Mémoire de Beaucours - les Indiens qui sont descendus à Montréal cette année ont tous manifesté de bonnes dispositions (promesses de fidélité et de neutralité des Tsonnontouans, Goyogouins et Onneiouts); à son arrivée à Niagara, Céloron a dû rassurer les Tsonnontouans qui craignaient d'être abandonnés des Français, à cause de la guerre; on envoie Joncaire chez ces Indiens (projet de deux gentilshommes écossais de s'établir chez eux); les Flamands d'Orange "doivent faire un grand fort à Chouaguen à pouvoir contenir 5 à 600 hommes"; "il s'est tenu cet été à Orange un grand Conseil de toutes les nations sauvages qui dépendent des Anglais... un des articles de ce Conseil était qu'on n'ensanglantât pas le chemin d'Orange à Montréal... cet article plaît fort aux Sauvages du haut qui fréquentent beaucoup ce chemin là mais ceux du Lac fort peu" (communication des délibérations du Conseil aux Abénaquis de Saint-François); Beauharnois a envoyé La Chauvignerie avec des Indiens de l'Ouest et du lac des Deux-Montagnes pleurer la mort d'un grand chef onontagué: mauvais procédés des Anglais de Chouaguen choqués par la vue de pavillons français (violences commises contre des Onontagués); nouvelles reçues de Fonville (fort Saint-Frédéric) à propos du désir des Loups de se rapprocher des Français (leur projet d'établissement à Missiskoui); coup d'un parti d'Indiens de l'Ouest contre les Têtes-Plates que les Anglais cherchent à réconcilier avec les Iroquois: pour empêcher de telles alliances, Beauharnois demande qu'on incite les Iroquois à faire quelques coups (instructions envoyées à Joncaire); les Indiens des pays d'en haut "frappent de temps en temps les uns sur les autres sans aucune raison quelques soins que les commandants se donnent pour les tenir en paix"; les petits partis de l'Ouest ont relâché "à l'occasion d'un homme du haut qui a été tué par un Algonquin du lac" des Deux-Montagnes: le moindre incident qui survient fait relâcher les Indiens; les domiciliés sont prêts à brandir la hache partout où Beauharnois le voudra; se plaint des absences dans les compagnies (officiers sans soldats et soldats sans officiers), de la difficulté de discipliner des troupes continuellement en détachement et de la piètre qualité des fusils distribués aux soldats; on permet "avec ménagement et précaution" à des officiers d'aller à la campagne vaquer à leurs affaires ou bien de se rendre à Québec; a lu le mémoire de Beauharnois et celui de la cour aux subalternes des compagnies leur expliquant "qu'ils étaient autant chargés de la discipline des soldats que le capitaine" et qu'ils devaient avoir l'oeil sur leurs armes et habillement (mesures prises pour empêcher des fraudes avec les fusils); détails concernant les forts Saint-Frédéric, Niagara, Frontenac, Chambly, Michillimakinac, Détroit et la mer de l'Ouest (nombre d'officiers, de soldats et de gardes-magasins); diminution de la garnison du fort Chambly; belle récolte de blé au fort Saint-Frédéric; disette de blé à Montréal (prix, taxe imposée, manque de pain chez beaucoup d'habitants); embarras causés par les glaces aux portes de la ville (projet de fermer des portes).