Le président du conseil de marine à M. de St Ovide. Aurait désiré être informé de ce qui s'est pasé entre les sauvages des environs de Pigiquit, ceux de la rivière St Jean et les Anglais. Ne croit pas que les établissements que les Anglais ont fait chez les Abénaquis soient aussi considérables qu'on lui a dit. Ne croit pas que les sauvages l'eussent souffert. Approuve la proposition qu'il a faite au gouverneur de l'Acadie de se joindre à lui pour enlever les bandits qui se réfugient à l'île des Graules, vers le cap de Rez, et qui font de la piraterie sur les établissements voisins. Aurait souhaité que M. le coadjuteur eut envoyé de Québec, comme il l'avait promis, trois missionnaires à l'Acadie. Il n'y reste plus que les Sieurs de la Goudalie et Lesclaches, car le Père Gaulin, qui est resté à Port-Royal à la sollicitation des habitants, n'est plus d'aucun secours. Le père de Breslay, toujours rempli de zèle, ne demanderait pas mieux que de retourner, mais son grand âge et les préventions de M. Armstrong à son égard, exigent qu'on lui refuse la permission. Quant à M. de Noinville il n'est pas certain qu'il consente à y retourner, car son père est mort et lui a laissé du bien; il flotte entre l'envie de retourner à l'Acadie et celle d'aller aux Indes Orientales. M. l'abbé Couturier, qui a succédé à M. Pelletier de St Aubin, ne trouve point de sujets qui veuillent se dévouer à cette oeuvre. Attendu l'éloignement des établissements les uns des autres, il faudrait au moins dix prêtres pour desservir convenablement les missions de l'Acadie. Les Anglais, dit un mémoire remis à M. de Beauharnois par le supérieur du Séminaire des missions étrangères à Québec, mettent une application particulière à séduire les Acadiens. Le gouverneur soumet leurs prêtres à des vexations et à des usages inouis. Il ne veut recevoir aucun missionnaire envoyé par l'évêque de Québec et défend aux Acadiens d'en aller demander à l'Ile Royale. Il prétend que le grand vicaire de l'Acadie soit nommé directement par le St Siège. Croit que les vexations dont on se plaint sont fort exagérées, et que si M. de Breslay a essuyé quelque mauvais traitement, c'est peut-être parce qu'il se les est attirés par trop de zèle. Le prie de le renseigner exactement sur tout cela.