Mémoire de Gédéon de Catalogne sur le Canada - mentionne les principaux arbres et arbrisseaux de la colonie et ce qu'ils produisent (bois de construction, bois de chauffage, sirops, huiles, teintures, goudron, remèdes, fruits, etc); dresse des listes des animaux sauvages, oiseaux et poissons; fait un relevé de chacune des seigneuries des trois gouvernements (Montréal, Trois-Rivières, Québec) indiquant le nom des seigneurs, les communautés desservant les paroisses, "la qualité et propriété des terres", l'abondance ou la pénurie des ressources forestières, etc; explique le dépérissement ou le sous-développement de certaines seigneuries (négligence des seigneurs ou des habitants, incursions iroquoises, éloignement des commodités, etc); signale les établissements des soeurs de la Congrégation et fournit des renseignements sur les missions d'Indiens domiciliés; ajoute parfois quelques détails sur telle ou telle seigneurie: richesse des habitants, améliorations apportées par le seigneur (chemin, moulin), mise en valeur des terres, chasse, pêche, élevage, mines, carrières, arbres fruitiers (vergers), industries ou commerces divers, etc; affirme que le Canada est "le meilleur pays du monde pour le laboureur puisqu'il n'y en a pas un seul qui ne mange de bon pain de froment"; "on y trouve peu de mendiants"; depuis la suppression des congés, les nations d'en haut boudent Montréal et vont porter leurs pelleteries à Orange ou à la baie d'Hudson; recrudescence de la "traite clandestine"; le commerce de cette ville se limite "à la quantité de farines et pois que l'on fait descendre à Québec pour les envoyer à Plaisance et aux Îles"; projet de construction d'un canal à Lachine (Dollier, Beaucours, Levasseur); le pays est si grand qu'il "n'y a pas le quart des ouvriers qu'il faudrait pour bien étendre et cultiver les terres"; l'Église devrait permettre "les travaux indispensables" les jours de fête, étant donné la courte saison des semences et des récoltes; il faudrait assujettir les "habitants négligeants" à travailler à la culture des terres en les "privant des voyages" qui les dispensent du travail; obliger les colons à semer du chanvre et du lin, à élever des bêtes à corne au lieu de chevaux et à faire des greniers pour conserver les grains; obliger les seigneurs à "donner suffisamment des terres pour communes à prix modique et à construire des moulins et les commodités publiques "; ordonner au grand voyer de s'appliquer à la construction de chemins et de ponts; employer les amendes et confiscations à améliorer l'état des rues de Québec et de Montréal; établir des consuls dans chaque ville pour "juger sans frais sur le fait du commerce et des affaires"; rendre valides "pendant un temps fixé" les conventions faites en présence de deux témoins, s'il n'y a pas de notaire; rendre une ordonnance "tendant à ce que les seigneuries et autres concessions demeureront dans les limites où elles se trouvent à présent sans avoir égard aux titres portés dans les contrats"; mauvaise coutume de "laisser les bestiaux à l'abandon"; engager des gens à étudier le pilotage; "la subordination du vassal à son seigneur n'est point observée": les officiers de milice n'ont aucun égard pour la "supériorité" des seigneurs; recommande de "congédier de temps en temps des soldats en leur permettant de se marier"; prie d'envoyer des artisans, particulièrement des ouvriers en cordage et filasse, des potiers et un verrier.