Lettre de Hocquart au ministre - justifie la forte demande de marchandises et de munitions pour l'an prochain: entre autres, de 1 200 fusils de Saint-Étienne et de 1 200 fusils de Tulle (nombreux habitants mal armés), 60 pierriers de fer (chaloupes d'observation, armements pour les transports ou pour la course), 100 milliers de poudre (partis de guerre, présents aux Indiens, forts de l'Ouest), 600 quintaux de lard salé (augmentation des garnisons des forts); demande que les envois soient faits de bonne heure; envoie l'état des fournitures de bureau au sieur Larcher, papetier de Paris; il s'est formé une société pour faire partir de Bordeaux, au mois de février, un navire chargé de marchandises: Dufy Charest passe en France pour cela (note en marge: "cette société n'a pas eu lieu"); ne peut expédier les inventaires des magasins du roi; il reste à Québec environ 4 à 5 000 aunes de draperie, 3 à 4 000 de toile et 4 à 500 couvertes de Rouen; même si la dernière récolte paraît plus abondante que la précédente, on ne pourra permettre "une grande sortie pour les Îles", étant donné qu'il se consomme beaucoup de vivres au Canada pour les partis de guerre (subsistance des Indiens), les prisonniers, etc; la récolte de tabac a été mauvaise (gelées); envoie en France (sur l'Auguste et le Tourneur) 200 milliers de fer ainsi que 50 milliers de castor de la recette de l'année dernière; les castors reçus cette année (près de 200 milliers) resteront dans la colonie, faute de navires sûrs pour les expédier; les agents de la Compagnie des Indes n'ont reçu depuis deux ans ni écarlatines, ni ordres de leurs commettants; la hausse de prix du castor donne à la colonie environ 200 000 l. de plus mais les dépenses du service ont grimpé de façon bien plus considérable; la colonie est extrêmement pauvre "par la cherté survenue sur toutes les denrées du pays dont le prix a doublé et par" la pénurie de marchandises de France; les porteurs de lettres de change n'ont pu s'en servir au Canada: plusieurs les gardent ou les envoient en France à des commettants auxquels ils donnent ordre de les conserver jusqu'à ce que "les affaires s'éclaircissent"; d'autres attendent à l'année prochaine pour se défaire de leurs pelleteries, vu le bas prix où elles sont et les risques qu'il y a à les envoyer; craint que le roi ne doive de nouveau se charger de l'exploitation des forts Frontenac et Niagara (abandon de François Chalet); les fournitures des sieurs Pascaud pour les magasins de Québec ne sont point arrivées; marchandises apportées par les navires les Deux Cousins et la Déesse.