Canada. Commission de contrôle des industries en temps de guerre : A partir d'avril 1940, le ministère de la Reconstruction et des Approvisionnements a été chargé de la mobilisation, de la conservation et de la coordination de la structure économique et des installations industrielles du Canada touchant l'effort de guerre. Pour ce faire, le Ministre, l'hon. C.D. Howe, désigna, en juin 1940, un régisseur du bois, un régisseur de l'acier et un régisseur des huiles. Pour coordonner le travail de ces régisseurs, un décret du Conseil (P.C. 2715, 24 juin 1940) a établi la Commission de contrôle des industries en temps de guerre composée de régisseurs parfois nommés par le gouverneur du Conseil sur la recommandation du ministre de la Reconstruction et des Approvisionnements. Le président était initialement élu par les régisseurs.
A mesure qu'on nommait de nouveaux régisseurs, il devenait presque impossible à l'un d'eux de prendre des initiatives d'envergure sans empiéter sur le domaine de compétence de ses confrères ou de celle d'un autre organisme gouvernemental. On a alors passé un nouveau décret du Conseil (P.C. 6835, 29 août 1941) pour statuer sur les règlements de la Commission de contrôle des industries en temps de guerre. Le président a alors également été nommé sur un décret du Conseil, et l'on a exigé sa signature pour valider les ordonnances générales de chacun des régisseurs, ou de la Commission. Dans le même esprit, on a établi un rapport plus étroit avec la Commission des prix et du commerce en temps de guerre, touchée de près par le travail des régisseurs, en nommant la plupart des régisseurs membres et administrateurs de la Commission des prix et du commerce en temps de guerre.
L'effectif de la Commission augmenta, non seulement avec la création de nouveaux contrôles, mais aussi avec l'intégration d'autres fonctionnaires du ministère, tels que le président de la Commission des prix et du commerce en temps de guerre, le sous-ministre du Travail, le président de la Société de la stabilisation des prix des denrées, le contrôleur des transports du ministère des Transports, et finalement le représentant officiel du ministère de reconstruction. La Commission représentait une vaste organisation. En juillet 1943, au plus fort de son développement, elle comptait 1 353 personnes.
" C'était la fonction de chaque régisseur d'essayer de répondre aux demandes qui concernaient la guerre en matière de marchandises et de services placés sous sa juridiction. Il devait augmenter la production des marchandises et des services qu'il contrôlait, et il devait détourner le matériel ou les services en demande, qui étaient présents dans le domaine civil, pour qu'ils servent l'effort de guerre, à n'importe quel moment et toutes les fois que c'était nécessaire. " [J. de N. Kennedy[, Histoire du ministère des Armes et Approvisionnements; le Canada pendant la Seconde Guerre mondiale], History of the Department of Munitions and Supply; Canada in the Second World War, Vol. 2, p. 6.] La plupart des contrôles étaient effectués sur décret du Conseil, assortis de quelques sanctions judiciaires et de permis d'exportation et d'importation.
Dès l'automne 1943, il devint possible de relâcher le contrôle sur quelques matériaux importants comme l'acier, l'aluminium, le magnésium et quelques produits chimiques. De nouveaux contrôles ont été assouplis ou ont été supprimés au printemps 1944. Quelques jours après le jour de la Victoire en Europe, les limitations concernant les parcours et les horaires d'autobus ont été supprimées, le rationnement des tubes radio a cessé, la ration d'essence a augmenté, les restrictions relatives au transport routier ont été éliminées et les contrôles de produits chimiques, tels que le fréon ou la pénicilline, et ceux concernant la livraison du mazout dans les résidences privées ont été enlevés. D'autres assouplissements dans les contrôles sont apparus avec la fin de la guerre avec le Japon. La dernière réunion de la Commission de contrôle des industries de guerre a eu lieu le 21 novembre 1945 et la Commission a été effectivement dissoute le 1 décembre 1945. (P.C. 7156, 29 novembre 1945) Toutefois, les contrôles ont été maintenus sur le charbon, la construction, la distribution des véhicules motorisés, l'alimentation électrique, les procédures prioritaires, le caoutchouc, le bois de construction et les substances radioactives.
" La guerre a été plus proche d'une guerre totale que toutes celles que nous avons connues. A mesure qu'elle se développait, la ligne séparant les besoins qui concernaient la guerre et ceux des civils devint de plus en plus difficile à tracer. On a eu recours à certains matériaux et produits qui n'étaient pas directement requis pour une utilisation militaire. Une étape a été franchie au moment où chaque coupure pratiquée dans l'économie civile trouva directement sa raison d'être dans sa capacité à contribuer à la guerre. " [Kennedy, Vol. 2, p. 39.]
Les présidents de la Commission de contrôle des industries de guerre ont été Hugh Day Scully, de juillet 1940 à août 1941; Richard Coulton Berkinshaw, d'août 1941 à septembre 1942; Henry Borden, d'octobre 1942 à novembre 1943; et J. Gerald Godsoe, de novembre 1943 à décembre 1945.