Extraits de lettres et de nouvelles envoyées à La Jonquière par Raymond, commandant au fort des Miamis - y figurent des paroles échangées avec les chefs miamis le Pied Froid et Le Gris, des paroles du chef ouiatanon Grands Ongles et divers rapports d'Indiens et d'autres personnes: Porc Épic (chef miami), Roy (interprète), Carqueville, Chaperon, Piau, Pacane, le fils et le gendre de Bourbonnais, etc; Raymond invite le Pied Froid et sa bande à rejeter les propositions des Anglais et reproche à plusieurs membres de cette bande de prêter oreille aux paroles de La Demoiselle et d'avoir le dessein de s'établir à la rivière à la Roche; le Pied Froid promet de rester fidèle aux Français et s'engage à descendre à Montréal (change finalement d'idée); le fils de ce chef miami et plusieurs de ses parents sont partis commercer à Chouaguen; Raymond demande à Le Gris de s'établir avec sa bande près du fort des Miamis (intervention de la mère de Le Gris qui s'oppose à ce déménagement, etc); selon les Grands Ongles, chef ouiatanon, le haut prix des marchandises françaises rebute les jeunes gens et les pousse à aller chez les Anglais: à son avis, si les Français étaient plus généreux, les Anglais ne seraient écoutés de personne; ce chef jure fidélité aux Français (doutes à ce sujet) et demande qu'on envoie dans son village beaucoup de commerçants et qu'on donne les marchandises à meilleur prix; le Pied Froid et Pacane se plaignent de n'avoir pas été récompensés pour les services qu'ils ont rendus lors du pillage du fort des Miamis (détails); La Demoiselle a invité les Miamis à aller à la rivière à la Roche; selon un Indien, les Chaouanons ont "arraché et foulé aux pieds avec mépris les placards" de Pierre-Joseph Céloron de Blainville; depuis le départ de ce dernier, il est venu plusieurs Anglais à la rivière à la Roche qui y ont apporté une grande quantité d'armes et de marchandises; ils doivent y établir deux forts; un officier (de Pennsylvanie) doit y aller au printemps avec 150 hommes de garnison (détails): il doit "établir toute la Belle Rivière et y placer en village toutes les nations des pays d'en haut" (détails); on dit que 20 Anglais sont installés dans le fort de La Demoiselle et que d'autres courent les "hivernements"; on dit aussi que dans le village de Nicolas (Orontony) il y a un fort où commande un officier anglais et que les Hurons doivent s'y retirer et ne plus revenir à Détroit; les Anglais (de Pennsylvanie) répandus dans la rivière Blanche, rivière à la Roche et Belle Rivière s'emploient à corrompre toutes les nations par une abondante distribution de présents et de marchandises de traite à très bon marché (détails); ils sont aidés par les Iroquois qui cherchent à soulever les nations contre les Français; les Indiens de ces régions sont plus mal intentionnés que jamais et ceux qui ne résident pas avec les Anglais ne tarderont pas à le faire (détails au sujet des intrigues des Anglais, des Iroquois, de La Demoiselle et du Renard Noir); selon un Indien, les Loups, les Iroquois, les Chaouanons, les nations de Détroit et la bande de La Demoiselle se seraient engagés par traité "de se secourir mutuellement offensivement et défensivement contre les Français": ces nations auraient commercé tout l'hiver à la rivière à la Roche ainsi que les Potéouatamis de la rivière Saint-Joseph et les Peanquishas; les Outaouais de Détroit s'établiraient à la Roche Debout; les Outaouais et les Sauteux du Saguinan de même que les Ouiatanons et les Peanquishas s'installeraient à la rivière à la Roche; les Sauteux de Détroit et du lac Huron se rangeraient du côté des Anglais (détails); les Ouiatanons auraient promis de frapper sur les Français (explications); les Indiens se vanteraient de l'établissement prochain des Anglais à la Fourche sur la rivière Ouabache; la Tortue est allée inviter les nations à un conseil qui se tiendra à la rivière à la Roche: on y discutera des mesures à prendre pour défaire le détachement français dont on attend la venue l'été prochain (détails); Iroquois, Chaouanons, Sauteux, Potéouatamis Outaouais, Peanquishas (la Mouche Noire), partie des Ouiatanons et Indiens du Détroit et du Saguinan assisteraient à ce conseil; Kicapous et Mascoutens auraient refusé l'invitation de la Tortue; un chef chaouanon a déclaré qu'ils étaient cinq villages dans la Belle Rivière qui n'en faisaient qu'un avec celui de La Demoiselle et qu'ils allaient renverser le fort des Miamis; en résumé, les Anglais sont en train de corrompre toutes les nations des pays d'en haut; la conspiration est générale et sera mise à exécution si le fort des Miamis et celui des Ouiatanons ne reçoivent pas de renforts (4 à 500 hommes); des négociants et domiciliés de son poste (Roy, Clermont, etc) ont décidé de se retirer à Détroit (détails) on ne pourra "faire retirer dans leurs villages" les nations qui se sont établies dans la Belle Rivière, rivière Blanche et rivière à la Roche tant qu'ils y rencontreront des Anglais; il faut donc chasser ces derniers de ces régions et faire des établissements dans les endroits les plus convenables pour conserver à la France ces territoires; suggère que le jésuite La Richardie et le commandant de Détroit incitent les Hurons à frapper sur les Chaouanons et les Miamis de la rivière à la Roche pour se venger des facilités accordées aux Têtes-Plates pour aller frapper sur eux; si les Français attaquaient certaines nations, ils se mettraient à dos toutes les nations: celles-ci pourraient rompre la communication d'un poste à l'autre et celle de Montréal au Mississipi; les Potéouatamis de la rivière Saint-Joseph sont venus se disculper de certaines accusations portées contre eux; Louis Groston de Saint-Ange, commandant au fort Vincennes, est allé au poste des Illinois pour voir s'il y recevrait les ordres de Cavagnial pour établir les Missouris dans son poste à la place des Peanquishas qui l'ont quitté; le commandant du fort de Chartres a envoyé 50 hommes au-devant du "convoi venant du Mississipi" que Chicachas, Chaouanons et autres se préparaient à attaquer avec la complicité de Jacques, ancien Abénaquis de Saint-François (détails); ces Indiens et d'autres nations ont fait un coup à Pointe Coupée: ils ont tué beaucoup de monde et emmené avec eux Mallet (de Détroit) et sa famille; les Allemands des environs de Pointe Coupée ont tendu une embuscade et tué 20 Indiens de ces nations.