion de coupables (détails): il ajoute que "Vaudreuil a été obligé de faire garder chez elles des soldats repris de justice par des sentinelles au pied de leur lit"; ces religieuses demandent les choses suivantes: a) qu'on leur laisse "comme par le passé l'administration du bien des pauvres sans qu'on puisse nommer des administrateurs", b) qu'on leur permette de continuer le mur du jardin des pauvres, c) qu'elles ne soient point obligées de vendre des emplacements d) qu'on ne mette point de détachement de soldats pour la garde des prisonniers à l'hôpital pendant la nuit e) qu'on leur laisse la libre jouissance des terrains que Dupuy veut leur ôter f) qu'on leur explique quelles sortes de personnes seront reçues à l'Hôtel-Dieu, etc; elles prétendent que, "préférablement aux pauvres et aux soldats, on les force de recevoir les officiers, les bourgeois, les dames et tous les domestiques" et que la plupart d'entre eux ne donnent pas la moindre rétribution (détails).