Lettre de Beauharnois au ministre - le roi a approuvé les ouvrages de défense faits en 1744 dans les villes (Québec, Montréal) et dans les forts; les garnisons des forts Frontenac, Niagara et Saint-Frédéric seront renforcées au besoin (mention de leurs effectifs actuels); voudrait augmenter celle du fort Chambly mais manque de soldats pour le faire: ce fort sert d'entrepôt pour les munitions destinées au fort Saint-Frédéric; les succès militaires des Français auraient peut-être pu ébranler les Iroquois mais le manque de marchandises pour équiper de nouveaux partis et soutenir la traite diminue les chances de gagner leurs faveurs; espère du moins qu'ils resteront neutres; ne négligera rien pour les engager à se plier aux désirs du roi; compte sur Joncaire pour cela: Longueuil aurait aussi pu convenir pour une telle négociation mais il est fort replet et donc peu propre à entreprendre un voyage pour rencontrer ces Indiens (son fils aîné a été adopté par ces Indiens l'été dernier); prendra toutes les mesures possibles pour mettre fin au brigandage des coureurs de bois (du côté des Illinois) en tenant compte des observations de Cavagnial (lettres apportées par Martin de Lino); a averti le commandant de Détroit de donner des ordres pour que les déserteurs de la Louisiane (postes des Illinois) soient arrêtés et conduits au fort de Chartres (plaintes de Bertet à ce sujet); "la détresse de la colonie ne permet pas quant à présent de pourvoir à l'établissement des nouveaux postes proposés par M. de Vaudreuil (Cavagnial) et quant aux limites" que celui-ci souhaite pour la traite des deux colonies, il convient d'examiner si un tel "arrangement ne serait pas plus désavantageux aux postes affermés que profitable par la distraction qui pourrait être faite de partie de ces mêmes postes"; Augé, l'un des intéressés du poste de la baie des Puants, a été tué par un Folle Avoine; c'est lui qui avait fourni des marchandises aux coureurs de bois qui se sont ensuite retirés chez les Sioux: Lusignan les a sommés de revenir mais ils ne l'ont pas écouté, craignant d'être arrêtés à Michillimakinac; Lusignan a amené à Montréal quatre chefs sioux des Lacs et des Prairies qui ont demandé grâce pour leurs jeunes gens qui avaient tué trois Français au pays des Illinois; les Sioux se sont réconciliés avec les Puants, les Folles Avoines ainsi qu'avec les Sauteux de Chagouamigon (restitution de prisonniers); les fermiers du poste de la baie des Puants ont beaucoup perdu dans un incendie (expiration de leur bail): ils n'ont porté aucune plainte contre Lusignan car celui-ci a favorisé leur commerce; a envoyé à Paul-Joseph Le Moyne de Longueuil sa croix de Saint-Louis; loue le zèle de cet officier: grâce à lui, il est venu à Montréal des Indiens de toutes les nations (de Détroit), "malgré toutes les menées des Anglais pour les détourner de ce voyage"; a prié ce commandant d'engager les Indiens à frapper l'hiver prochain sur les établissements anglais de la Belle Rivière et de la rivière Blanche; les expéditions projetées du côté de Michillimakinac et de la baie d'Hudson dépendent de l'arrivée de secours; apportera comme toujours beaucoup d'attention au choix des officiers pour les expéditions.