Le fonds est une source d'information unique liée principalement à la carrière du Dr. Poitevin à la CGC. La majeure partie des documents porte sur l'identification par le Dr.Poitevin de minéraux et de gisements minéraux et sur l'analyse de leurs propriétés chimiques et physiques. Il porte également sur ses activités de consultant en recherche médicale sur la silicose, une maladie respiratoire incurable touchant en grande partie les mineurs et autres travailleurs industriels exposés à la poussière de silice.Le fonds témoigne également du travail de consultation de Poitevin effectué pour aider l'industrie minière. Il contient à cet égard de la correspondance avec l'Asbestos Corp. Ltd. sur les recherche de nouvelles réserves minérales d'amiante en 1929-30. Le fonds contient également des rapports et des cartes des gisements d'amiante dans le région de Thetford Mines et Black Lake, au Québec. Les dossiers d'études minéralogiques comprennent également des notes, de la correspondance, des cartes et des données sur la comptonite au Québec, des minéraux contenant du lithium du Manitoba et une étude comparative entre certaines roches platinifères de présentes à Tulameen (C.-B.) et dans les montagnes de l'Oural en Russie.
De plus, le fonds contient des documents liés à d'autres projets importants sur lesquels le Dr.Poitevin a travaillé en tant que chef de la division de minéralogie de la CGC: il contient une copie de son rapport pour l'armée canadienne sur l'origine des sables utilisés comme ballast dans les bombes-ballons japonaises qui ont atterri sur le Côtes pacifiques américaines et canadiennes pendant la Seconde Guerre mondiale. . Il contient également un dossier et de la correspondance sur l'exposition minéralogique canadienne présentée à l'Exposition de Paris de 1937.
Enfin, il y a une petite quantité d'informations personnelles liées au Dr. Poitevin lui-même, y compris des copies de sa thèse de doctorat de 1922, sa médaille de bronze à l'Exposition de Paris de 1937, une correspondance personnelle montrant ses liens avec des personnalités importantes et influentes (y compris une lettre des années 1930 de la lauréate du prix Nobel, Irène Joliot Curie), ses notes de cours de l'École Polytechnique et des informations biographiques, y compris des notes partielles sur ses débuts dans le domaine.
Poitevin, Théophile Eugène, 1888-1978 : Né à Montréal en 1888, le minéralogiste Dr Théophile Eugène Poitevin étudie d'abord au collège Mont-St-Louis puis à l'École Polytechnique de l'Université Laval, où il obtient son diplôme en 1911. En 1913, il entre à la Commission géologique du Canada (CGC) comme assistant minéralogiste de R.A.A. Johnston. Sous l'égide du Département fédéral des mines, la fonction principale de la Division de la minéralogie de la CGC était l'identification des minéraux et des gisements minéraux et l'analyse de leurs propriétés chimiques et physiques à des fins économiques et scientifiques.
Au cours de ses premières années, la CGC a envoyé Poitevin aux États-Unis pour faire des études supérieures et mener des recherches sur le terrain comprenant des études minéralogiques sur les gisements de chromite et d'amiante dans les Cantons-de-l'Est, Québec, et sur les gisements de placers de platine à Tulamen, en Colombie-Britannique. Il en résulta en 1918 la publication de Poitevin : «Minéralogie de la région de Black Lake», reconnue par ses pairs comme une contribution importante aux connaissances minéralogiques canadiennes.
À une époque où la minéralogie en était à ses balbutiements au Canada, Poitevin fut rapidement reconnu comme un chef de file dans son domaine. En 1921, il succède à Johnston en tant que chef de la division de minéralogie du GSC. Au cours des 35 années suivantes, il a continué à apporter d'importantes contributions scientifiques, rédigeant de nombreux articles sur des minéraux trouvés sur des sites établis ou nouveaux à travers le pays. Son expertise a également été sollicitée sur des questions impliquant l'industrie minière, la science médicale et la défense nationale pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le Dr. Poitevin a également collaboré à la systématisation et à l'élargissement de la collection de minéraux du GSC, créant une collection de référence qui a jeté les bases d'une collection nationale de minéraux. Aujourd'hui, cette collection est conservée au Musée canadien de la nature et est largement utilisée par les chercheurs canadiens et internationaux. Il a également élargi les connaissances générales de la minéralogie auprès des Canadiens en introduisant des ensembles de référence abordables sur les roches et les minéraux, mis à la disposition des prospecteurs pendant la dépression et par la suite, aux universités, aux écoles et au grand public. Au moment de sa retraite en 1956, environ 120000 ensembles étaient vendus et distribués chaque année.Tout au long de sa carrière, son oeil expérimenté et ses connaissances cumulatives ont été fréquemment sollicités lors de l'examen de milliers de spécimens envoyés au siège social de la CGC à Ottawa.
Au cours de sa vie, le Dr Poitevin a reçu plusieurs distinctions pour ses contributions à la science de la minéralogie et son travail au nom du gouvernement fédéral: en 1927, il a été élu à la Société royale du Canada et a été nommé membre honoraire à vie; en 1930, il devient membre élu de la Société française de minéralogie et reçoit la médaille de bronze à l'Exposition de Paris de 1937 pour son organisation de l'exposition minéralogique canadienne. En hommage à sa carrière, le minéral Poitevinite a été nommé en son honneur en 1964. Le Dr. Poitevin est décédé en 1978.