Canada. Forces armées canadiennes. Quartier général de la Région canadienne du Commandement de la défense aérienne de l'Amérique du Nord (NORAD) : Vu que le Canada et les États-Unis avaient tous deux reconnu la nécessité d'établir un système de défense dans le Nord, une série de mesures a été mise en place et a mené, en août 1957, à la signature de l'Accord du Commandement de la défense aérienne de l'Amérique du Nord (NORAD). En 1949, l'Union soviétique avait lancé sa première arme nucléaire; la réaction des États-Unis et du Canada à ce geste a été de construire, au début des années 1950, vingt-huit stations radar longeant la totalité de la frontière septentrionale du Canada; les deux pays ont affecté des troupes aux vingt-huit stations et ont surnommé la ligne de défense « ligne Pinetree ». La situation avait suscité des inquiétudes et, à cette époque, on avait perçu un besoin de renforcer la défense aérienne continentale pour faire face à un déploiement massif, par les Soviétiques, d'une force de bombardiers à réaction. C'est ainsi qu'à compter de 1955, les États-Unis ont construit, à leurs frais, le réseau radar DEW (Distant Early Warning) dans l'Arctique canadien; le réseau était administré par un personnel américain. Une fois terminé, le réseau radar DEW comportait quatre sites de radar principaux et dix-huit sites de radar auxiliaires. La Ligne du Centre du Canada, une entreprise exclusivement canadienne, le long du 55e parallèle, a aussi commencé au début de 1955, mais c'était l'Aviation royale du Canada qui en assumait le coût et qui fournissait le personnel; la Ligne du Centre du Canada se composait de sites de détection à l'aide de radar Doppler longeant les frontières du pays afin de rehausser la capacité de détection des cibles. En plus des sites de radar, le système de défense aérienne a été renforcé par l'introduction de missiles BOMARC surface-air et d'un centre de contrôle du combat connu sous le nom de SAGE, ou « système semi-automatique d'infrastructure électronique/semi-automatic ground environment ». Le système SAGE utilisait le radar et des ordinateurs pour traiter rapidement l'information et la transmettre aux avions d'interception. Les gouvernements américain et canadien ont convenu, en 1957, de former NORAD, le Commandement de la défense aérienne de l'Amérique du Nord, afin de renforcer et de coordonner les besoins existants et futurs du continent en matière de défense aérienne. Sous le commandement d'un général de la U.S. Air Force (Aviation américaine) et le sous-commandement d'un maréchal de l'air canadien, NORAD a exercé un contrôle opérationnel sur les forces de défense aériennes qui lui avaient été affectées.
Le système de défense de NORAD était réparti en régions distinctes : les 20e, 21e, 22 e, 24 e, 25 e et 26 e régions. La 22 e Région était la plus grande des régions au sein de NORAD et elle défendait les routes polaires aériennes ennemies éventuelles. Plus précisément, la 22e Région du NORAD était responsable de la région géographique qui comprenait la frontière Alaska/Yukon, les Territoires du Nord-Ouest, le nord du Québec, l'Ontario et l'État du Maine, soit presque 4 025 000 kilomètres carrés de territoire. Le quartier général du NORAD était installé à la BFC North Bay et faisait partie du Commandement de défense aérienne. En janvier 1972, la structure du Commandement était la suivante : un commandant adjoint américain et deux commandants adjoints canadiens, relevant tous les trois d'un commandant supérieur américain. Pour sa part, ce commandant supérieur américain répondait au commandant de la 22e Région du NORAD, qui était en l'occurrence un major-général canadien. La mission de la 22e Région du NORAD était la suivante : « assurer la défense aérienne du Canada et défendre les routes polaires aériennes menant à des complexes industriels essentiels et aux grands centres de population des États-Unis, et ce, en conformité avec l'entente canado-américaine du NORAD. » La mission couvrait aussi la détection, l'identification et, si nécessaire, la destruction d'avions hostiles. Le 30 septembre 1983, le Quartier général de la 22e Région du NORAD a fait l'objet d'une nouvelle désignation : il serait dorénavant connu sous le nom de Quartier général de la Région canadienne du NORAD. Il a été du même coup affecté au Groupe de chasse, qui était une formation du Commandement aérien. Au sein du quartier général, il y avait deux Centres de contrôle des opérations de la Région, auxquels on avait confié la responsabilité opérationnelle des secteurs désignés de l'Est et de l'Ouest du Canada. Le Quartier général était censé poursuivre son ancien mandat, qui consistait à donner des avis et fournir un appui au commandant de la Région canadienne du NORAD en ce qui concernait le contrôle de l'espace aérien canadien et le respect des engagements pris par le Canada à l'égard de la défense continentale en vertu de l'Accord du NORAD. Le 1er août 1987, le Quartier général de la Région canadienne du NORAD et le Quartier général du Groupe de chasse ont fait l'objet d'une réorganisation qui les joignait sous un seul commandement. La fonction d'exécution du Quartier général de la Région canadienne du NORAD a été attribuée à une Escadre de contrôle radar (ECR). L'Escadre était composée de deux Escadrons de contrôle aérospatial (Est et Ouest) et de quatre directions de soutien. Le rôle de l'ECR consistait à transmettre au commandant de la Région canadienne du NORAD de l'information sur la détection de la menace et l'évaluation des possibilités d'une attaque. L'Escadre devait aussi, si cela devenait nécessaire, intercepter n'importe quel avion qui violait l'espace aérien canadien. Une telle interception devait être accomplie en faisant appel à des détecteurs au sol et à des détecteurs radar aéroportés, ainsi qu'aux forces aériennes.