Gauvreau, Pierre, 1922-2011 : Pierre Gauvreau est né à Montréal le 23 août 1922. Il fait des études au Collège Sainte-Marie, une année à l'École des arts et manufacture et entre à l'École des beaux-arts de Montréal en 1939. Il s'intéresse à la peinture et déjà ses oeuvres sont remarquées par le peintre et professeur Paul-Émile Borduas qui l'invite à se joindre au groupe d'intellectuels et d'artistes radicaux qui se rencontrent à son studio. En 1948, il est un des quatorze signataires du manifeste "Le Refus global" rédigé par Borduas. Le Prix Louis-Philippe-Hébert lui est décerné en 1975 pour l'ensemble de son oeuvre picturale. Ä l'exception d'une interruption entre 1963 et 1976, il continue toujours de peindre dans son atelier à St-Armand (Québec).
Pierre Gauvreau entre au service de la station de télévision de Radio-Canada en 1953. Il anime alors des émissions pour enfants et, en 1955, il devient réalisateur à la section jeunesse. Il réalise, entre autres émissions: "Pépinot et Capucine", en 1955; "Radisson", en 1956-1957, une coproduction de Radio-Canada et de la CBC, tournée dans les deux langues par les mêmes comédiens, et vendue aux Américains sous le titre de "Tomahawk"; "CF-RCK", de 1959 à 1961; "Rue de l'Anse", de 1962 à 1965; "D'Iberville", une coproduction avec la France, la Suisse et la Belgique, de 1966 à 1968, première expérience du genre où la télévision canadienne est maître d'oeuvre du projet. "D'Iberville" est aussi la première série en couleurs de Radio-Canada. Elle a été tournée avec des maquettes conçues par Frédéric Back.
En 1968, Pierre Gauvreau quitte Radio-Canada pour Radio-Québec où il est directeur du service de la réalisation. Il passe ensuite, en 1970, à l'Office national du film comme producteur-chef du studio de fiction où il est responsable du programme des premières oeuvres et, en 1971, comme directeur de la production française jusqu'en 1972, au moment où il redevient pigiste.
En 1972-1973, Pierre Gauvreau réalise, entre autres émissions pour Radio-Québec, vingt-six reportages pour une série intitulée "On n'a plus les séances qu'on avait" sur les troupes de l'Association du jeune théâtre québécois. En 1974, il écrit et scénarise " bien y penser", une télésérie destinée à Radio-Canada qui n'aboutit pas mais qui est reprise et retravaillée plus tard sous le titre de "Le Temps d'une paix". De 1974 à 1977, il réalise des documents et des dramatiques pour Radio-Canada et Radio-Québec. En 1977, il écrit "Vendredi, 16h45", un téléthéâtre sur le chômage des cadres, réalisé par Jean Faucher de Radio-Canada. Il écrit aussi, la même année, une dramatique à un seul personnage intitulée "Conrad", réalisée par Guy Leduc à Radio-Québec. En 1977-1978, il est nommé chef intérimaire des émissions féminines de Radio-Canada. En 1978-1979, il réalise treize épisodes du téléroman "Chez Denise", de Denise Filiatreault, pour la télévision de Radio-Canada.
En 1979, Pierre Gauvreau commence à écrire intensivement pour des téléséries produites par Radio-Canada. Jusqu'en 1986, il rédige 161 épisodes du téléroman "Le Temps d'une paix", premier d'une trilogie avec "Cormoran" et "Le Volcan tranquille" qui décrit le Québec des années 1920 jusqu'à la fin de la Deuxième Guerre mondiale en 1945. L'émission remporte de nombreux prix: le prix Anik en 1982 pour la meilleure dramatique produite au Canada; trois prix Gémeaux en 1986, dont l'un pour l'écriture, les autres allant à la réalisation et pour la meilleure dramatique; un autre prix Gémeaux en 1987 pour l'écriture. En 1986, le téléroman est choisi comme la meilleure émission des vingt-cinq dernières années par les lecteurs de "T.V. Hebdo" et, en 1991, comme meilleur téléroman de tous les temps par les États généraux du monde rural. Entre-temps, en 1985, Pierre Gauvreau reçoit le Prix du ministre des Communications du Canada, secteur de la télévision pour son oeuvre.
De 1987 à 1989, Pierre Gauvreau écrit le scénario du prochain téléroman, "Cormoran", dont les vingt-six premiers épisodes sont diffusés en 1990-1991. En 1990, il reçoit le Grand Prix de l'Académie du cinéma et de la télévision pour l'ensemble de son oeuvre. Il est également nommé Personnalité de l'année dans le domaine des arts et du spectacle par le jury du journal "La Presse". En 1994, "Cormoran" reçoit le prix Anik de la meilleure série dramatique, réseaux français et anglais. Le téléroman est aussi désigné meilleur téléroman au Gala des Gémeaux et son auteur reçoit le Gémeaux du meilleur texte. En 1995, Pierre Gauvreau reçoit le Prix du Mérite du français dans la culture de l'Office de la langue française du Québec.
De 1994 à 1997, Pierre Gauvreau écrit le troisième volet de la série intitulée "Le Volcan tranquille", dont la première saison est diffusée à Radio-Canada en 1997. Le téléroman se termine en décembre 1998, quatorze épisodes n'étant pas diffusés et l'oeuvre restant inachevée. Le désaccord entre la Société Radio-Canada et Pierre Gauvreau sur la façon de diffuser la suite fait la manchette des journaux pendant quelques semaines en 1998.
Pierre Gauvreau décède à Montréal le 7 avril 2011.