Bennett, R. B. (Richard Bedford), 1870-1947 : Premier ministre du Canada (1930-1935)
Richard Bedford Bennett naît le 3 juillet 1870 à Hopewell Hill, au Nouveau-Brunswick. Il grandit sur une ferme, puis il travaille comme enseignant et dans un cabinet d'avocats, avant d'obtenir son diplôme à la faculté de droit de l'Université Dalhousie.
Bennett se joint ensuite à un cabinet d'avocats à Chatham, au Nouveau-Brunswick. Max Aitken, le futur lord Beaverbrook, y travaille comme garçon de bureau. Sous l'impulsion d'Aitken, Bennett se présente avec succès aux élections municipales en 1895. Il déménage à Calgary deux ans plus tard, où il fait fortune grâce à son travail dans le domaine du droit et à ses investissements. Il préside l'Association du Barreau canadien de 1929 à 1930.
Bennett est élu à l'Assemblée législative des Territoires du Nord-Ouest dans la circonscription de West Calgary en 1898, et il est réélu en 1902. Il dirige le Parti conservateur de l'Alberta à partir de 1905 et se fait élire à l'Assemblée législative provinciale en 1909. Deux ans plus tard, Bennett est élu à la Chambre des communes dans la circonscription de Calgary. Le premier ministre sir Robert Borden le nomme directeur général de la Commission du Service national en 1916. L'année suivante, il soutient la Loi du Service Militaire, tout en s'opposant au gouvernement d'union de Borden. Il ne se présente pas comme candidat aux élections suivantes.
Le premier ministre Arthur Meighen fait de Bennett son ministre de la Justice, tout juste avant les élections fédérales de 1921. Bennett est alors défait dans Calgary Ouest. Il remporte la circonscription en 1925 et occupe plusieurs postes : ministre des Finances, ministre par intérim des Mines, ministre de l'Intérieur et surintendant des Affaires indiennes. Après la défaite de Meighen aux élections fédérales de l'année suivante, Bennett devient chef du Parti conservateur en 1927.
Bennett est élu premier ministre en juillet 1930; il occupe également les fonctions de ministre des Finances et des Affaires étrangères. Le nouveau gouvernement tente de surmonter la Grande Dépression au moyen des tarifs douaniers. Il accueille aussi la Conférence économique impériale de 1932, qui vise à stimuler le commerce au sein de l'empire. Des lois sont adoptées pour aider les chômeurs et les agriculteurs et financer des travaux publics. Pour étendre sa capacité à réguler l'économie, le gouvernement crée la Banque du Canada en 1934 et la Commission canadienne du blé l'année suivante.
Pendant le mandat de Bennett, le Canada devient plus autonome en matière de relations extérieures avec l'adoption du Statut de Westminster en 1931. En 1932 est créée la Commission canadienne de la radiodiffusion, qui deviendra la SRC.
En janvier 1935, Bennett annonce un « New Deal canadien » composé d'initiatives d'assistance sociale novatrices pour lutter contre la dépression. En même temps, il invoque l'article 98 du Code criminel pour arrêter, détenir et juger arbitrairement les membres du Parti communiste. Il ordonne en outre à la police de réprimer violemment la Marche sur Ottawa organisée par des chômeurs cet été-là.
Bennett est battu lors des élections générales d'octobre 1935. Il reste chef du Parti conservateur jusqu'à ce qu'il se retire en Angleterre en 1938. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il conseille lord Beaverbrook, devenu ministre britannique de la Production aéronautique. Il est anobli et devient le vicomte Bennett en 1941 pour ses services.
Bennett ne s'est jamais marié. Il est décédé en Angleterre le 26 juin 1947 et est enterré dans l'enclos paroissial de St. Michael, à Mickleham.
Bennett maintient le racisme systémique des pratiques du gouvernement fédéral qui provoque des traumatismes persistants chez les peuples autochtones, ceux-ci étant arrachés à leurs terres, privés de leurs droits et victimes d'exclusion. Plus précisément, en 1934, il nomme un avocat ayant des convictions racistes pour diriger la Commission royale d'enquête sur la flagellation présumée des élèves indiens, chargée d'étudier les allégations selon lesquelles des élèves ont été battus au pensionnat de Shubenacadie. Bennett approuve le rapport d'enquête, qui loue les actions du directeur.
En 2008 et en 2017, les premiers ministres du Canada en exercice ont présenté les excuses officielles du gouvernement du Canada pour les mesures prises dans les pensionnats autochtones, par exemple sous l'autorité de Bennett.