Yukon : L'Acte du Territoire du Yukon (61 Vict.1898, chap. 6,) établissait le territoire comme une entité politique et administrative ayant sa propre direction. Il était cependant géré par une autorité fédérale. Le directeur général, ou commissaire, était nommé par le ministère de l'Intérieur et était sous sa responsabilité. Le commissaire jouissait de pouvoirs législatifs semblables à ceux des gouvernements provinciaux, sans contrôler l'exploitation des ressources naturelles ni la gestion des terres de la Couronne. La population a atteint son maximum peu de temps après la découverte de l'or du Klondike, mais a rapidement diminué après l'épuisement des principaux sites. L'administration du territoire était l'objet des mêmes vicissitudes qu'a connue l'histoire du Yukon. Elle suivait ce modèle " d'expansion et de ralentissement ", la taille du gouvernement adiminué avec l'exode de la population. En 1914, tout l'appareil du gouvernement local du Yukon a commencé à faire rapport directement au contrôleur des terres minières et à la Direction du Yukon (Intérieur, Rapport annuel, 1914, vol. 1, p. 62) plutôt qu'au sous-ministre de l'Intérieur. Le gouvernement fédéral a aboli le Conseil du Yukon, éliminé les bureaux du commissaire et de l'administrateur et réduit considérablement le nombre d'administrateurs fédéraux dans le territoire (CP 745, 28 mars 1918). A la suite des protestations locales du Yukon envers les interventions de 1918, le gouvernement fédéral a reculé et permis la présence d'un conseil composé de trois membres élus, avec un pouvoir limité et étroitement contrôlé par Ottawa (9-10 Geo. V, chap. 9). Les fonctions de direction générale ont été transférées au commissaire de l'or de 1918 jusqu'à 1932, puis au contrôleur de 1932 jusqu'à 1948. Le poste de commissaire a été rétabli à ce moment.
Le directeur général du Yukon est de nouveau devenu commissaire et, pour la première fois depuis 1918-1919, les fonctions du gouvernement local ont été élargies, en grande partie grâce à l'augmentation de la population et de l'activité économique engendrée par l'expansion du Nord par la Seconde Guerre mondiale. De nouveaux administrateurs ont été nommés et les pouvoirs du Conseil du Yukon ont été rehaussés. Après la Seconde Guerre mondiale, on a accordé de plus en plus de pouvoir au gouvernement territorial en matière de juridiction locale. Le Conseil du Yukon est passé de trois à cinq membres et l'on a créé de nouveaux districts électoraux (15 Geo. VI, chap. 23). La restructuration continue du gouvernement local du Yukon après la Seconde Guerre mondiale indiquait que certains problèmes d'importance locale comme l'éducation, l'entretien des routes et la réglementation de l'alcool ne préoccupaient pas tellement le gouvernement d'Ottawa. Le Conseil n'avait cependant aucune autorité sur le commissaire, gestionnaire de la fonction publique territoriale relevant directement d'Ottawa. L'histoire de la politique administrative ou générale, qui peut être très utile, est aussi disponible dans deux monographies : David R. Morrison, The Politics of the Yukon Territories, 1898-1909 [Toronto : University of Toronto Press, 1968]; et Janet Moodie Michael, From Sissons to Meyer: The Administrative Development of the Yukon Government, 1948-1979 [Whitehorse : Direction de l'éducation, des bibliothèques et des archives du Yukon, 1987].