Copie d'une lettre de (Raymond?) à La Galissonière - doute que dans son nouveau poste Daniel-Marie Chabert de Joncaire soit aussi bien placé que l'était son frère pour savoir ce qui se passe entre Iroquois et Anglais: cet agent est allé chez les Tsonnontouans et est revenu à Niagara, le 22 juillet, avec son frère et 27 de ces Indiens; les sieurs Joncaire ont eu jusqu'ici peu de succès dans leur mission auprès des Iroquois: doute de leur influence sur ces Indiens (explications); on dit que ces Indiens "sont les auteurs et les mobiles de tous les troubles" dans les pays d'en haut: "ils se sont assurés un asile et des secours chez toutes les nations mais particulièrement chez les Têtes-Plates"; s'attend à ce que les Iroquois et les Têtes-Plates frappent partout où il y a des Français depuis Détroit jusqu'au Mississipi (faiblesse de la garnison de Niagara); selon Joncaire, si les Iroquois ne descendent pas à Montréal avec lui, cela signifie qu'ils ont pris le parti des Anglais et qu'il faut s'attendre à quelque coup de leur part (tous leurs chefs sont en conseil à Orange); les Iroquois du Petit Rapide sont venus le voir et ont dit souhaiter que Clausonne s'établisse dans leur village (inutilité de placer un agent dans ce village); les Tsonnontouans ont porté des colliers anglais chez toutes les nations pour les soulever contre les Français; selon des Goyogouins et le chef du Petit Rapide, un Tsonnontouan "a porté la hache anglaise dans tous les villages des Loups qui se sont tous assemblés et rendus dans la Belle Rivière...pour venir attaquer Niagara" mais les Chaouanons leur ont dit que ce n'était pas encore le temps de frapper; a su que les Loups et les rebelles de la Belle Rivière s'étaient mis en marche pour attaquer son poste puis avaient relâché ayant sans doute appris l'arrivée du convoi; les femmes de Mikinac (chef outaouais) et de Chikatahen sont allées demander du secours à Chouaguen en disant qu'Onontio leur avait tué cinq personnes; elles sont ensuite allées à Orange; selon La Chauvignerie, on rapportait que la femme de Mikinac avait des colliers anglais pour porter à Détroit; quelques Miamis sont venus à Niagara au sortir de la Belle Rivière (des espions?): a assemblé avec eux les Tsonnontouans qui accompagnaient Joncaire; a fait faire un message à Touatakou pour porter aux rebelles de la Belle Rivière et leur apprendre qu'ils (Miamis? Iroquois?) ont rejeté la parole des Anglais; a transmis à Belestre les paroles de ces Miamis: les a aussi communiquées à Longueuil à Détroit pour faire savoir les paroles et les sentiments (des Miamis? des Iroquois?) aux Indiens de Détroit, à ceux du fort des Miamis, aux Ouiatanons et au père de La Richardie (pour les envoyer à Orontony); envoie les paroles du Gros Serpent, Outaouais marié à une Iroquoise; un Indien du Sault-Saint-Louis aurait tué l'année dernière aux Miamis un Français qui était monté avec Dubuisson.