Mackenzie, Alexander, 1822-1892 : Premier ministre du Canada (1873-1878)
Le 28 janvier 1822, Alexander Mackenzie naît à Logierait, dans le Perthshire (Écosse), d'Alexander Mackenzie et Mary Stewart Fleming. À la mort de son père, en 1836, Alexander suit une formation en maçonnerie pour aider à subvenir aux besoins de la famille.
Mackenzie quitte l'Écosse pour le Canada-Ouest en 1842. Il travaille ensuite sur des canaux et des projets de construction à Kingston, St. Catharines et Montréal. Il s'installe à Sarnia, où il s'établit comme constructeur et promoteur immobilier. En 1845, il épouse Helen Neil, une autre immigrante écossaise, avec qui il aura trois enfants. Deux d'entre eux meurent en bas âge, tandis qu'Helen décède en 1852. En 1853, Mackenzie épouse Jane Sym; le couple n'aura pas d'enfants.
Mackenzie est mort le 17 avril 1892 à Toronto. Jane (décédée le 30 mars 1893) et lui sont enterrés à Sarnia, au cimetière Lakeview.
À Sarnia, Mackenzie participe à la politique locale : il s'implique dans le mouvement réformiste, fait campagne pour l'élection de George Brown à l'Assemblée législative de la province du Canada en 1851, et occupe le poste d'éditeur du Lambton Shield, un quotidien réformiste. Mackenzie décroche un siège à l'Assemblée législative en 1861. Partisan de la Confédération, il est élu à la nouvelle Chambre des communes en 1867. Il cumule les mandats provincial et fédéral jusqu'à ce que cette pratique soit interdite en 1872. Mackenzie est nommé chef du Parti libéral au sein de l'opposition en mars 1873.
À la suite du scandale du Pacifique, le gouverneur général lord Dufferin demande à Mackenzie de former un gouvernement. Ne disposant toujours pas d'un parti d'opposition unifié et puissant, Mackenzie rassemble diverses factions parmi les réformistes de l'Ontario, les Rouges du Québec, les libéraux modérés et les députés des Maritimes désillusionnés par le gouvernement de sir John A. Macdonald.
Mackenzie déclenche des élections en 1874. Les libéraux présentent une plateforme axée sur les réformes, les droits des provinces et la stabilité économique. Ils obtiennent une majorité dans chaque province à l'exception de la Colombie-Britannique. La dépression du milieu des années 1870, avec le chômage et l'émigration qui en découlent, fait en sorte que l'économie devient prioritaire par rapport aux enjeux politiques et sociaux. Les libéraux réagissent prudemment, ce qui entraîne de nouveaux retards dans la construction promise du chemin de fer du Canadien Pacifique.
En tant que premier ministre et ministre des Travaux publics, Mackenzie adopte une série de politiques et de lois visant à mettre en oeuvre des réformes politiques, juridiques, sociales et économiques : établissement de diverses politiques sur la tempérance; création de la Cour suprême du Canada, du Bureau du vérificateur général et du Collège militaire royal; clarification du rôle du gouverneur général et adoption de la Loi sur les pratiques de corruption.
Le gouvernement Mackenzie modifie également en profondeur le processus électoral en adoptant la Loi des élections fédérales. Le vote devient secret, les élections sont tenues partout le même jour, les dépenses électorales sont contrôlées et les élections contestées sont tranchées devant les tribunaux.
Le mandat de Mackenzie comme premier ministre ne constitue pas une rupture par rapport aux politiques et aux mesures systématiquement racistes et destructrices de Macdonald à l'égard des peuples autochtones. En effet, les politiques mises en place sous Macdonald (qui provoquent des traumatismes, des déplacements, des privations de droits et des exclusions de grande ampleur dont l'incidence perdure encore aujourd'hui) se poursuivent sous le gouvernement de Mackenzie et de son surintendant général des affaires indiennes, David Laird. Les deux hommes poursuivent la négociation et la signature des traités numérotés, adoptent en 1876 la Loi sur les Indiens, qui consolide et élargit plusieurs lois coloniales visant à assimiler les Premières Nations, et étendent le système des réserves et le programme des pensionnats.
Le mandat de Mackenzie en tant que premier ministre se termine lors de l'élection de 1878. Pendant la campagne, Mackenzie propose de relancer l'économie par le libre-échange, tandis que Macdonald suggère une politique nationale axée sur les tarifs protectionnistes, l'achèvement du chemin de fer et l'immigration vers l'Ouest. Les conservateurs de Macdonald remportent une majorité dans toutes les provinces, sauf le Nouveau-Brunswick. Mackenzie reste chef de son parti jusqu'à ce qu'Edward Blake le remplace en 1880. Il demeure député de Lambton, puis de York-Est, jusqu'à sa mort en 1892.
En dehors de la politique, Mackenzie gère des activités commerciales, dont sa compagnie d'assurance incendie. Il accepte plus tard le poste de président de la Nord-américaine, compagnie d'assurance-vie. Il se lance également dans l'écriture, publiant The life and speeches of Hon. George Brown en 1882.