Lettre de Hocquart au ministre - impossibilité de rendre un compte parfaitement détaillé de toutes les parties de recettes et dépenses, comme le souhaite le ministre: remise d'instructions à Varin et Michel pour améliorer la situation; raisons des excédents de dépenses pendant plusieurs années: forte diminution des traites, accroissement des garnisons des forts, augmentation des présents faits aux Indiens, cherté des vivres dans les années de disette; fonds destinés par le ministre pour consommer les "excédents arrêtés en 1738"; montant des excédents de dépenses pour l'année 1739; excédents annoncés pour les exercices de 1740 et 1741; demande de remettre les fonds en espèces pour les excédents de dépenses des dernières années; vide de la caisse à chaque automne; expédients pris pour soutenir le service de l'année suivante: remboursement des acquits en soumissions du trésorier, émission de "billets de toutes sortes de valeur" signés par Varin, Michel et lui-même; bonne confiance du public dans toutes ces sortes de papiers; difficulté de les contrefaire; poursuites engagées contre trois soldats pour contrefaçon de billets; certificats remis par l'ingénieur aux ouvriers et entrepreneurs concernant ce qui leur est dû; demande d'une nouvelle émission de monnaie de cartes (au moins 120 000 l.) pour qu'il puisse y avoir dans la caisse chaque année, après la distribution des lettres de change, suffisamment de fonds pour payer les dépenses de l'année suivante; a dû cet automne tirer plus de lettres de change qu'il n'y est normalement autorisé (dépenses du fort Saint-Frédéric, etc): aurait autrement été forcé "de rendre aux particuliers une partie de leurs billets, faute de monnaie pour les satisfaire"; "les registres des magasins ont toujours été au courant"; pour le service ordinaire, il ne se fait ni recette ni dépense sans son ordre ou celui de Michel ou Varin; dès qu'il se présente une dépense extraordinaire, c'est l'intendant qui l'ordonne; ne fait aucun marché ni adjudication sans laisser au contrôleur le soin d'en discuter le prix; à Montréal, Michel de La Rouvillière fait seul les marchés pour différentes fournitures mais se conforme aux prix courants: certaines marchandises sont achetées à Québec parce qu'elles y sont à meilleur compte puis envoyées à Montréal; parmi les fournisseurs, on accorde la préférence aux pauvres officiers et aux veuves d'officiers; les gardes-magasins des postes sont souvent incompétents: a toujours recommandé à Michel de vérifier soigneusement leurs registres; envoie des états de choses (rations, poudre, plomb) fournies à diverses personnes: faux-sauniers invalides, soldats congédiés, veuves de gens morts en service, pauvres officiers (Des Plaines), cadets, officiers de milice et récollets; a fait remettre 50 l. de poudre et 200 l. de plomb aux nouveaux habitants du Sault de la Chaudière; l'usage de fabriquer le pain dans les magasins pour le service est très ancien; tentera de "faire faire la fourniture du pain par adjudication" mais prévoit certaines difficultés à cause des grandes variations du prix du blé dans le cours d'une année: a chargé Michel d'examiner le tout; Taschereau, commis des trésoriers, n'est pas suffisamment "versé dans la finance" pour qu'on exige de lui des registres de recettes et de dépenses "tels que doivent en tenir les comptables"; traite de toutes les affaires de finances avec Varin: ce dernier a besoin du secours d'un écrivain compétent; dette de Cugnet: somme remise en fournitures de fer.