Service canadien de la faune. Bureau du baguage des oiseaux : Le baguage des oiseaux est un des premiers projets à long terme du Bureau du baguage du Service canadien de la faune et ses prédécesseurs. Seul le baguage permet d'identifier les mouvement migratoires, le trajet de vol, et les endroits où les oiseaux se nourrissent, ce qui permet ensuite d'élaborer et de mettre en vigueur les mesures de conservation nécessaires.
En 1913, Gordon Hewitt, entomologiste du Dominion du ministère de l'Agriculture, entreprit des démarches, d'abord officielles puis personnelles, à Washington afin d'établir un traité international sur la migration des oiseaux qui aurait plus de poids juridictionnel qu'une loi et qui outrepasserait les droit des provinces et des états. En août 1916, en grande partie grâce aux efforts de M. Hewitt, le Canada et les États-Unis signèrent le Traité pour la protection internationale des oiseaux migrateurs. Ce Traité fut ratifié par le Canada en juin 1917 grâce à la Loi sur la Convention concernant les oiseaux migrateurs et par les Américains en 1918. La Loi canadienne donnait pouvoir au gouvernement fédéral, par l'entremise d'employés relevant du ministère de l'Intérieur, d'établir tous les règlements nécessaires à la protection des oiseaux migrateurs, ce qui incluait la définition des espèces d'oiseaux migrateurs, l'établissement de saisons de chasse, l'émission de permis de chasse spéciaux et la protection permanente d'une liste préétablie d'espèces menacées. Un spécialiste de la question des oiseaux migrateurs déclara que cette loi était le geste le plus notable et le plus important jamais posé pour la protection de la faune sur le continent américain, qu'elle établissait la responsabilité constitutionnelle du gouvernement sur les ressources de la faune que beaucoup considéraient comme étant du ressort provincial, et qu'elle avait donné le coup d'envoi à une politique de protection de la faune au Canada (Janet Green, " The Federal Government and Migratory Birds: The Beginnings of a Protective Policy ", Historical Papers, 1976, p. 207).
En 1918, Hoyes Lloyd de la Division de la faune de la Direction des parcs nationaux fut nommé administrateur en chef de la Loi sur la Convention concernant les oiseaux migrateurs. En 1932, le décret du conseil C.P. 2283 du 14 octobre 1932 transformait une situation de fait en situation de droit en conférant à la Gendarmerie royale du Canada la responsabilité de toutes les actions policières liées à l'application de la Loi sur la Convention concernant les oiseaux migrateurs et de ses règlements. Tout autre aspect de la protection de la faune, la recherche et l'administration continuaient de relever de ce qui était devenu la Division de la faune de la Direction des parcs nationaux.
En 1937, il était mentionné dans le rapport annuel (p. 97) du ministère des Mines et des Ressources que le baguage des oiseaux avait continué tout au long de l'année grâce au travail de 200 bagueurs qui contribuèrent à l'ornithologie en se dévouant à cette étude. Ces employés étaient titulaires de permis et le Bureau servait à titre de centre canadien d'enregistrement des oiseaux bagués. Le rapport annuel de 1939 mentionnait que les bagueurs étaient autorisés à travailler grâce à l'obtention de permis spéciaux octroyés en vertu de la Loi sur la convention concernant les oiseaux migrateurs.
Le Service de la faune nationale fut créé en novembre 1947 à la suite d'une réorganisation du ministère des Mines et des Ressources et reçut comme fonction principale de faire appliquer la Loi sur la convention concernant les oiseaux migrateurs. En juillet 1965, le portefeuille du Service canadien de la faune s'éleva au rang de direction au sein du ministère du Nord canadien et des Ressources nationales. Le Service continua d'agir comme chef de file en matière de conservation des oiseaux migrateurs dans les parcs nationaux, notamment au Yukon et dans les Territoires du Nord-Ouest.