Lettre de Frontenac et Champigny au ministre - ne disposent pas d'effectifs suffisants pour protéger les semences et les récoltes dans les campagnes en cas d'attaques simultanées contre Québec et Montréal; doutent que les Iroquois veulent la paix malgré toutes les propositions qu'ils ont faites depuis un an: ils sont allés rencontrer les commandants de Manate et d'Orange, ils répugneraient à se réconcilier avec tous les alliés; Frontenac n'a accepté jusqu'ici que le collier des Goyogouins et Tsonnontouans qui ont ramené treize prisonniers français; les raids des alliés ont forcé les Iroquois à rester chez eux; on se prépare à une forte guerre contre eux; entreprise contre le fort Nelson: départ de d'Iberville et Sérigny avec plusieurs Canadiens, on a dû remettre à plus tard le rétablissement du fort Frontenac; explications au sujet des ouvrages (fortifications) effectués cette année ou prévus pour l'an prochain: château et enceinte de Québec, redoute du cap Diamant, plate-forme de la basse ville, clôture et corps de garde à Montréal; fonds octroyés cette année et demandés l'an prochain pour la guerre, les fortifications et les présents aux Indiens; nécessité de fournir des présents et des marchandises aux Indiens, surtout à ceux de l'Acadie; ces derniers ont porté la guerre jusqu'aux portes de Boston: on croit que Bonaventure ira leur porter des secours (à Pentagouet); ravages causés par deux brigantins anglais dans le fleuve: pillage d'établissements de pêche, prise du Saint-Joseph et d'un petit vaisseau équipé pour la pêche; expédier une frégate pour se débarrasser des corsaires; les vaisseaux devraient se donner rendez-vous dans quelque havre à l'entrée du fleuve "avec ordre de ne point se séparer qu'en deça de Tadoussac"; fonds demandés pour le remplacement des pertes faites à la mer et pour acquitter les dépenses excédentes de 1693; emploi du revenant bon des troupes; on ne peut exiger des habitants "que quelques contributions aux ouvrages, les unes en argent, les autres par leur travail"; salaires des ouvriers qui ne peuvent travailler durant les grands froids et qui gagnent moins en travaillant pour le roi; révocation des ordres de ne plus remplacer les officiers réformés; appointements remis à des officiers nommés par Frontenac pendant que le roi envoyait des gens pour occuper les mêmes emplois; mauvaise qualité et hauts prix d'une partie des marchandises reçues; demandent 120 milliers de lard pour les troupes; les pluies continuelles ont beaucoup endommagé la récolte; les prix ont beaucoup baissé depuis qu'il n'y a plus de disette dans la colonie; ont expédié des farines aux Iles sur l'Industrie et des blés en France sur le Pontchartrain pour empêcher qu'une trop forte diminution du prix des grains ne dégoûte les habitants des grandes semences; ne tolèreront pas les prix excessifs; vente de six congés pour aider à la reconstruction du château de Québec; demandent 190,000 l. pour les dépenses extraordinaires de l'an prochain; 200,000 l. de lettres de change tirées pour les dépenses des premiers mois de la prochaine année; s'opposent à l'ordre de supprimer les gratifications pour chaque Indien ennemi pris ou tué: craignent une forte diminution des raids des alliés; la dépense pour le missionnaire de Chambly sera prise sur les 8,000 l. des curés; réduiront les dépenses pour les interprètes en langue indienne; verront à ce que les officiers et soldats servent à leurs compagnies: refuseront de payer les absents; pour ménager les fonds ils emploieront des soldats dans les ouvrages, courses et expéditions quand ils en sont capables; Frontenac ne s'est servi des habitants que pour les choses dont il croyait les soldats incapables: en a mené 200 à Montréal pour aider aux semences et récoltes pendant que les troupes étaient dispersées dans les postes; refus de donner l'absolution aux officiers qui retiennent la paye des soldats: problèmes de Vaudreuil avec le curé de Sainte-Anne; pourtant les soldats qui travaillent chez les habitants ne se plaignent pas étant bien payés; ont averti Callière et Ramezay d'être plus exacts à propos des garnisons de Montréal et de Trois-Rivières; celle du château de Québec était complète; nombre restreint de soldats au-dessous de seize ans; ont promis d'avancer les officiers les plus méritants; restreindre les congés pour la France; faveurs sollicitées pour Crisafy, Ramezay, Subercase, Vaudreuil, Beaucours, Rey Gaillard, de Muy et pour la famille du défunt officier Moras; leurs divergences de vues qui se sont exprimées dans diverses ordonnances ne les empêchent pas de vivre en bonne union et d'agir généralement en étroite collaboration; ont averti l'évêque de remédier au zèle intempestif de quelques missionnaires (jusqu'en Acadie); exécuteront les ordres concernant les 25 congés et verront à faire revenir les Français excédant le nombre permis dans les régions éloignées; déconseillent de réunir en villages les habitants au-dessous de Trois-Rivières; difficulté de réduire les officiers allant dans les postes éloignés "à ne porter que la valeur de leurs appointements en marchandises"; la recette de castors de cette année réduite de moitié ôte aux marchands les moyens de "faire leurs retours"; la pelleterie "n'est à charge à la ferme que parce qu'on ne peut la transporter chez les étrangers"; aucun marchand n'était en mesure de profiter de la permission d'en expédier en Hollande; en chicanant sur la qualité et le prix des castors, les commis des fermiers risquent que les Indiens ne les portent aux Anglais et ne se détachent des Français; octroi de dix congés à ceux qui ont consenti des avances pour les forts éloignés (La Durantaye); conditions du monopole commercial accordé à La Forest et Tonty; ces derniers ont fait agir les Illinois contre les nations ennemies (4 ou 500 personnes tuées ou prises); importance d'entretenir des détachements dans les postes éloignés pour conserver l'alliance des Indiens et les détourner des Anglais; ces Indiens harcèlent l'ennemi pendant que les garnisons protègent leurs familles; éloge de Louvigny qui passe en France; Cadillac le remplacera à Michillimakinac; dans les lieux éloignés, ils permettent à chaque homme seulement un pot d'eau-de-vie par mois afin d'ôter tout moyen d'enivrer et de dépouiller les Indiens; Frontenac a interdit pendant quelques jours de donner ou de vendre des boissons aux Iroquois et aux Outaouais qui sont venus à Montréal; secours prodigués aux Iroquois de la Montagne qui ont tout perdu dans un incendie; la Compagnie du Nord n'est pas responsable de la prise des postes de la baie d'Hudson y ayant envoyé des provisions; demandes des intéressés de cette compagnie à Paris pour retirer leurs effets; commentaires sur l'étendue des concessions (seigneuries); il ne convient pas d'en établir de nouvelles au-dessus des anciennes avant d'avoir développé "toutes celles qui sont dans le centre du pays"; renseignements à obtenir sur la navigation du fleuve: mémoire de Franquelin, observations de d'Iberville, compétence des commandants de vaisseaux et de Jolliet; réclamations de Marie Hedet au sujet de la succession de Desrivières; naufrage du Corossol à Sept-Iles: effets retirés par Beaubassin; ne rien changer au cours des espèces; demande de Legardeur de Tilly de céder à La Chesnaye la survivance de la charge de conseiller (désistement de Riverin); nouvelle ambassade iroquoise conduite par Tareha; mandement de l'évêque contre les Récollets qui ont offensé Callière.