Mémoire (du jésuite Pierre de Lauzon) "concernant la mission des Iroquois du Sault-Saint-Louis dont les missionnaires prient M. de Vaudreuil, gouverneur des Trois-Rivières, d'avoir la bonté de faire part à Mgr le comte de Maurepas..." - cette mission compte plus de 1 160 personnes, dont environ 270 guerriers; rappelle les services rendus par ces domiciliés dans la guerre des Abénakis, la guerre des Renards (campagnes de Lignery et de Noyelles), la guerre des Chicachas (leurs démêlés avec Bienville), etc; rappelle aussi l'offre qu'ils ont faite d'aller détruire le fort Chouaguen et les menaces qu'ils ont adressées aux Anglais qui voulaient construire un fort à la rivière à la Loutre; prétend qu'on refuse à ces domiciliés les secours qu'on accorde aux autres villages sauvages, dont celui du lac des Deux-Montagnes: mesquinerie de Beaucours à leur endroit; s'est opposé aux menées de Lydius qui cherchait à profiter de la disette de blé d'Inde; a fait subsister ces Indiens à ses frais pendant toute l'année: Hocquart ne lui a remboursé que 175 des 700 ou 800 minots de farine et de blé d'Inde qu'il leur a fournis; on se plaint que ces Indiens procurent aux gens de Montréal la facilité de faire le commerce étranger mais ceux du lac des Deux-Montagnes et des autres villages font la même chose; les Indiens allaient moins fréquemment chez les Anglais du temps de Vaudreuil car ce gouverneur appuyait fermement les remontrances que les missionnaires leur adressaient; propose divers moyens d'arrêter le commerce avec les Anglais: visites à l'improviste chez les gens de Montréal, établissement de gardes au portage Saint-Jean et aux Cèdres, inspections des canots des voyageurs de Lachine jusqu'au Long-Sault; prétend que les plaintes au sujet du prétendu commerce frauduleux des demoiselles Desauniers, avec la complicité des missionnaires, sont totalement injustifiées: les perquisitions et manoeuvres commandées par Hocquart n'ont produit aucune preuve; c'est à tort qu'on accuse ces Indiens des choses suivantes: avoir invité les Abénaquis de Saint-François "à faire conjointement avec eux un traité de neutralité avec les Anglais", avoir exhorté les domiciliés du lac des Deux-Montagnes à se révolter si on voulait les empêcher de servir d'intermédiaires dans le commerce étranger (calomnies de François Picquet et Gannatagaroüch).