Le fonds comprend des documents de l'Union typographique internationale (UTI).
Les documents portent sur la section 102 de l'Union typographique d'Ottawa (UTO). Ils comprennent des documents des présidents, des trésoriers et des secrétaires, des procès-verbaux de réunions, des dossiers-matière, des documents imprimés et des documents sur la grève à H. S. Southam.
Les autres documents incluent aussi : des procès-verbaux de la section 91 de l'Union typographique de Toronto (1845-1894, microfilms) ; des documents divers de la section 85 de l'Union typographique de Saint John ; des souvenirs de congrès de l'UTI ; une charte et une affiche (entreposées horizontalement; contenants 37 et 38).
Les photos illustrent : un contrat de travail conclu par l'UTO (1954) ; une cérémonie de remise d'une épinglette syndicale ; des membres d'un comité d'employés en lockout, à Ottawa ; un portrait de Jack Fry, secrétaire du Congrès des métiers et du travail d'Ottawa et du district ; une photo panoramique des membres de la section 91 de l'Union typographique de Toronto (septembre 1921).
La photo panoramique provient de Panoramic Camera Co. Les autres photos sont de Dominion-Wide et de photographes non identifiés.
Union typographique internationale : L'Union typographique nationale est mise sur pied en mai 1852 à l'occasion d'une réunion des syndicats typographiques de quatorze villes américaines. Au milieu du 19e siècle, des syndicats d'impression indépendants sont créés dans des villes canadiennes. Le premier, l'Union typographique de Toronto, est fondé en 1832. En 1869, l'Union typographique nationale adopte une nouvelle constitution qui permet aux syndicats canadiens de s'affilier et de changer leur nom pour l'Union typographique internationale (UTI). Les syndicats de Toronto, de Québec et de Saint John rejoignent immédiatement l'UTI. La section 102 de l'Union typographique d'Ottawa (UTO) est établie le 17 juin 1867 et devient le quatrième syndicat canadien à joindre l'UTI.
La section locale fait rapidement preuve de sa force, réussissant en décembre 1869 à défendre son échelle salariale lors de sa première grève. Les grèves suivantes, en 1873 et 1883, ne sont pas aussi réussies, car les éditeurs ont recours à des briseurs de grève venus de l'extérieur pour vaincre le syndicat. Au début des années 1900, la section locale d'Ottawa se distancie des cadres internationaux en ce qui concerne la journée de huit heures et se retire temporairement de l'UTI, tentant de créer un syndicat typographique national du Canada. En 1921, la diminution des heures de travail est encore une fois un enjeu alors que l'UTI lance une campagne nord-américaine exigeant une semaine de 44 heures. Les typographes d'Ottawa déclenchent une grève pour appuyer leur demande d'une semaine de travail plus courte. La longue grève se solde par un échec.
Même si la semaine de 44 heures est acceptée par de nombreux éditeurs canadiens, les typographes d'Ottawa, tout comme leurs collègues de Toronto, Hamilton et Montréal, continuent de travailler 48 heures par semaine.
La grève entamée contre la chaîne de journaux H. S. Southam après la Deuxième Guerre mondiale est peut-être la bataille la plus perturbatrice menée par l'UTO. La grève de Southam commence à Winnipeg à la fin de 1945. Les cadres internationaux de l'UTI insistent pour que leurs règlements soient inclus dans les conditions d'un nouvel accord à Winnipeg et pour que ces règlements ne fassent pas l'objet d'un arbitrage. Les négociateurs de Southam refusent, et les imprimeurs de Winnipeg quittent leurs lieux de travail.
Au moment de l'expiration de leurs contrats de travail, en mai 1946, les typographes du Hamilton Spectator, de l'Edmonton Journal et de l'Ottawa Citizen viennent appuyer leurs collègues de Winnipeg. Au début juin, les imprimeurs de Southam du Vancouver Daily Province se joignent au combat. Le conflit de travail ne sera jamais résolu à Ottawa, même si les typographes de Vancouver concluent une entente avec le journal local de Southam en 1949. L'UTO ne réussit pas à réorganiser le Citizen avant 1970.
Les typographes d'Ottawa sont actifs dans le milieu syndical local et national. En effet, plusieurs d'entre eux deviennent d'importants chefs de syndicat au Canada. Daniel J. O'Donoghue, un imprimeur d'Ottawa, occupe le poste de président du Conseil des métiers d'Ottawa dans les années 1870 et est membre de la haute direction internationale de l'UTI. P. M. Draper, quant à lui, est le président de l'UTO ainsi que le secrétaire et président du Congrès des métiers et du travail du Canada. Bien que l'influence des imprimeurs diminue au fil des ans, l'UTO ne perd pas son influence en matière de leadership au sein du mouvement syndicaliste d'Ottawa.