Lettre de La Jonquière au ministre - a rencontré les Onontagués, le 11 juillet, en présence des domiciliés du Sault-Saint-Louis et du lac des Deux-Montagnes, des Abénaquis de Saint-François et des Outaouais de Michillimakinac; les Iroquois prétendent que les terres de la Belle Rivière leur appartiennent et que les Français et les Anglais n'ont pas le droit d'y faire des établissements: a répliqué que les Français avaient droit de s'y installer et d'en chasser les Anglais; a reproché aux Iroquois leurs infidélités et leur a dit qu'ils avaient tort de se plaindre de l'établissement du sulpicien François Picquet puisqu'ils l'avaient eux-mêmes demandé; a parlé aux Tsonnontouans, le 18 août: les a invités à rappeler leurs gens qui sont à la Belle Rivière et a menacé de les punir s'ils continuaient d'introduire paroles, colliers, haches et pavillons anglais chez diverses nations; ces Indiens lui ont fait de belles promesses mais doute de leur sincérité; a envoyé (Daniel-Marie) Chabert de Joncaire chez les Cinq-Nations pour "renouveler leur alliance" avec les Français, etc; ces Indiens ont promis de ne s'occuper que de bonnes affaires, de rester neutres en cas de conflit anglo-français et de descendre (à Montréal ou à Québec) le printemps prochain; ils ont nié avoir introduit des paroles et des colliers anglais chez les nations des pays d'en haut; ils ont dit qu'ils ne permettraient ni aux Anglais ni aux Français de faire des établissements à la Belle Rivière; lors de cette visite de Joncaire, un grand nombre de guerriers (même des Agniers) étaient partis en guerre contre les Chérakis et d'autres devaient suivre (les Chérakis ont tué 18 Iroquois du Sault-Saint-Louis): comme il doit se former d'autres partis au Sault-Saint-Louis, au lac des Deux-Montagnes, au fort de La Présentation et en Louisiane (sollicitations de Cavagnial), il y a lieu d'espérer qu'on parviendra à l'entière destruction de ces ennemis; les Anglais ont envoyé un officier de la Caroline et six Chérakis à Orange pour apaiser cette querelle et les gouverneurs d'Orange, de Manate et de Boston ont entrepris des démarches à cet effet: les Iroquois ont rejeté toute offre d'accommodement, seuls les Agniers se sont laissés un peu fléchir (détails); le gouverneur d'Orange avait fait courir le bruit qu'un détachement de 1 000 hommes était parti du Canada pour aller attaquer le village de Sonnioto puis ceux des Cinq-Nations (détails): Joncaire a dû démentir cette rumeur et, pour tranquilliser les Indiens, a envoyé des branches de porcelaine à la Belle Rivière et dans les villages iroquois; les Tsonnontouans du Petit Rapide, d'autres de cette nation réfugiés à la Belle Rivière et une trentaine de Renards installés chez les Iroquois ont demandé à s'établir au bas du portage de Niagara: ça affaiblira un peu les Cinq-Nations; renverra Joncaire chez celles-ci l'an prochain.